ABB supprime 1300 emplois dans le monde
Le groupe helvético-suédois annonce la suppression de 1300 emplois dans le secteur des transformateurs d'ici à 2008. La Suisse n'est pas touchée.
ABB prévoit une forte baisse de son bénéfice au deuxième trimestre 2005 par rapport au premier. La restructuration coûtera quelque 240 millions de dollars (307 millions de francs).
Jeudi matin, l’action ABB a dégringolé de 9% à l’ouverture de la Bourse suisse après l’annonce de la suppression de 1300 emplois.
Les postes concernés représentent 10% des effectifs employés par le groupe électrotechnique dans le domaine des transformateurs, annonce ABB dans un communiqué de presse diffusé jeudi.
Le groupe helvético-suédois veut fermer des usines dans des pays qui appliquent des salaires élevés et où la demande n’est pas grande. Des mesures ont déjà été prises en Australie et au Canada, a précisé le porte-parole Thomas Schmidt.
Dans les autres régions, la situation doit encore être évaluée. La multinationale, qui prévoit un programme de licenciements «socialement responsable», compte 57 usines de transformateurs dans 28 pays.
En Suisse, le domaine est l’apanage de ABB Sécheron à Genève. Cette unité employant 230 personnes fonctionne bien et ne sera pas touchée, a ajouté le porte-parole.
Renforcer le rendement
Cette restructuration permettra de renforcer le rendement du secteur des transformateurs, selon le patron d’ABB Fred Kindle.
La hausse des prix des matières premières, surtout du pétrole qui sert à fabriquer une huile spéciale, le met à mal pour l’instant. Le renchérissement du cuivre et de l’acier sont aussi en cause.
En outre, la demande s’est déplacée vers l’Asie, un marché à fort potentiel de croissance, a expliqué Fred Kindle. Actuellement, la moitié des commandes viennent de cette région.
Le groupe est le numéro un mondial du domaine des transformateurs avec une part de marché de 20 %, suivi par l’allemand Siemens et le français Areva.
Bénéfice en recul
Par ailleurs, ABB s’attend à une forte baisse de son bénéfice au deuxième trimestre 2005 comparé au premier en raison des coûts de restructuration. Ils sont estimés à quelque 240 millions de dollars (307 millions de francs).
La moitié sera inscrite dans les comptes de cette année, dont une grande partie au deuxième trimestre. Les premiers effets positifs seront quant à eux visibles dès 2006 et pleinement atteints en 2009, selon le patron d’ABB.
Analystes mécontents
De l’avis de courtiers, les objectifs de marge sont plus réalistes qu’auparavant. Mais pour la deuxième fois cette année, ABB crée une mauvaise surprise, observent les analystes de la banque Julius Bär.
Ceux de la Banque cantonale de Zurich (BCZ) parlent même d’une «erreur d’appréciation chronique des objectifs».
Affaire de l’amiante
En 2004, les plaintes déposées aux Etats-Unis dans l’affaire de l’amiante avaient plongé ABB dans les chiffres rouges. Contraint de revoir ses résultats à la baisse, le groupe avait annoncé, il y a deux mois, un déficit de 35 millions de dollars (41 millions de francs) pour 2004.
Et plusieurs cas sont encore en suspens aux Etats-Unis. Vendredi dernier, ABB a présenté sa proposition finale basée sur un accord à l’amiable rédigé en mars dernier.
La multinationale espère ainsi régler l’affaire de l’amiante d’ici à la fin de l’année. Cette nouvelle proposition devrait lui coûter 200 millions de dollars (252 millions de francs) de plus que la somme (1,2 milliard) prévue initialement.
swissinfo et les agences
En 2003, ABB comptait 116’500 employés dans le monde.
En 2004, ils étaient 102’500, soit 14’000 de moins.
D’ici à 2008, ABB prévoit de supprimer 1300 emplois dans le domaine des transformateurs, soit 10% des effectifs employés dans le secteur.
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