La préférence indigène séduit Didier Burkhalter et Simonetta Sommaruga
Une «bonne idée», selon Didier Burkhalter, une «piste à étudier», selon Simonetta Sommaruga: le gouvernement suisse se montre ouvert à la solution de la «préférence indigène» pour mettre en oeuvre le vote du 9 février 2014 «contre l’immigration de masse».
Ce contenu a été publié sur
2 minutes
Chrystel Domenjoz et Pietro Bugnon, RTS La Première
La «préférence indigène» est un frein à l’immigration imaginé par l’ancien haut diplomate Michael Ambühl. Elle serait activée uniquement dans les régions et les branches particulièrement sous pression. L’idée fait son chemin au Parlement et trouve une oreille attentive chez les ministres en charge du dossier.
Avantages et désavantages à examiner
Si le Conseil fédéral privilégie toujours la voie d’une clause de sauvegarde concertée avec Bruxelles, cette proposition trouve notamment un écho favorable auprès du ministre des Affaires étrangères Didier Burkhalter.
«A titre personnel, ça me paraît vraiment une bonne idée. Et pour le Conseil fédéral, ça a la mérite d’être un élément de plus dans la discussion avec l’Union européenne (UE) pour chercher cette clause concertée», affirme le chef du DFAE.
Même ouverture au Département fédéral de justice et police, récemment mandaté par le Parlement pour étudier cette proposition. Simonetta Sommaruga se dit ainsi «très ouverte» à cette nouvelle «piste».
«Maintenant, on va examiner les avantages et les désavantages (de cette proposition) et on va faire un rapport pour la commission le plus vite possible», ajoute la conseillère fédérale socialiste, qui dit vouloir trouver une «solution consensuelle» avec l’UE.
Modèle compatible avec les règles européennes?
Se pose notamment la question de la compatibilité d’une préférence indigène à l’embauche avec la libre circulation des personnes. La préférence indigène «n’est évidemment pas parfaitement compatible avec les différents éléments européens», admet Didier Burkhalter.
Toutefois, «la situation en Europe a tout de même beaucoup évolué», relève le chef de la diplomatie suisse. Selon lui, « les discussions montrent qu’il faut faire preuve d’un peu plus de flexibilité et de pragmatisme » dans ce dossier.
De ce modèle de la préférence indigène, imaginé à la demande du Tessin, on pourrait ainsi tirer «quelques éléments pour un accord» avec l’UE pour mettre en oeuvre l’initiative contre l’immigration de masse adoptée le 9 février 2014, conclut le Neuchâtelois.
Les plus appréciés
Plus
Affaires étrangères
Donald Trump ou Kamala Harris: les conséquences pour la Suisse
Comment éviter que l’IA ne soit monopolisée par des entreprises et des États puissants?
L'IA a le potentiel de résoudre de nombreux problèmes dans le monde. Mais les pays les plus riches et les entreprises technologiques pourraient chercher à accaparer ces avantages.
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.
En savoir plus
Plus
La Suisse profite-t-elle vraiment des accords bilatéraux avec l’UE?
Ce contenu a été publié sur
«Celui qui minimise l’importance des accords bilatéraux joue en toute conscience avec le feu», avertissait l’an dernier le ministre de l’Economie Johann Schneider-Ammann. A l’inverse, Christoph Blocher, le chef de fil historique de la droite conservatrice et souverainiste helvétique, ne cesse depuis l’acceptation de l’initiative «contre l’immigration de masse» en février 2014 de minimiser la…
Faute de mieux, Berne confirme sa clause de sauvegarde unilatérale sur l’immigration
Ce contenu a été publié sur
L’initiative contre l’immigration de masse devrait être appliquée grâce à une clause de sauvegarde consensuelle avec l’UE. Faute d’accord avec Bruxelles, le Conseil fédéral a soumis vendredi une solution unilatérale au Parlement. Mais c’est le plan B, a-t-il insisté. Le gouvernement n’a pas changé son fusil d’épaule. «C’est un pas intermédiaire, la solution consensuelle est…
Après l’accord avec la Grande-Bretagne, quel scénario pour la Suisse?
Ce contenu a été publié sur
Pas de négociations sur une limitation unilatérale de l’immigration, aucune solution avant le référendum britannique sur la sortie de l’UE: c’est jusqu’ici la position ferme qui prévalait à Bruxelles à l’égard de la Suisse. La votation cruciale pour l’avenir de la Grande-Bretagne au sein de l’UE est agendée au 23 juin. Le résultat apparaît pour…
Immigration: le gouvernement opte pour une clause de sauvegarde
Ce contenu a été publié sur
Le Conseil fédéral a décidé de poursuivre les consultations avec Bruxelles pour parvenir si possible à une solution respectant à la fois le vote des Suisses sur l’initiative «Contre l’immigration de masseLien externe» et l’accord sur la libre circulation des personnes. Cela sécuriserait la voie bilatérale très importante pour la Suisse. Le gouvernement veut toujours…
Qui sont ces nouveaux travailleurs européens attirés par Genève?
Ce contenu a été publié sur
«A Genève, je peux gagner un salaire trois fois plus élevé qu’en France», souligne Sébastien*, un Français de 20 ans qui vient de démarrer un emploi d’assistant de vente dans le domaine de l’électronique dans la cité de Calvin. «Ici, on travaille un peu plus, mais ça en vaut la peine. Et la qualité de…
Votre abonnement n'a pas pu être enregistré. Veuillez réessayer.
Presque fini... Nous devons confirmer votre adresse e-mail. Veuillez cliquer sur le lien contenu dans l'e-mail que nous venons de vous envoyer pour achever le processus d'inscription.
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.