Italie-Suisse: petites entreprises, gros potentiel
Avec son homologue du commerce extérieur italien, la ministre suisse de l'économie Doris Leuthard a ouvert à Gênes une rencontre bilatérale de petites et moyennes entreprises.
L’accent porté sur les PME doit permettre à un commerce déjà florissant entre les deux pays de se développer encore.
Doris Leuthard s’est exprimée jeudi devant un parterre de 200 entrepreneurs lors de la première édition du «Genova – The Meeting». Un rendez-vous pour soutenir les PME qui se lancent dans de nouvelles affaires et pour développer la dynamique du commerce entre les deux pays.
L’Italie est le deuxième partenaire commercial de la Suisse, la péninsule ayant dépassé la France depuis deux ans, note la ministre. Les relations commerciales italo-suisses augmentent actuellement de 10% et le potentiel de croissance est encore grand.
Actuellement, 85% des échanges se font avec le nord de l’Italie. C’est pourquoi la prochaine rencontre bilatérale des PME se déroulera dans le sud de la péninsule afin de développer les relations avec ce marché, précise Doris Leuthard.
Question d’infrastructure
Pour répondre à la croissance des échanges, il faut aussi des infrastructures adaptées. Avec les NLFA (lignes ferroviaires sous les Alpes), la Suisse apporte une contribution importante à la réalisation d’un axe ferroviaire performant entre le nord et le sud de l’Europe.
Dans ce domaine justement, la conseillère fédérale a appelé l’Italie à réaliser les couloirs ferroviaires nécessaires au sud des nouvelles lignes du Lötschberg/Simplon et du Gothard.
L’Italie s’est réveillée après une longue sieste, répond la ministre italienne du commerce extérieur pour expliquer le retard de la péninsule. L’Italie va investir des milliards pour améliorer ses infrastructures dans la plaine du Po afin de développer les liaisons nord-sud.
Une Italie sous pression
Des fonds privés contribueront aussi au financement de ces infrastructures, précise Emma Bonino. Comme l’Italie réalise ses meilleures prestations lorsqu’elle est sous pression, la ministre italienne a bon espoir que ce projet se réalise rapidement.
«Il reste encore du travail pour relier le port de Gênes à la ligne du Lötschberg. Sur certains points, les chantiers n’ont pas encore commencé», précise à swissinfo la conseillère de l’ambassade de suisse en Italie Dagmar Schmid.
Celle qui est aussi en charge de l’organisation de la rencontre de Gênes souligne l’importance de promouvoir la coopération entre les PME des deux pays. «Dans certains cas, la barrière linguistique et culturelle reste présente. A travers des événements comme celui-ci, nous voulons faciliter les contacts mutuels.»
swissinfo et les agences
Deux nouveaux tunnels ferroviaires à grande vitesse sont actuellement creusés à travers les Alpes. A terme, les trains de marchandises et de passagers passerons sous la chaîne alpine à 250 km/h.
Le cœur d’Alptransit – parfois qualifié de chantier du siècle – est constitué de deux tunnels de base. Celui du Lötschberg (34,6 km) est achevé et sera inauguré en 2007. Le Gothard (57 km, le plus long du monde) sera terminé en 2015.
Le programme Alpantransit a été approuvé par le peuple en 1992. Comme tout projet de ce type, il a un prix: 24 milliards de francs.
Avec 9,8% du commerce extérieur suisse, l’Italie est le second partenaire commercial de la Suisse dernière l’Allemagne (25,4%) mais devant la France (9,3%).
La balance commerciale de la Suisse face à l’Italie est traditionnellement déficitaire (la Suisse importe plus qu’elle n’exporte). En 2005, le solde négatif s’est monté à 1,7 milliard de francs.
L’Italie est le deuxième pays fournisseur le plus important sur le marché suisse (11% des importations) et le quatrième principal marché d’exportation de l’économie suisse (9% du total de ses exportations).
En Italie, la Suisse exporte surtout des produits chimiques et pharmaceutiques, des machines et de l’énergie électrique. Ses principales importations venues d’Italie sont constituées d’outillage et de produits pharmaceutiques mais aussi de vêtements et de produits agricoles et alimentaires.
L’Italie du Nord, Toscane comprise, représente environ 85% du commerce suisse avec l’Italie.
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