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La Cinquième Suisse a massivement soutenu les trois objets en votation dimanche

matériel de vote pour la votation du 15 mai
La diaspora helvétique a dit oui au financement supplémentaire de Frontex à près de 74%, et a soutenu la «Lex Netflix» et la réforme de la loi sur la transplantation à près de 80%. © Keystone / Christian Beutler

Les Suisses de l’étranger ont approuvé dimanche la «Lex Netflix», la réforme du don d’organes et le financement de Frontex encore plus nettement (plus de 70%) que le reste du pays. Le «röstigraben» sur les deux premiers objets, tout comme la faible participation, se constatent aussi bien en Suisse qu'à l'étranger.

La population suisse a accordé un large oui aux trois objets soumis au vote dimanche 15 mai – la nouvelle loi sur les transplantations d’organes, le renforcement de l’agence européenne de garde-frontières Frontex et la «Lex Netflix». Le soutien des citoyennes et citoyens suisses expatriés à chacun de ces sujets a été encore plus marqué.

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Acceptée à plus de 58% par le peuple, la modification de la loi sur le cinéma – qui obligera les plateformes de streaming à financer la création de films et de séries suisses à hauteur de 4% de leur chiffre d’affaires dans le pays – a été approuvée à près de 78% par la Cinquième Suisse.

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Même ordre de grandeur pour la réforme de la loi sur la transplantation, qui va faire passer la Suisse d’un régime de consentement explicite au don d’organes à un régime de consentement présumé.

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La loi a été acceptée par 60,2% de l’ensemble des votants et votantes, et par près de 80% des Suisses de l’étranger qui ont participé.

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«Le contexte européen contribue certainement beaucoup à expliquer le résultat sur ces deux objets», note Martina Mousson, cheffe de projet à l’institut gfs.bern. La politologue rappelle que la majorité des Suisses expatrié-es vivent en Europe, où la plupart des pays sont déjà dotés de dispositions similaires, qu’il s’agisse du consentement présumé au don d’organes ou de l’obligation pour les plateformes de streaming d’investir dans la production culturelle locale.

Martina Mousson remarque toutefois que le vote sur ces deux objets a été marqué par un «röstigraben» assez net, c’est-à-dire un décalage entre la manière dont ont voté les Suisses francophones et les Alémaniques. «La Suisse alémanique s’est montrée plus critique sur le don d’organes, constate la spécialiste. Le comité référendaire était concentré en Suisse germanophone, mais cela reflète peut-être aussi le fait que l’Allemagne est l’un des derniers pays à ne pas avoir introduit le consentement présumé.»

La loi sur le cinéma a, elle aussi, été davantage soutenue par les cantons francophones. «En tant que minorité linguistique, on est peut-être plus sensible à ces sujets culturels», avance la politologue. Ce «röstigraben» se constate également légèrement lorsqu’on détaille le vote des Suisses de l’étranger par canton. Que ce soit pour la «Lex Netflix» ou la loi sur les greffes, les cantons où le oui a dépassé les 80% sont tous romands.

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Campagne marquée par la guerre en Ukraine

Il n’y a eu ni surprise ni gros écart en ce qui concerne le vote sur l’octroi d’un financement supplémentaire à Frontex, l’agence des garde-côtes et garde-frontières européens.

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Il a été soutenu par près de 74% de la population expatriée, soit quelque 2 points de plus que l’ensemble des Suisses. «La guerre en Ukraine a été omniprésente dans la campagne et a créé un contexte où la sécurité prend une place très importante», relève Martina Mousson. Les Suisses établi-es en Europe ont probablement soutenu encore plus nettement Frontex parce qu’ils et elles se sentaient davantage partie prenante de l’espace Schengen, plus proches des frontières européennes.

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Une faible mobilisation

A 40%, le taux de participation national ce dimanche a été l’un des plus bas observés ces cinq dernières années, nettement en deçà de la moyenne qui se situe à un peu plus de 50%.

La mobilisation de la Cinquième Suisse a elle aussi été assez faible. Dans les 12 districts de Suisses de l’étranger, un peu plus de 33’300 bulletins ont été rentrés sur près de 144’800 personnes inscrites, soit un taux de participation de 23%, inférieur de plus de quatre points à la moyenne des votations depuis mai 2017.

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Martina Mousson y voit la manifestation d’une campagne «calme, qui ne s’est jamais enflammée et n’a fait l’objet que d’une faible couverture médiatique». C’est d’ailleurs surprenant, note la politologue, car Frontex comme le don d’organes sont des thématiques émotionnelles. Mais après deux ans de pandémie marqués par des campagnes intenses voire électriques, l’énergie se serait un peu essoufflée, selon gfs.bernLien externe. Et la guerre en Ukraine, là encore, a certainement quelque peu détourné l’attention du scrutin.

L’experte explique que plus le taux de participation est faible, plus les résultats sont conformes avec les recommandations du gouvernement, car les personnes qui se mobilisent à chaque votation sont principalement les plus confiantes dans les institutions. C’est ce qui s’est passé dimanche: le Conseil fédéral recommandait le oui aux trois objets. Un signe que, contrairement à ce qu’ont pu laisser penser les résultats des dernières votations, il n’y a pas de méfiance installée envers le gouvernement.

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