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Viktor Vekselberg: un discret oligarque russe en Suisse

Viktor Vekselberg
Viktor Vekselberg a toujours nié être lié au Kremlin. Keystone

Il s’en serait bien passé. Le discret milliardaire russe Viktor Vekselberg basé dans le canton de Zoug fait à nouveau la une des journaux, puisqu’il figure sur la liste des dernières sanctions américaines. Une mauvaise nouvelle pour les entreprises suisses détenues en partie par sa holding Renova. 

Renova et Viktor Vekselberg figurent en bonne place sur la liste communiquéeLien externe le 6 avril dernier par le Trésor américain. Le Russe pèse actuellement plus de 12,4 milliards de francs, ce qui fait de lui la neuvième personne la plus riche de Russie selon Forbes. Viktor Vekselberg est passé de la vente de ferraille en Russie à la possession de la plus grande collection d’œufs Fabergé au monde. Il réside en Suisse pour des raisons fiscales, mais voyage beaucoup et se dit citoyen du monde. 

A Zoug et dans le reste du monde 

Le milliardaire est depuis longtemps associé à la Suisse par le biais de ses entreprises de négoce de matières premières. Mais c’est en 2007 qu’il s’y est fait remarquer quand il a commencé à acheter des participations importantes dans des entreprises typiquement suisses telles que Sulzer, Oerlikon et Schmolz + Bickenbach. 

Grâce à la réduction de la participation de Renova, la société de l’oligarque, sous la barre des 50%, le groupe industriel zurichois Sulzer a pu être libéré des sanctions américaines frappant des entreprises en mains russes. Ses parts étant de moins de 50% dans les deux autres entreprises suisses, elles échappent aussi aux sanctions.

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Raids hostiles 

A la fin des années 2000, Viktor Vekselberg achète une propriété à Zurich, mais s’installe plus tard à Zoug pour bénéficier du taux d’imposition préférentiels accordé aux riches étrangers. On dit aussi qu’il possède, ou qu’il a possédé, des biens personnels en Russie et aux États-Unis. 

La prise de contrôle du fabricant de pompes Sulzer par Renova a été particulièrement orageuse, car l’entreprise a tenté en vain de résister à une double attaque de Renova et du groupe autrichien Victory. Puis, en 2010, le milliardaire russe a été condamné à une amende de 40 millions de francs suisses pour manipulation boursière présumée impliquant le rachat d’Oerlikon, une décision annulée en appel. 

Les médias ont souvent fait le lien entre l’homme d’affaires ukrainien et le président russe Vladimir Poutine, des liens qu’il a niés. 

Un habitué de Davos 

«Nous sommes confrontés en Suisse à des commentaires selon lesquels Renova est entre les mains du Kremlin. Mes entretiens avec le président ont été compris comme si je recevais des instructions, a déclaré Viktor Vekselberg au Forum économique de Davos en 2008. C’est complètement absurde. Nos investissements dans les produits suisses n’ont rien à voir avec le gouvernement russe.» 

Ces dernières années, l’oligarque a pu gérer en toute tranquillité son empire commercial mondial qui comprend l’immobilier, le commerce de détail, l’énergie, les matières premières, l’industrie et les communications. Il apparaît également régulièrement au Forum économique mondial à Davos, ce club exclusif des «global leaders».

(Traduit de l’anglais par Frédéric Burnand)

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