L’industrie des machines célèbre son centenaire
L’industrie suisse des machines et des équipements électriques place ses espoirs dans sa productivité et sa compétitivité, malgré un contexte difficile.
Vendredi à Zurich, l’association qui regroupe les patrons de la branche a fêté ses 100 ans d’existence.
De nombreuses restructurations ont touché le secteur depuis 1905, année où l’Association patronale suisse de l’industrie des machines (ASM) a été créée par 79 entreprises opposées aux mouvements ouvriers.
Depuis 1999, l’ASM apparaît aux côtés de la Société des constructeurs de machines (VSM) sous le nom de Swissmem. La branche emploie actuellement 265’000 personnes.
En dépit des différents revers subis en un siècle, l’industrie mécanique constitue toujours l’un des piliers de l’économie suisse, a rappelé le président de Swissmem Johann Schneider-Ammann lors des festivités du centenaire.
La taille moyenne des entreprises a diminué en 30 ans de 490 à 190 personnes. Seules 50% d’entre elles travaillent encore en atelier contre 65% en 1970.
Pas de déclin
Mais un changement structurel ne signifie pas un déclin, a estimé le président. L’industrie MEM (industrie des machines, des équipements électriques et des métaux) doit s’adapter et innover. Les investisseurs doivent être prêts à prendre des risques, selon lui. Et les entrepreneurs prendre en compte les collaborateurs dans leurs décisions.
Le partenariat social est un avantage, a ajouté M. Schneider- Amman. L’ASM a été au coeur de l’accord de paix du travail signé en 1937, qui forme la base de la convention actuelle.
Aujourd’hui, ses 600 entreprises membres sont toutes soumises à la convention de travail de l’industrie des machines, des équipements et des métaux.
La convention de paix du travail a ouvert la voie aux accords de partenariat social conclues dans d’autres branches, a rappelé le ministre de l’Economie Joseph Deiss devant le parterre de quelques 500 représentants de l’organisation, de l’économie et de la politique. Elle est aussi l’un des principaux avantages que la Suisse a à offrir en tant que place économique.
Nouvelles exigences
En août, les négociations pour la 14e révision de la CCT seront lancées. En raison de l’évolution des marchés mondiaux et de la présence de concurrents toujours plus compétitifs, l’ASM s’engagera pour l’élaboration d’une convention accordant aux entreprises des temps de travail flexibles et évitant les charges supplémentaires, a prévenu M. Schneider-Ammann.
La peur des travailleurs de voir leurs emplois délocalisés dans des pays comme la Chine ou ceux de l’Europe de l’Est est bien réelle, a poursuivi M. Deiss. Mais c’est grâce à ce partenariat social qui fonctionne bien, en particulier dans l’industrie mécanique, que la Suisse a été épargnée par les polémiques, selon lui.
L’époque des marchés protégés doit être considérée comme révolue, a encore plaidé le ministre de l’Economie. Le niveau élevé des prix en Suisse nuit à la compétitivité de ses entreprises à l’étranger, a-t-il ajouté en invitant les entrepreneurs présents à participer à l’élaboration des réformes en cours.
Libre circulation
M. Deiss a aussi défendu l’extension de la libre circulation des personnes aux nouveaux membres de l’UE, sur laquelle le peuple se prononcera à l’automne.
«Il en va de l’avenir de l’industrie suisse», a-t-il dit. «Il s’agit de l’accès des entreprises de l’industrie des machines à ces marchés d’exportation importants», a souligné M. Schneider-Ammann.
swisssinfo et les agences
L’industrie MEM occupait 300’392 personnes en Suisse à la fin décembre 2004.
Elle a généré 42% des exportations suisses en 2004, ce qui a représenté 59 milliards de francs.
65,1% de ces exportations ont été faites vers les pays de l’Union européenne et de l’Association européenne de libre-échange.
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