Dans le Val Bregaglia, huit personnes manquent à l’appel
C’est l’éboulement le plus grave survenu dans le canton des Grisons depuis des décennies. Les recherches continuent sans succès dans le Val Bregaglia. Huit personnes restent introuvables, alors que six randonneurs signalés comme disparus ont pu être joints en Italie voisine.
Près de 120 secouristes sont toujours à pied d’œuvre pour retrouver d’éventuelles victimes après l’éboulement survenu mercredi, près de la commune italophone de Bondo (canton des Grisons).
Les personnes portées disparues sont des randonneurs et des alpinistes de nationalités suisse, allemande et autrichienne. Ils cheminaient indépendamment par groupes de deux. Aucun habitant local ne figure parmi ces personnes adultes, précise la police cantonale grisonne.
Policiers, pompiers, militaires, membres de la protection civile et employés communaux sont mobilisés pour tenter de les retrouver. Ils sont équipés de deux hélicoptères, de chiens, de caméras à infrarouge et d’appareils de détectage d’ondes de téléphones portables.
Le récit de la catastrophe par la Radio télévision suisse (RTS):
Groupe retrouvé
Par ailleurs, un groupe de six personnes porté disparu en début d’après-midi jeudi, a pu être joint quelques heures plus tard. Il ne se trouvait plus dans le Val Bragaglia, mais en Italie voisine.
Les 100 habitants évacués du village de Bondo et 32 autres personnes de la région ont été évacuées mercredi matin. Les personnes concernées ont pu trouver refuge auprès de proches ou dans les abris de la protection civile.
Nouvel éboulement
Un nouvel éboulement s’est produit vendredi vers 16h30. Comme lors du premier effondrement de roches mercredi, des éboulis ont été poussés jusqu’au village de Bondo, a expliqué la police grisonne. Aparemment, personne n’a été blessé.
Ce nouveau glisssement de terrain était attendu. Mercredi matin, quatre millions de mètres cube de roche – l’équivalent de 4000 maisons familiales – se sont détachés du massif du Piz Cangalo avant de s’abattre dans le vallon, selon une évaluation des autorités cantonales. Un million de mètres cube supplémentaires risquent encore de tomber.
Il s’agit du plus important éboulement survenu dans le canton depuis plusieurs décennies. Son volume correspond au triple du gros éboulement de 2011 dans le même massif.
Le réchauffement climatique n’est pas sans influence sur la roche, selon l’ancien géologue cantonal du Valais Jean-Daniel Rouiller:
Une zone sous surveillance
Le glissement de terrain a provoqué une coulée de boue qui s’est étendue jusqu’aux portes du village. Cette dernière a emporté des morceaux de roche dans la vallée. Une douzaine de mayens ont été endommagés et deux étables ont été détruites à proximité du village. A Bondo, quelques bâtiments ont aussi été endommagés.
La zone du Piz Cengalo est surveillée depuis des années par l’Office grison de la forêt et des dangers naturels. Une augmentation des mouvements de roche avait été mesurée par des géologues à la fin-juillet, selon le journal grison Südostschweiz. Une interdiction d’accès à plusieurs mayens aurait même été prononcée la semaine dernière.
Les images du glissement de terrain:
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