L’apprentissage pour les réfugiés renaît de ses cendres
Après avoir sondé le terrain il y a dix ans, la Suisse entend à nouveau favoriser le système d’apprentissage auprès des réfugiés. Une initiative plus que jamais nécessaire. Beaucoup de ces personnes sont en effet susceptibles de rester durablement dans le pays.
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Journaliste américano-suisse couvrant surtout l’éducation, les migrations et les questions qui concernent la jeunesse - plus des histoires de fromage de temps à autre en raison de ses racines en Suisse et dans le Wisconsin! Elle produit aussi des podcasts et travaille dans le groupe chargé des réseaux sociaux.
Avant de fuir Cuba avec sa mère et sa fille il y a 15 ans et de rejoindre la Suisse en tant que réfugiée politique, Tamila Garcia Quintero exerçait le métier de bibliothécaire. «Je me rendais fréquemment à l’office de placement pour les chômeurs, mais je ne parvenais pas à trouver un emploi», se remémore-t-elle. Rapidement, il est devenu clair à ses yeux qu’elle ne pourrait plus exercer le même métier en Suisse.
Elle a donc signé en 2006 un contrat d’apprentissage d’une année comme employée dans la restauration. Le projet pilote destiné aux réfugiés, lancé à l’époque où le leader charismatique de la droite conservatrice, Christoph Blocher, était à la tête du département de Justice et Police, avait pour objectif de conjuguer l’apprentissage de la langue avec des mesures d’intégration sur le marché du travail.
Les étudiants de la première volée provenaient des quatre coins du globe: Iran, Sri Lanka, Tibet, Togo, Turquie… La seule chose qu’ils avaient en commun était leur statut de réfugiés et donc un permis de séjour durable.
Lorsque le programme a été lancé en 2006, près de trois quarts des réfugiés reconnus en Suisse pointaient au chômage. La situation n’a pas foncièrement évolué depuis cette date. Fin 2015, malgré les différentes offres de formation proposées au niveau cantonal, seul un peu plus d’un réfugié sur cinq (21,3%) avait décroché un emploi au cours de ses cinq premières années sur sol helvétique, la période durant laquelle les autorités fédérales sont légalement responsables de son cas.
En décembre 2015, le gouvernement a décidé de relancer le projet-pilote «apprentissage pour les réfugiés» dans le cadre d’une initiative plus large à l’échelle nationale. L’objectif est de faire coïncider les besoins des employeurs avec ceux des réfugiés qui sont prêts à intégrer le marché du travail.
Il y a urgence: le nombre de requérants d’asile est en augmentation et un pourcentage toujours plus important de ceux qui arrivent restent en Suisse. De l’autre côté, de plus en plus d’entreprises suisses ont du mal à trouver des apprentis. Enfin, l’acceptation, en février 2014, de l’initiative «Contre l’immigration de masse», qui entend limiter l’arrivée de travailleurs étrangers sur le marché suisse et donner la priorité aux indigènes, engendre des pressions sur le marché du travail.
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«A la lumière des résultats de ce vote, on nous a demandé de réfléchir à la façon dont il est possible de s’appuyer de manière plus spécifique sur le potentiel représenté par les travailleurs ayant le statut de réfugiés, au-delà de ce qui se fait déjà», affirme Eric Kaser, responsable de la section intégration auprès du Secrétariat d’Etat à la migration (SEM).
Apprendre la langue le plus tôt possible
Deux lacunes principales ont été détectées dans le système actuel: l’apprentissage des langues n’est pas assez rapide et il n’y a pas suffisamment de liens entre les besoins du marché du travail et les compétences des réfugiés.
Tamila Garcia Quintero reconnaît que l’apprentissage de la langue est essentiel. «C’est positif de se retrouver dans une classe avec des personnes d’âges et de parcours différents. Ce serait toutefois encore mieux si tout le monde avait un niveau similaire d’allemand», relève-t-elle en se basant sur son expérience de 2006.
