Une fondation pour des normes éthiques dans le numérique
Siège européen des Nations unies, Genève accueillera une nouvelle fondation censée établir des normes éthiques dans la jungle du numérique. L'ancienne ministre suisse des télécommunications Doris Leuthard présidera son conseil de fondation. Un projet privé dont le lancement officiel et la présentation des premiers programmes aura pour cadre le prochain Forum de Davos en janvier 2020.
L’idée est encore floue. Mais les personnalités réunies par la Swiss Digital Initiative (SDI)Lien externe pèsent lourd. C’est Mark Walder, fondateur de l’association DigitalSwitzerlandLien externe et directeur du groupe de presse Ringier, qui est à l’origine de ce projet.
L’initiative a été présentée ce lundi dans le cadre du premier Swiss Global Digital Summit, qui a réuni à Genève une vingtaine de hauts cadres de l’économie mondiale, du monde académique et politique, notamment Brad Smith, président de Microsoft, des représentants de Facebook, du chinois Huawei ou de Google. A leurs côtés, Tidjane Thiam, CEO de Credit Suisse, Sergio Ermotti, CEO d’UBS, Peter Maurer, président du CICR et Ueli Maurer, président de la Confédération.
Parmi eux se trouvaient également les premiers membres du conseil de fondation, soit Joël Mesot, président de l’ETH Zurich, Yves Flückiger, recteur de l’Université de Genève, Ivo Furrer et Marc Walder, de l’association DigitalSwitzerland. Un conseil appelé à s’étoffer qui sera présidé par Doris Leuthard, conseillère fédérale en charge des télécommunications jusqu’en décembre 2018.
Today, the Swiss Global Digital Summit provided a platform to discuss #EthicsLien externe & #FairnessLien externe in the Age of #DigitalTransformationLien externe. Top representatives from business and academia launched the Swiss Digital Initiative in #GenevaLien externe under the patronage of Ueli Maurer, the Swiss President. pic.twitter.com/I3mf3P2sHxLien externe
— digitalswitzerland (@dgt_switzerland) September 2, 2019Lien externe
Tant Brad Smith que Tidjane Thiam, CEO de Credit Suisse, ont souligné l’importance de promouvoir l’instauration de normes éthiques dans le monde numérique, communes aux entreprises du monde entier. Un engagement qu’on retrouve dans un communiquéLien externe complété par une foire aux questions (FAQLien externe).
Que se soit le vol de données personnelles chez Facebook révélées l’année dernière par le scandale Cambridge Analytica ou le système de surveillance numérique développé par la Chine de Xi Jinping, les défis ne manquent pas.
Genève, qui abrite de nombreuses organisations internationales, s’est imposée pour accueillir cette initiative, selon Doris Leuthard. Il s’agit non seulement de créer des normes, mais surtout de les faire appliquer, a relevé l’ancienne conseillère fédérale.
«Le secteur technologique évolue bien plus vite que les politiques nationales. Le tout forme un système complexe. Mais pour que cela fonctionne, l’enjeu est d’avoir la confiance des citoyens. Pour cela, il faut s’assurer que les technologies ne soient pas abusives. Dans certains pays d’Asie, les citoyens ont confiance. En Europe, il y a davantage de sentiments négatifs. Nous voulons promouvoir le potentiel du numérique pour que ces technologies bénéficient à chacun», a déclaré l’ancienne conseillère fédérale, comme le rapporte Heidi NewsLien externe, un nouveau média en ligne basé à Genève.
Cité par Le TempsLien externe, Marc Walder précise: «Notre but est de créer des standards, de ne pas se contenter de principes théoriques mais de faire des propositions très concrètes – par exemple des labels.»
Pour ce faire, la SDI compte s’appuyer sur les «principes clés» définis par le Groupe de haut niveau sur la coopération numérique établis par le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, dont fait également partie Doris Leuthard. Co-présidé par l’Américaine Melinda Gates (Fondation Bill et Melinda Gates) et le Chinois Jack Ma (Alibaba group), ce panel a précisé ses vues dans un rapport intitulé «L’ère de l’interdépendance mondialeLien externe».
«Sur un web de plus en plus éclaté, avec des gouvernements qui imposent leurs propres règles, notamment de censure, cette initiative a-t-elle des chances d’aboutir au niveau mondial?», se demande Le Temps.
Premières réponses en janvier à Davos lors du sommet annuel du Forum économique mondial.
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