Bénéfice record pour le Credit Suisse
La deuxième plus grande banque helvétique a réalisé en 2005 un bénéfice net de 5,850 milliards de francs, en hausse de 4% par rapport à l'année précédente.
Le Credit Suisse a enregistré un afflux net de nouveaux capitaux de 58,4 milliards de francs, ce qui correspond à une croissance de 7,9%.
Un jour après l’UBS, le Credit Suisse Group annonce à son tour un nouveau résultat record. La deuxième plus grande banque helvétique a réalisé en 2005 un bénéfice net de 5,850 milliards de francs, en hausse de 4% par rapport à l’année précédente.
Le conseil d’administration propose donc une augmentation du dividende de 1,50 à deux francs par action.
«L’année 2005 a été décisive pour le Credit Suisse Group, puisque nous avons regroupé nos entités bancaires tout en développant nos affaires et en accroissant notre rentabilité», a commenté le patron Oswald Grübel, cité dans un communiqué.
La banque a en effet regroupé ses deux entités Credit Suisse et Credit Suisse First Boston.
Le groupe a également enregistré un afflux net de nouveaux capitaux de 58,4 milliards de francs. La rentabilité des fonds propres s’est établie à 15,4%. Au quatrième trimestre, le bénéfice net a atteint 1,1 milliard de francs, en hausse de 15% sur un an.
Le doute des analystes
Ces résultats sont toutefois en deçà des attentes des analystes. «Le résultat du groupe n’atteint pas ceux de la Deutsche Bank ou d’UBS. Surtout, le développement opérationnel dans l’investissement est décevant», juge ainsi l’analyste bernois Lorenz Burkhalter.
Du côté de la Banque cantonale de Zurich (BCZ), Andreas Venditti, contacté par l’agence AWP, a qualifié les résultats de décevants. Dans la geston de fortune (Private Banking), dont la marge brute a baissé de 4,5 points à 129,2 points de base et la banque d’investissements (Investment Banking), le CSG a vu ses frais augmenter.
Les experts de la banque Julius Bär ont jugé la hausse des charges «disproportionnée par rapport aux recettes». L’afflux de fonds nouveaux a également constitué une source de déception.
Fiscalité plus avantageuse
Les résultats du 4e trimestre 2005 n’ont pas totalement convaincu Fritz Egger, de la banque privée zurichoise Rahn & Bodmer. S’il juge les recettes dans l’ensemble «satisfaisantes», le niveau des charges est demeuré trop élevé. En plus, le bénéfice net a été soutenu par un taux d’imposition plus bas.
Fritz Egger a néanmoins relevé l’évolution favorable des affaires de Wealth & Asset Management, alors que celles des deux secteurs principaux du Private et Investment Banking ont déçu, même si le second a bénéficié d’une fiscalité plus avantageuse.
Facteurs extraordinaires
Des facteurs extraordinaires ont grevé les résultats de 2005. Le groupe a inscrit au quatrième trimestre une charge non cash de 421 millions de francs pour des bonifications basées sur des actions, selon Oswald Grübel.
S’y ajoutent une charge de 624 millions dans le secteur Institutional Securities pour accroître les réserves de certains litiges privés. Ces cas concernent notamment l’affaire Enron ou les problèmes juridiques liés à l’indépendance des analystes financiers aux Etats-Unis.
Résultat, CSG a enregistré une hausse de bénéfice dans toutes ses unités, sauf Institutional Securities. Ce secteur accuse un recul de 18% sur un an, à 1,1 milliard de francs. En occultant la charge de 624 millions, le bénéfice net de l’unité aurait augmenté de 30%.
La division Private Banking a dégagé un bénéfice net record de 2,6 milliards de francs, en hausse de 7% par rapport à 2004. Cette progression vient de l’augmentation des actifs gérés, des produits de négoce et des volumes de courtage. Dans la banque de détail, le bénéfice net a augmenté de 19% à 1,07 milliard de francs.
Renforcement dans les assurances
L’assureur Winterthur a renforcé sa position. Les fonds propres ont augmenté de 1,5 milliard de francs, atteignant 9,7 milliards. Les résultats ont cependant évolué différemment selon les secteurs.
Les affaires vie ont dégagé un bénéfice net de 490 milllions de francs sur l’année, en baisse de 6%. Le bénéfice net des affaires non-vie a par contre progressé à 578 millions de francs contre 206 millions en 2004.
Le patron du Credit Suisse est resté vague sur la date de la cotation de la Winterthur. Le groupe prépare sa filiale pour une entrée en bourse en milieu d’année, mais il s’agit encore d’une préparation technique.
swissinfo et les agences
Bénéfice: 5,85 milliards de francs en 2005
Croissance: 4% (comparé à 2004)
Afflux net de capitaux: 58,4 milliards de francs
Le Credit Suisse Group est présent dans plus de 50 pays
Il compte 63.000 employés
Le Credit Suisse a été fondé en 1856 par Alfred Escher dans le but de financer l’extension du réseau ferroviaire de la Suisse et son industrialisation.
Aujourd’hui, le groupe dont le siège est à Zurich est la 2e banque suisse, derrière UBS.
Mardi, UBS a annoncé un bénéfice exceptionnel de 14 milliards de francs.
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