Le SEM soutient l’idée de donner une formation aussi rapidement que possible aux réfugiés, idéalement avant même que les autorités n’aient décidé si la personne a le droit ou non de rester en Suisse. Il existe toutefois des obstacles juridiques: la loi sur les étrangers actuellement en vigueur ne permet pas aux requérants d’asile de bénéficier d’une formation aussi longtemps qu’ils n’ont pas obtenu la garantie d’un permis de séjour durable.
Le soutien du gouvernement à ce projet-pilote de 2006 donne une certaine légitimité pour opérer dans ce domaine juridique flou, indique Eric Kaser. Les autorités peuvent désormais expérimenter des stratégies pour aider à améliorer les compétences linguistiques des migrants qui ont une chance réaliste de rester en Suisse, avant même que ne tombe la décision finale concernant la demande d’asile.
«Nous voulons que les personnes susceptibles de rester longtemps dans notre pays, à l’instar de celles qui viennent d’Erythrée, d’Afghanistan ou de Syrie, puissent bénéficier le plus tôt possible d’un enseignement linguistique spécifique», explique Eric Kaser.
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Répondre aux besoins de l’économie
Autre diplômé de la première classe d’apprentis réfugiés mise sur pied il y a dix ans, Ali Soltani a attendu près de deux ans avant de voir sa demande d’asile acceptée. En Iran, son pays d’origine, il travaillait dans le secteur de la restauration. C’est donc naturellement qu’il s’est tourné vers une formation dans ce domaine en Suisse.
Ali Soltani a bien trouvé un emploi au sortir de son apprentissage, mais dans un tout autre domaine: celui des installations en laboratoire. Il occupe toujours le même poste de travail, mais souhaiterait retourner dans le secteur de la restauration. Il regrette notamment de ne pas avoir obtenu d’augmentation salariale depuis des années.
«L’apprentissage m’a certainement aidé à trouver un travail. Cela m’a donné une référence et j’ai pu prouver que j’étais en mesure de faire quelque chose», indique-t-il. Dix ans plus tard, Ali Soltani dit en revanche ne pas encore très bien connaître la valeur exacte de son diplôme et de ses qualifications.
La confusion est en partie due à la multitude de programmes de formation offerts aux réfugiés en Suisse, chacun étant organisé à sa propre manière sur le plan cantonal. Avec ce programme d’apprentissage, le gouvernement et le SEM espèrent mieux faire correspondre les besoins de l’économie avec ceux des travailleurs prêts à occuper les places disponibles. En fin de compte, il s’agit de permettre aux réfugiés d’accéder au système d’apprentissage qui séduit près de 70% des jeunes suisses.
«Il y a eu quelques rares exemples d’entreprises qui ont offert des opportunités similaires il y a quelques années», relève Eric Kaser. «Aujourd’hui, nous observons un effet boule de neige: les entreprises, qui peinent souvent à trouver des apprentis, constatent que les jeunes réfugiés motivés représentent un potentiel intéressant».
Pas avant 2017
Il faudra toutefois du temps pour mettre sur pied ces programmes. L’année 2016 sera consacrée essentiellement aux discussions avec les cantons, dans le but de déterminer quels sont les programmes existants pouvant être adaptés et de présenter des propositions de financement. C’est seulement en 2017 ou 2018 qu’il sera possible de recruter des instructeurs et de créer des structures afin d’aider les entreprises qui engagent des réfugiés.
«C’est un projet à long terme. Nous voulons que le résultat soit durable. Lorsque nous mettons sur pied des offres à court terme, les personnes ont tendance à ne pas trouver des emplois stables. Avec un apprentissage, les perspectives sont différentes», souligne Eric Kaser.
Après avoir fait des aller-et-retour entre emplois précaires et assurance-chômage, Tamila Garcia Quintero a finalement réussi à dénicher un emploi stable dans une cantine scolaire. Son espoir est de parvenir à augmenter son temps de travail lorsqu’un de ses collègues partira à la retraite.
Quand elle croise ses anciens camarades d’apprentissage en ville, elle leur demande toujours ce qu’elles font. Il a fallu du temps, surtout pour les plus âgés, mais ils ont désormais «tous un travail», affirme-t-elle.
