Bénéfice en forte baisse pour le Credit suisse

Le scandale Enron pèse sur les résultats du Credit Suisse Group (CSG). Keystone

Le Credit suisse Group (CSG) a enregistré un bénéfice net de 2,829 milliards de francs au 1er semestre, contre 3,318 milliards après six mois en 2004.

Une provision pour litiges a plombé le bénéfice du deuxième groupe bancaire helvétique au deuxième trimestre.

«Après un départ en force en 2005, le deuxième trimestre a été entravé par le ralentissement prévu de l’activité du marché», indique le patron du Credit Suisse Group.

Les affaires bancaires au niveau des clients ont marqué le pas en avril et mai, juin permettant une relance, indique aussi Oswald Grübel.

En ce qui concerne les prochains mois, le CSG s’estime «bien positionné» pour bénéficier d’un environnement économique plutôt favorable. Il table en particulier sur une hausse du marché des actions et la confirmation de la reprise des activités clients dans les affaires bancaires.

En baisse

Reste que sur l’ensemble du premier semestre, la deuxième banque helvétique a réalisé un bénéfice net de 2,829 milliards de francs, après 3,318 milliards sur les six premiers mois de 2004 (année record).

Pour le seul deuxième semestre, la banque, dont le siège est situé à Zurich, a dégagé un bénéfice net en forte baisse (-37%), à 919 millions de francs.

Ce résultat – inférieur aux prévisions des analystes – comprend une provision pour litiges à hauteur de 624 millions après impôts, qui concerne le segment Institutional Securities (la banque d’affaires notamment).

Aux Etats-Unis

Ces 624 millions de francs de provisions (960 millions avant impôts) viennent augmenter les réserves pour litiges privés aux Etats-Unis concernant l’affaire Enron mais aussi certaines pratiques d’introduction en bourse, l’indépendance d’analystes financiers et d’autres procès portant sur les mêmes faits.

Ce montant, qui touche la marque Credit Suisse First Boston (bientôt amenée à disparaître), s’ajoute aux réserves déjà constituées il y a trois ans pour 702 millions de francs avant impôts.

Selon Renato Fassbind, directeur financier de la banque, cette enveloppe de 1,4 milliard de francs, après déduction des règlements déjà intervenus, doit suffire à couvrir les risques futurs en la matière.

Institutional Securities (qui inclut les activités de négoce) a essuyé une perte nette de 408 millions de francs au 2e trimestre. Hors provisions, la division aurait dégagé un bénéfice de 216 millions, en hausse de 67% sur un an grâce à une augmentation des revenus et une diminution des charges salariales et indemnités.

Dans l’assurance

Pour le reste, le bénéfice net de la banque de détail a augmenté de 8% à 277 millions au deuxième trimestre par rapport à la même période de 2004. La division Private Banking a généré un bénéfice net de 581 millions de francs, en recul de 13% sur un an.

Quant au segment des assurances, la Winterthur, il continue de s’améliorer, relève le CSG. Le secteur vie et pensions a dégagé un bénéfice net de 116 millions durant le trimestre, soit une augmentation de 73% sur un an. Sur le semestre, le bénéfice est en hausse de 17% à 242 millions.

Le secteur non vie a affiché un bénéfice de 137 millions au 2e trimestre, soit 67% de mieux que l’année d’avant. Au premier semestre, il est en hausse de 42% à 262 millions.

A la bourse suisse, les actions de CSG s’affichaient en léger recul mercredi.

swissinfo et les agences

Faits

2,829 milliards de francs de bénéfice net au premier semestre.
Contre 3,318 à la même période de 2004.
919 millions de francs de bénéfice net au deuxième trimestre.
Contre 1,457 milliard à la même période de 2004.

En bref

– Le CSG est actif dans 50 pays et emploie 60’000 collaborateurs.

– En 1993, il est devenu un poids lourd du secteur bancaire grâce à son rachat de la Banque populaire suisse.

– Il s’agit aujourd’hui de la 2ème banque de Suisse, après UBS.