Dick Marty placé sous très haute protection policière
(Keystone-ATS) L’ancien conseiller aux Etats Dick Marty (PLR/TI) vit sous très haute protection policière depuis décembre 2020 en raison d’une menace jugée « sérieuse ». Le Ministère public de la Confédération (MPC) parle d’un « vaste dispositif de mesures ».
Cet arsenal de mesures comprend notamment la sécurisation de l’environnement immédiat de l’ancien rapporteur du Conseil de l’Europe, a indiqué samedi soir le MPC à Keystone-ATS, confirmant des informations de la RTS et du TagesAnzeiger. Il s’agit notamment de la protection rapprochée lors d’apparitions dans l’espace public ou de mesures techniques de protection au domicile.
Les mesures de sécurité et de protection sont toujours en place, précise le MPC qui ne donne pas de détails, pour éviter de nuire inutilement à leur efficacité.
Policiers armés
Cité sur le site de la RTS, Dick Marty est plus précis. Lui et sa femme ont accueilli chez eux des policiers « armés jusqu’aux dents », pendant quatre mois et demi. Le Tessinois a restreint ses contacts et ses communications au maximum.
Aujourd’hui, les policiers en civil ne sont plus à demeure. Mais les mesures de protection sont toujours aussi importantes, précise la RTS. La maison est truffée de caméras et équipée d’alarmes et d’une pièce sécurisée où Dick Marty doit se réfugier en cas d’attaque.
Des policiers en civil sont postés aux alentours. L’ancien sénateur porte porte un gilet pare-balles lors de ses rares déplacements, sa voiture est blindée et escortée par des véhicules de policiers en civil.
Le MPC confirme que la situation a été jugée « sérieuse » en décembre 2020. A côté des aspects pénaux, il s’agit de garantir la protection des personnes. En raison du « contexte transnational présumé », le cas présente également une composante politique, ajoute-t-il sans s’exprimer de manière plus concrète.
Discréditer le Kosovo
Dans une interview à l’émission « Mise au point », dont un extrait a été publié samedi soir, Dick Marty affirme que « la menace vient de certains milieux des services de renseignement serbes qui ont demandé à la pègre, à des tueurs professionnels, de me liquider ». L’objectif était de « faire retomber la faute sur les Kosovars » et de « discréditer » le Kosovo.
Le Tessinois avait rédigé en 2010 un rapport pour le Conseil de l’Europe dans lequel il dénonçait des crimes présumés commis par l’ancienne guérilla kosovare de l’UCK, dont un trafic d’organes. Fin 2020, le tribunal spécial pour le Kosovo avait inculpé de crimes de guerre l’ancien chef de l’UCK Hashim Thaçi, devenu président du Kosovo, et ce dernier avait dû démissionner de son poste.
Selon M. Marty, les personnes chargées d’exécuter ce « contrat » font partie de la « pègre ». « Il y a d’anciens combattants qui se sont spécialisés dans des meurtres sur mandat, sur commission, et donc il ne faut pas énormément d’argent pour faire liquider quelqu’un », ajoute-t-il.