(Traduction de l’anglais: Samuel Jaberg)
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Parce qu’elle manquait de travailleurs qualifiés pour son usine américaine, Daetwyler, une société suisse d’ingénierie de précision, a décidé de les former. Elle a donc lancé - avec d’autres - un des réseaux d’apprentissage à la sauce helvétique qui connaît le plus de succès aux Etats-Unis.
Devant le quartier général de la filiale américaine de Daetwyler, en Caroline du Nord, le drapeau américain flotte à côté de l’étendard helvétique. Même mélange culturel à l’intérieur des locaux: on y parle le suisse allemand autant que l’anglais, et la musique country résonne au pied d’un immense poster du Cervin. Une carte du centre-ville de Berne décore le mur du bureau de Walter Siegenthaler, vice-président exécutif de la firme. L’homme, qui a quitté sa Suisse natale il y a 40 ans, gère les opérations américaines de Daetwyler. Le principal défi qu’il a affronté durant ces décennies passées aux Etats-Unis: trouver un nombre suffisant de travailleurs qualifiés.
Le mois dernier, l’administration de Barack Obama a annoncé que 100 millions de dollars (101 millions de francs) seraient consacrés aux apprentissages, la plus grosse somme jamais investie dans la promotion de ce type de programme aux Etats-Unis. Mais Daetwyler et d’autres compagnies européennes ayant d’importantes filiales américaines ont déjà pris plusieurs longueurs d’avance sur le gouvernement – simplement parce qu’elles y étaient obligées.
«Dans le milieu des années 1990, il était très difficile de trouver de la main d’œuvre qualifiée, en particulier pour notre service à la clientèle, explique Walter Siegenthaler à swissinfo.ch. Nous n’arrivions simplement pas à trouver les gens.»
C’est qu’il fallait des personnes au profil bien particulier. «Quand un employé fait de l’entretien sur le terrain, il a besoin de compétences mécaniques, électroniques, hydrauliques, pneumatiques…, énumère Walter Siegenthaler. Nous ne pouvions pas engager un spécialiste qui ne connaisse qu’un de ces domaines, il nous fallait des personnes qui disposent de toute une gamme de connaissances.»
A cette époque, Daetwyler a découvert qu’une autre firme, ayant sa maison mère en Autriche, avait aussi de la peine à trouver des employés en Caroline du Nord. Les deux entreprises ont donc uni leurs forces, trouvé d’autres partenaires, et fondé le programme Apprenticeship 2000, une initiative destinée à former dès les bases les travailleurs dont ils avaient besoin.
Voici comment le système fonctionne: des jeunes de 17 ou 18 ans débutent un apprentissage pendant ou après leur dernière année d’études secondaires. S’ils doivent encore aller à l’école, ils alternent une demi-journée de classe et une demi-journée de travail chez Daetwyler. S’ils ont déjà obtenu leur baccalauréat, ils vont quatre jours par semaine chez Daetwyler et étudient un jour dans un collège communautaire. Le programme dure quatre ans et les apprentis obtiennent au final un Associate Degree (un diplôme d’associé) en mécatronique, ainsi qu’un poste chez Daetwyler – s’ils en veulent bien.
Walter Siegenthaler et son collègue Bob Romanelli, en charge du programme, parlent d’Apprenticeship 2000 avec passion. Et il en a fallu beaucoup pour créer ce programme à partir de rien, continuer à recruter des jeunes et convaincre les enseignants et les parents que l’apprentissage vaut vraiment quelque chose. Les étudiants en particulier ne sont pas faciles à convaincre, la plupart avaient prévu de faire leur quatre ans d’université et ne voient pas toujours pourquoi ils devraient envisager un apprentissage, relève Bob Romanelli.
«Les étudiants sont souvent réticents. Depuis des années, papa et maman leur répètent qu’ils vont aller à l’université. Nous menons donc une bataille sur deux ou trois fronts, pas seulement avec les écoles, mais aussi avec les parents et avec les étudiants eux-mêmes».
Le Central Piedmont Community College, qui propose des diplômes professionnels en deux ans, de la boulangerie-pâtisserie à la soudure, a accepté de prendre les étudiants d’Apprenticeship 2000 dans des classes séparées, en adaptant les cours aux besoins des entreprises. Mais les jeunes ne se pressent pas au portillon. Il faut toujours les recruter, et chaque étape demande du travail.
