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La Suisse veut encadrer le retour des djihadistes

A Syrian army airstrike targets the Islamic State-held Hajar al-Aswad neighborhood in Damascus
Une attaque aérienne de l'armée syrienne vise le quartier de Hajar al-Aswad, tenu par l'Etat islamique, dans le sud de Damas, le 22 avril 2018. Keystone

Un pool d’experts sera créé en Suisse pour prendre en charge les combattants qui rentrent du djihad. Cette entité devra conseiller les autorités cantonales, démunies face à ce nouveau phénomène.


L’idée fait partie du plan d’action national de lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent lancé à la fin de l’année dernière. C’est ce qu’a révélé la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) dans son édition de dimanche.

Une centaine de personnes – 93 selon le Service de renseignement de la Confédération (SRC) – ont quitté la Suisse ces dernières années pour aller faire le djihad en Syrie, en Irak, en Somalie, en Afghanistan ou au Pakistan. Jusqu’ici, 29 d’entre elles sont mortes sur place et 16 sont de retour en Suisse.

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Rassembler les compétences

Comment les prendre en charge, comment se préparer à l’éventuel retour des 48 autres qui manquent à l’appel, et que faire de ceux qui se sont radicalisés en Suisse sans quitter le pays?

Ces questions occupent aussi bien les autorités d’exécution des peines que celles chargées de réintégrer les combattants dans la société. Le groupe d’experts devra rassembler les compétences, les expériences, et les partager avec les cantons. Ces derniers devront de leur côté se doter de personnel qualifié et d’un concept pour la réinsertion.

Délégué du Réseau national de sécurité, André Duvillard a confirmé la création ces prochaines semaines par le Conseil fédéral (gouvernement) de cette cellule «retour du djihad», qui s’inscrit dans le plan d’action national destiné à renforcer la lutte contre le terrorisme.

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La situation reste tendue

Malgré les défaites militaires majeures de l’État islamique (EI) en Syrie et en Irak, le djihadisme reste une préoccupation pour les autorités suisses. 

«La situation n’est pas moins dangereuse. La police le confirme», a déclaré vendredi dernier le procureur général Michael Lauber à la télévision publique suisse, SRF. «Mais en même temps, la prise de conscience de la population a changé. Les citoyens appellent le service de renseignement ou la police, et ainsi l’information nous parvient.» 

Jusqu’à présent, la Suisse a été épargnée par les attaques terroristes qui ont frappé l’Allemagne et la France voisines. Michael Lauber a déclaré à SRF que les officiers de police et de renseignement suisses se concentraient principalement sur les cas de «propagande, de recrutement et de soutien aux djihadistes» et qu’une grande partie de leur travail consistait en des actions préventives.

Plus de 500 personnes à risque

L’an dernier, une centaine de personnes en Suisse ont été identifiées par le SRC comme présentant un risque élevé pour la sécurité nationale, y compris les djihadistes et autres extrémistes. Le SRC suit également 550 personnes qui présentent un risque potentiel dans le cadre de son «programme de surveillance du djihad». 

Selon les autorités judiciaires, une soixantaine d’autres procédures judiciaires sont en cours en Suisse pour soutien à des organisations islamiques ou d’autres organisations criminelles interdites. En 2017, 17 nouvelles procédures en lien avec le terrorisme ont été ouvertes. 

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