La branche auto mise sur le rendement énergétique
Les acheteurs suisses de voitures neuves accordent peu d'importance à l'efficacité énergétique et à la consommation d'essence. Les importateurs souhaitent changer cet état de fait.
Il y a quatre ans, auto-suisse a conclu avec les autorités une convention visant à faire baisser la consommation globale du parc automobile, objectif encore loin d’être atteint.
«Le rendement énergétique devrait être un critère déterminant à chaque achat d’automobile.» Cet appel a été lancé par Tony Wohlgensinger, président d’auto-suisse, mardi à Berne lors d’une conférence de presse.
L’Association des importateurs suisses d’automobiles a rappelé que le marché suisse offre plus de 1700 types de véhicules à consommation avantageuse de catégories A et B qui consomment en moyenne 5,8 litres pour 100 km.
«Nous avons pour tâche de mieux encore faire connaître cette offre au public», a lancé le directeur d’auto-suisse, Andreas Burgener. Et d’ajouter que les mesures contraignantes visant à faire acheter des voitures plus écologiques via le porte-monnaie ne fonctionnent guère.
Pour un succès durable, il faut que le public comprenne l’objectif d un meilleur rendement énergétique et veuille y contribuer, estime-t-il.
Un critère parmi d’autres
C’est pourquoi auto-suisse soutient une étude de grande envergure menée par l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) sur le comportement des consommateurs à l’achat d une voiture.
Le directeur de l’étude, Peter de Haan, a constaté qu’en Suisse, les gens sont très attachés à la protection de l’environnement. Mais, au moment où ils achètent une nouvelle voiture, d’autres aspects deviennent prioritaires à leurs yeux.
Cependant, l’étude indique aussi que de nombreuses personnes se sont montrées tout à fait disposées à débourser plus pour des technologies qui permettent une amélioration de l’efficacité énergétique.
Avec sa plate-forme d’information «Rouler intelligent», auto-suisse espère sensibiliser sa clientèle à l’intérêt des voitures à basse consommation de carburant. Par exemple en encourageant et faisant mieux connaître l’étiquette Energie, introduite en 2003 et connue seulement de 30% des consommateurs, selon Peter de Haan.
Un marché de grandes cylindrées
Le problème, c’est que la Suisse est un marché de voitures à grosse cylindrée. C’est une des raisons pour lesquelles auto-suisse et le Département fédéral de l’environnement, des transports et de l’énergie (DETEC) ont pris du retard dans la réalisation de leur objectif commun de ramener la consommation normalisée de carburant de 8,4 litres aux 100 km en 2000 à 6,4 litres aux 100 km en 2008.
Cet échec est principalement dû au succès perdurant des véhicules lourds, qui annule le gain d’efficacité obtenu grâce aux améliorations techniques. Le DETEC est favorable, pour sa part, à des mesures supplémentaires, pour atteindre l’objectif de réduction comme convenu.
swissinfo et les agences
Les autorités et auto-suisse (Association des importateurs suisses d’automobiles) ont signé en 2002 une convention prévoyant une baisse moyenne de la consommation de carburant des voitures neuves de 3% par an, l’objectif de 6,4 l/100 km devant être atteint d’ici 2008.
Conformément au 10e rapport d’auto-suisse, avec 7,67 l/100km (2004: 7,82 l/100km), la consommation moyenne dépasse de plus de 7% l’objectif intermédiaire de 7,15 l/100 km fixé pour 2005, malgré un recul de 1,98% (2004: -2,13).
L’acheteur moyen d’une voiture neuve est âgé de 50 ans et de sexe masculin.
27% sont âgés de plus de 60 ans, proportion qui augmente.
55% des quelque 5000 personnes interrogées indiquent n’avoir envisagé qu’une seule marque lors du dernier achat.
La décision est déterminée par le coût et l’utilisation, mais aussi des critères tels que le sentiment de sécurité, le confort et la conduite.
Le design et la marque jouent aussi un rôle, la voiture étant aussi considérée comme une sorte de carte de visite.
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