«Nous avons tout mis en place nous-mêmes à partir de zéro, le programme d’étude, les horaires… explique Walter Siegenthaler. Mais presque 20 ans après le début du programme, nous devons toujours aller frapper aux portes, pour trouver des jeunes qui sont assez malins - parce que le travail est assez exigeant – et qui aiment travailler de leurs mains.
DJ, 23 ans, fait partie des étudiants qui a été séduit par le programme. Il supervise aujourd’hui la coupe contrôlée par ordinateur dans l’usine Daetwyler. Son travail le passionne. Il lui permet de s’adonner à son hobby favori: réparer des anciens tracteurs avec son père.
«J’étais en cours de maths quand un de mes professeurs m’a parlé pour la première fois de cette possibilité d’apprentissage, raconte-t-il avec enthousiasme. Instantanément, je me suis rendu compte que j’allais adorer ce job. On m’a appris ici ce qu’il me fallait pour mieux réparer des tracteurs. D’ailleurs, j’ai pu créer beaucoup de pièces à l’usine pour mes engins. On me laisse travailler dessus ici, grâce à mon apprentissage.»
Le débat sur l’apprentissage
La crise économique, combinée à l’augmentation des frais pour les quatre ans nécessaires à l’obtention d’un diplôme universitaire, a mené à un vaste débat sur la question des apprentissages aux Etats-Unis. Dans ce cadre, certains estiment que les systèmes européens peuvent servir de modèles. Récemment, Jill Biden, la femme du vice-président Joe Biden, a visité la Suisse pour mieux comprendre le fonctionnement de son système d’apprentissage.
Et, le 13 janvier dernier, Johann Schneider-Ammann, le ministre en charge du Département fédéral de l’économie, a participé à un débat à la Maison Blanche sur les formations professionnelles. Le programme Apprenticeship 2000 lui-même a été primé par l’Ambassade de Suisse aux Etats-Unis.
Mais Walter Siegenthaler ne se repose pas sur ses lauriers. Il parcourt régulièrement les 640 kilomètres qui séparent la Caroline du Nord de Washington pour convaincre les législateurs américains de l’utilité de son programme et de la manière dont il pourrait être répliqué ailleurs dans le pays.
Malgré son succès, lui et Bob Romaneli savent qu’il y a encore beaucoup d’obstacles à surmonter pour passer du discours aux actes – à commencer par le système éducatif américain. «Quand les étudiants se rendent à nos séances d’orientation, nous leur faisons passer quelques tests basiques de maths, explique Bob Romanelli. Les étudiants s’en sortent très bien quand ils utilisent une calculatrice. Mais ils ont beaucoup de peine à faire des additions et soustractions basiques de tête… Et le problème va en empirant.»
Daetwyler et les autres sociétés impliquées dans Apprenticeship 2000 font régulièrement visiter leurs usines aux professeurs pour montrer quels genres de compétences apprises en classe sont utilisées dans le monde de l’entreprise.
«C’est assez fantastique, se remémore Walter Siegenthaler. Quand nous les amenons ici, les enseignants disent ‘je n’avais aucune idée que l’on employait les mathématiques dans des usines!’».
Formation pour le long terme
Autre défi: la standardisation des apprentissages. En ce moment, il existe trop de différents types d’apprentissages dans chaque Etat américain. Leur qualité et leur durée varient, et tous n’offrent pas des diplômes certifiés comme un Associate’s Degree.
«La plupart du temps, les sociétés américaines forment des gens pour accomplir une certaine tâche, explique Walter Siegenthaler. Nous souhaitons que nos apprentis aient une éducation aussi large que possible pour que nous puissions les transférer dans d’autres départements si besoin est. Les sociétés américaines traditionnelles, elles, ne réfléchissent que sur le court terme. Elles veulent que leurs apprentis sachent faire une seule chose. C’est très différent.»
Andrew, un apprenti de 20 ans chez Daetwyler, apprécie cette formation large. Elle lui a permis de changer de carrière. Il souhaitait auparavant devenir ingénieur mécanique – jusqu’à ce qu’il soit assigné au département d’électronique.
