HSBC: la taupe aurait agi pour des raisons éthiques
L’ancien informaticien d’HSBC qui a transmis des données de clients de la banque au fisc français a agi pour dénoncer le système, a-t-il affirmé dans une interview. Le président Nicolas Sarkozy a quant à lui jugé la lutte contre la fraude fiscale «morale», tout en assurant que la France respecterait les «règles» au sujet de l’exploitation de ces fichiers.
Après les informations qui ont circulé tout le week-end sur les fichiers volés au sein de la filiale genevoise de la banque HSBC, le principal protagoniste de l’affaire est sorti du bois dimanche soir sur la chaîne de télévision France 2.
Hervé Falciani, l’informaticien qui a transmis ces données au fisc français, a expliqué avoir agi de la sorte pour des questions morales. «Si vous découvrez que toutes les strates des structures, trusts, off shore, permettent de contourner les mises en place de prélèvements, de taxes, de TVA, que la seule légitimité de ces structures, c’est ça, ou vous faites l’autruche, ou vous essayez de comprendre», a-t-il déclaré. «Non je n’ai pas reçu d’argent (…) non je n’ai pas peur, non je ne me cache pas», a-t-il ajouté.
Dimanche, le procureur de Nice Eric de Montgolfier, qui a ordonné l’ouverture d’une enquête pour blanchiment, avait affirmé dans le Journal du Dimanche que le fisc français possédait en réalité une liste de 130’000 noms. HSBC maintient toujours que moins de dix clients de la banque figurent sur cette liste.
Interrogé lundi matin sur cette affaire, Nicolas Sarkozy a apporté son soutien au ministre du Budget Eric Woerth. Ce dernier avait reconnu que l’ancien informaticien d’HSBC avait été une source pour l’obtention de la liste de personnes soupçonnés d’évasion fiscale par le gouvernement français. Le président de la République a estimé que «la lutte contre la fraude fiscale est morale», tout en rappelant que la France était un «Etat de droit».
swissinfo.ch et les agences
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