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L’industrie suisse des machines se porte bien

L'industrie des machines est vitale pour l'économie suisse. Keystone

Face à ses concurrents des nouveaux pays membres de l'Union européenne, l'industrie suisse des machines reste compétitive, révèle une étude.

Menée par l’Institut BAK, l’étude souligne toutefois que ce secteur devra, à l’avenir, investir encore plus dans la recherche et la formation.

Sur mandat des partenaires sociaux de l’industrie des machines, l’Institut BAK Basel a examiné les effets de l’élargissement de l’Union européenne sur la place industrielle suisse.

Il en ressort que l’industrie des machines pèse plus fortement sur l’économie helvétique que ce n’est le cas dans les neuf pays d’Europe de l’Est qui ont rejoint l’UE en mai 2004, a observé mardi à Zurich Hansjörg Blöchliger, vice-directeur du BAK.

En revanche, la croissance a été plus faible en Suisse. L’industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux (industrie MEM) a affiché une croissance inférieure à 1% entre 1995 et 2003, contre 11% en Hongrie et 4% en République tchèque.

Quant aux coûts du travail, ils sont restés constants, alors qu’ils se sont accrus de près de 8% dans les nouveaux pays de l’UE. Le coût salarial unitaire – soit le rapport entre la productivité et les charges liées au travail – dépassait en 2003 de 20% ceux observés en Europe de l’Est.

Productivité plus élevée

La productivité des employés helvétiques a beau être quatre à cinq fois plus élevée que celle des travailleurs d’Europe orientale, les coûts salariaux sont six fois supérieurs en Suisse, a ajouté Hansjörg Blöchliger. D’où une certaine pression à la délocalisation.

Plusieurs branches de l’industrie suisse des biens d’équipement ont amélioré leur compétitivité entre 1995 et 2003. Mais l’évolution à la baisse du coût salarial unitaire durant cette période (-1,5%) s’explique principalement par les variations des cours de change. En francs, il a augmenté de 0,2%.

Les coûts du travail tendent ainsi à converger, même s’ils demeurent ici de trois à sept fois plus élevés, selon le pays de référence. Les Etats d’Europe de l’Est membres de l’UE présentent des écarts régionaux plus marqués que leurs voisins occidentaux. Des régions comme Prague ou Bratislava ne sont plus guère éloignées du niveau de l’Europe de l’Ouest.

Réduire les coûts

L’industrie MEM suisse doit ainsi continuer de réduire ses coûts et accroître sa productivité, a estimé Johann Schneider-Ammann, président de Swissmem, l’association faîtière de la branche. Selon lui, l’innovation et la formation seules ne suffisent pas à assurer la compétitivité de la Suisse.

Reste que l’industrie MEM helvétique bénéficie bien plus que ses concurrents de sa capacité d’innovation, du niveau d’imposition des sociétés, de la réglementation des marchés de produits et du travail. La Suisse tire avantage de ses infrastructures de qualité et du niveau de formation élevé des personnes actives.

Mais les nouveaux membres de l’UE rattrapent rapidement leur retard, a averti le vice-président du BAK. Après des réformes fiscales parfois radicales, notamment dans la fiscalité des entreprises, l’écart avec la Suisse s’est fortement réduit. Ces pays investissent aussi dans leurs infrastructures de transport, dans les centres économiques surtout.

Clients potentiels

Loin de représenter uniquement des concurrents, les nouveaux membres de l’UE constituent aussi un marché en pleine expansion et des clients potentiels pour l’industrie suisse, selon Hansjörg Blöchliger.

«Le pôle industriel suisse vaut largement mieux que ne voudraient l’admettre les entrepreneurs et les politiques qui agitent le spectre de la délocalisation», a pour sa part souligné Renzo Ambrosetti, co-président du syndicat Unia.

swissinfo et les agences

L’industrie des machines occupait 300’392 personnes en Suisse à la fin décembre 2004.
Elle a généré 42% des exportations suisses en 2004, ce qui a représenté 59 milliards de francs.
65,1% de ces exportations ont été faites vers les pays de l’Union européenne et de l’Association européenne de libre-échange.

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