La Suisse élabore trois scénarios d’urgence
Comment la Suisse fera-t-elle face à une arrivée massive de requérants d’asile? Le gouvernement, les cantons, les villes et les communes ont présenté jeudi un plan d’urgence pour parer à une telle situation.
Le plan d’urgence répartit les tâches entre les acteurs et se fonde sur trois scénarios. Le premier fait l’hypothèse de 10’000 demandes d’asile enregistrées en l’espace de 30 jours. Le deuxième scénario table sur 10’000 demandes par mois pendant trois mois consécutifs. Le dernier prévoit 30’000 entrées irrégulières sur le territoire suisse en l’espace de quelques jours.
L’évolution de la situation sur le front de l’asile étant impossible à prédire avec certitude, il était nécessaire pour la Suisse de se préparer à différents cas de figure, comme l’explique la Ministre de Justice et Police Simonetta Sommaruga.
Le plan d’urgence poursuit plusieurs objectifs, notamment celui de parvenir à enregistrer et à contrôler tous les requérants d’asile avant de les attribuer aux cantons, même en cas d’augmentation forte et rapide du nombre de demandes.
Selon les valeurs de référence du plan d’urgence, la Confédération garde la compétence d’enregistrer les nouveaux arrivants, de leur fournir un premier hébergement et de mener les procédures d’asile. Elle continuera de traiter en priorité les demandes faiblement motivées et les cas Dublin. Les requérants sont ensuite répartis dans les cantons, responsables de leur prise en charge.
Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) augmentera ses capacités d’hébergement d’environ 4600 places aujourd’hui à 6000, voire 9000 places dans le scénario 3.
Les installations militaires ou des objets civils seront mis à contribution. Si la situation l’exige, notamment dans le cas du scénario 3, l’armée, avec 2000 hommes, interviendra de manière subsidiaire pour appuyer les autorités civiles.
Des milliers de personnes bloquées à Idomeni
Impossible pour l’instant de savoir si la Suisse se trouvera sur la route des migrants. En attendant, la situation à Idomeni à la frontière entre le Grèce et le Macédoine reste chaotique.
Demandes d’asile de début 2016: en baisse mais plus nombreuses qu’en 2015
Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) a par ailleurs publié jeudi les chiffres de l’asile pour le premier trimestre 2016. De janvier à fin mars, la Suisse a enregistré 8315 demandes d’asile, soit 45% de moins qu’au dernier trimestre de 2015. Le principal pays de provenance reste l’Afghanistan devant la Syrie.
Par rapport au premier trimestre de 2015, les demandes d’asile enregistrées au premier trimestre de cette année représentent toutefois une augmentation de 3826 unités.
En raison d’un contexte international volatil, il reste difficile d’effectuer des prévisions fiables pour l’année 2016. Le SEM table sur un nombre de demandeurs «pas inférieur» à celui de l’année dernière, durant laquelle près de 40’000 demandes d’asile ont été déposées en Suisse.
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