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La croissance de la Suisse est modeste

Le danger que les cours élevés du pétrole se répercutent sur les autres prix est faible. Keystone

L'augmentation des prix du pétrole n'est pas une «tueuse de conjoncture» mais freine la croissance économique, prévoit l'institut BAK Basel Economics.

Selon les économistes bâlois, avec 1,2% cette année et 1,5% pour 2006, la Suisse est à la traîne de la croissance mondiale qui atteint 4,5%.

Le danger que les cours élevés du pétrole se répercutent sur les autres prix est faible, a dit lundi à Bâle le directeur du BAK Christoph Koellreuter, en présentant les prévisions d’automne. Selon lui, la concurrence sur le marché des biens, des services et du travail permet de contenir la flambée de l’or noir.

De manière générale, les économistes bâlois tablent sur une augmentation du produit intérieur brut (PIB) mondial de 4,5% cette année et d’un léger ralentissement en 2006 à 4,4%. Pour la zone euro, la croissance devrait respectivement afficher 1,2 et 1,5%.

En Suisse, une hausse du PIB de 1,2% est attendue cette année et de 1,5 % en 2006. Le BAK Basel Economics a ainsi laissé inchangé ses dernières prévisions de la mi-juillet.

Sur le front de l’emploi, le taux de chômage devrait diminuer l’an prochain de 0,2 point à 3,6%. Pour 2007, un recul plus fort à 2,8% est attendu.

Secteurs clés moins performants

Les secteurs clés de l’économie suisse ne croissent plus autant vite que par le passé. Le poids de la finance, du tourisme, des biens d’équipement et de la pharma-chimie reste néanmoins intact pour le pays.

La finance reste une «branche forte», a commenté Martin Eichler, économiste au BAK. Reste que la croissance affichée au milieu des années 90 n’est plus d’actualité. Elle demeure également inférieure à celle enregistrée par la concurrence européenne et américaine.

L’industrie helvétique se développe au même rythme que son homologue européenne mais reste à la traîne par rapport aux Etats-Unis. Le segment traditionnel des machines peine tandis que celui des techniques médicales est en plein boom, a précisé Martin Eichler.

En revanche, l’industrie chimique suisse se porte mieux qu’ailleurs, grâce à la bonne santé des entreprises pharmaceutiques, a encore relevé l’économiste bâlois. Les conditions de recherche dans le pays expliquent aussi cette performance.

Finalement, le tourisme reste moins dynamique que dans les autres pays du Vieux continent et outre-Atlantique. La morosité économique en Suisse et chez ses voisins est notamment en cause, a commenté Martin Eichler.

Moindre dépendance du pétrole

Par ailleurs, les économies sont moins dépendantes en pétrole que par le passé, a rappelé Christoph Koellreuter. Le directeur du BAK a notamment cité l’existence d’autres sources d’énergie et les progrès technologiques.

L’envolée des cours s’explique par l’appétit de la Chine, de l’Inde et des Etats-Unis pour cette source d’énergie, a poursuivi l’économiste. De plus, les investissements pour améliorer les capacités des raffineries ont été négligés ces dix dernières années.

Comme autre menace, Christoph Koellreuter a notamment pointé du doigt les déficits jumeaux (transactions courantes et budgétaires) des Etats-Unis. Avant de conclure que l’économie mondiale ne se laisse pas détourner de la voie de la croissance.

swissinfo est les agences

Le BAK Basel Economics annonce une hausse du PIB de 1,2% en Suisse cette année et de 1,5 % en 2006 pour une croissance mondiale de 4,5%.
Sur le front de l’emploi, le taux de chômage devrait diminuer de 0,2 point à 3,6% en 2006. Pour 2007, un recul plus fort à 2,8% est attendu.
Le 6 octobre, l’Institut conjoncturel KOF de l’EPFZ de Zurich a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2006 de 2,1% à 1,5%.

– La faible croissance suisse de 1,2% en 2005 a touché toutes les régions mais certaines ressortent du lot.

– Profitant de l’industrie pharmaceutique, Bâle affiche une croissance de 2,1 %.

– Le bassin lémanique, Zurich et Aarau ont aussi affiché une croissance supérieure à la moyenne.

– La Suisse orientale a enregistré le taux le plus faible à 0,6%, en raison de son déclin industriel et le sud ne fait pas mieux malgré une bonne saison touristique.

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