Le nouveau CEO Tidjane Thiam annonce la plus grosse restructuration de la banque depuis une décennie.
Keystone
Les actionnaires et employés de Credit Suisse se sont réveillés avec une mauvaise nouvelle ce jeudi matin 4 février. Le numéro deux bancaire helvétique a annoncé une perte nette de 2,94 milliards de francs en 2015. La banque a indiqué qu’elle allait accélérer la mise en œuvre de son programme d'économies de 3,5 milliards de francs en supprimant 4000 postes de travail.
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swissinfo.ch avec les agences et la RTS
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Credit Suisse sorgenvoll, während UBS frohlockt
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Les analystes et les médias avaient anticipé le choc, mais il contraste de manière saisissante avec les résultats positifs d’UBS, la principale rivale de Credit Suisse. Deux jours plus tôt, le 2 février, UBS a publié un bénéfice net de 6,2 milliards de francs, 79% de plus qu’un an auparavant. Sur le seul 4e trimestre 2015, le bénéfice net de la banque s’est inscrit à 949 millions de francs.
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Une partie de l’importante perte de Credit Suisse est imputable à l’acquisition d’une banque d’investissement américaine en l’an 2000, un achat qui lui coûte 3,8 milliards de francs. La banque a finalement été forcée de reconnaître qu’il s’agissait d’une mauvaise opération.
La performance a aussi subi l’impact de charges de restructuration de 355 millions de francs touchant toutes les divisions, une conséquence de la mise en œuvre de la nouvelle stratégie de l’établissement. S’y sont également ajoutées des provisions de 821 millions de francs liées aux nombreux conflits juridiques en cours.
En conséquence, le numéro deux bancaire suisse va supprimer 4000 postes, dont 1600 en Suisse. Mais « ce n’est pas couper pour couper, c’est couper pour pouvoir investir » a dit Tidjane Thiam.
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La perte de Credit Suisse s’inscrit dans une évolution qui remonte à plusieurs années. La banque, qui avait toujours bombé le torse en disant qu’elle avait bien surmonté la crise des subprime, y a en fait laissé pas mal de plumes.
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