«J’ai découvert au travail que j’aimais vraiment beaucoup l’électronique, dit-il. J’ai donc changé de classe et je vais obtenir un diplôme d’ingénierie électronique. Tout a marché comme sur des roulettes. Et cela ne m’a pas coûté cher. J’ai pu d’abord voir si j’allais vraiment aimer cela, alors que quand on est à l’université, on ne sait pas vraiment».
Pourquoi investir?
Daetwyler et ses partenaires d’Apprenticeship 2000 financent la totalité des frais d’écolage des apprentis enrôlés chaque année (un ou deux par entreprise) et prennent en charge les frais de formation au sein de l’entreprise même. Au total, chacun des apprentis leur coûte près de 160'000 dollars.
Et est-ce que cela en vaut la peine? Absolument, selon Walter Siegenthaler. «Beaucoup de compagnies disent, ‘pourquoi former un employé qui s’en ira chez la concurrence?’ Cela ne se passe pas, parce que le programme suscite une loyauté quasi sans faille chez l’employé. Si un diplômé quitte le programme au lendemain de la remise de son diplôme, c’est que nous avons fait une erreur. Si nous traitons bien un apprenti, il restera travailler pour notre entreprise.»
Christopher, un apprenti en dernière année chez Daetwyler, explique à swissinfo.ch qu’il imagine toujours travailler pour la même compagnie dans dix ans. Et compte un jour «gérer tout un département.» Daetwyler le forme pour voyager aux Etats-Unis et autour de la planète en tant que technicien d’entretien.
«J’aimerais rester ici, ils me traitent vraiment bien, dit-il. J’aimerais continuer à travailler avec des machines et voyager. C’est une profession fascinante, jamais monotone ni répétitive.»
Pas de formule magique
Mais si le programme a fourni un certain nombre de travailleurs qualifiés à Daetwyler et ses partenaires, Apprenticeship 2000 n’est pas non plus une solution miracle.
«Nous avons toujours de la peine à trouver assez d’employés qualifiés, cela n’a pas changé, dit Walter Siegenthaler. Nous voulons avoir encore plus d’apprentis. Rien que dans les deux derniers mois, nous venons d’engager 10 personnes, dont certaines qui habitent dans le Wisconsin, à 1450 kilomètres d’ici. Il était impossible d’en trouver dans la région.»
Et même ces nouvelles recrues ne se sont pas toutes avérées fiables: «Certains employés n’avaient pas les qualifications nécessaires, dit-il. Nous avons dû nous en séparer.»
A l’avenir, il espère que le gouvernement unifiera le système de financement des apprentissages. En Caroline du Nord, où les opérations américaines de Daetwyler sont basées, n’importe quelle compagnie qui emploie un apprenti doit payer 50 dollars par étudiant par année pour financer le Bureau d’Etat pour la formation et les apprentissages.
Mais, à 80 kilomètres de là, en Caroline du Sud, les employeurs qui engagent des apprentis obtiennent une déduction fiscale de 1000 dollars pour chaque personne formée.
Pour Walter Siegenthaler, régler ce problème est urgent. Il s’agit d’une question vitale pour l’industrie américaine: «Les Etats-Unis ont besoin de main-d’œuvre qualifiée. Je reçois énormément de rapports qui me parlent de la pénurie de travailleurs. Nous devons faire quelque chose. Sans quoi, les entreprises manufacturières vont disparaître.»
Discussions à la Maison Blanche
Le 13 janvier à la Maison Blanche, la promotion des succès du système suisse d’apprentissage a été un des sujets d’échanges entre Johann Schneider-Ammann, ministre suisse en charge de l’économie et de l’éducation, des hommes d’affaires suisses et des conseillers de haut rang du président Barack Obama. Cette table ronde s’inscrivait dans le cadre du programme gouvernemental américain «Select USA», qui vise à promouvoir l’attractivité du pays pour les investisseurs, tant étrangers que locaux.
Johann Schneider-Ammann prévoit de retourner aux Etats-Unis en juillet pour une mission de plus longue durée, vouée à l’économie, à l’éducation et à l’innovation, a annoncé son Département.
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