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Le Credit suisse renonce à l’Iran et à la Syrie

Après l'introduction de son nouveau logo le 16 janvier, le CS revoit ses liens avec l'Iran et la Syrie. Keystone Archive

Le Credit Suisse, 2 ème banque helvétique, a décidé à son tour de renoncer à établir de nouvelles relations commerciales avec des clients en Iran et en Syrie.

Cette décision intervient au lendemain d’une annonce similaire d’UBS, numéro un de la banque suisse qui a décidé de rompre tous ses liens avec ces deux mêmes pays.

Après analyse de la situation géopolitique et des risques, le Credit Suisse a à son tour annoncé qu’aucune nouvelle affaire ne sera conclue avec des clients de ces deux pays.

C’est ce qu’a confirmé lundi à la presse Georg Söntgerath, porte-parole de la deuxième banque de Suisse. Mais, à la différence de ce qu’a annoncé UBS dimanche, cette mesure ne touche pas les relations commerciales actuelles dans ces deux pays auprès du Credit Suisse.

UBS plus radical

UBS, numéro un de la banque helvétique devant Credit Suisse, avait indiqué dimanche vouloir rompre tout lien avec ses clients iraniens, entreprises aussi bien que privés. Un représentant avait précisé que cette décision n’était pas motivée par des considérations politiques mais uniquement financières. En revanche les Iraniens en exil ne sont pas concernés par cette mesure.

Parallèlement, une source proche d’UBS avait ajouté que l’établissement allait prendre des mesures similaires avec ses clients syriens.

Dimanche, le porte-parole du Credit Suisse s’était borné à dire que la banque suivait avec une «inquiétude croissante» l’évolution de la crise du nucléaire iranien, sans vouloir évoquer de mesures concrètes.

Il avait précisé qu’il est difficile de se retirer du jour au lendemain en raison de son financement d’entreprises suisses actives dans l’import-export avec l’Iran.

Les contrats comprennent des délais de résiliation qui doivent être respectés. En outre, la Confédération accorde toujours la garantie contre les risques à l’exportation (GRE) pour l’Iran.

Crise du nucléaire iranien

Depuis plusieurs mois, l’Iran progresse à petits pas vers une reprise de l’enrichissement d’uranium, au double usage potentiel, civil et militaire, suscitant une vague de réactions au sein de la communauté internationale.

Le ton monte, au point que, vendredi, des responsables iraniens avaient annoncé le début du retrait des avoirs financiers de pays susceptibles d’appliquer d’éventuelles sanctions économiques internationales à l’encontre de Téhéran.

Dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères avait cependant démenti tout transfert de fonds d’Europe vers l’Asie du Sud-Est.

Les 2 et 3 février, le conseil des gouverneurs extraordinaire de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) doit se réunir pour décider de l’envoi du dossier iranien au Conseil de sécurité de l’ONU.

La Corée du Nord aussi

Toujours selon Georg Söntgerath, la Corée du Nord serait également concernée. Il s’agit de l’un des pays sensibles avec lesquels il ne doit désormais plus être conclu d’affaires.

swissinfo et les agences

La place financière suisse occupe une place importante dans la gestion de fortunes provenant du Moyen-Orient.
Les avoirs des clients iraniens des banques suisses représentent au total 1,4 milliard de francs et ceux de clients syriens 8,6 miliards de francs, selon la Banque Nationale Suisse (BNS).
La majeure partie de ces fonds est confiée aux deux grandes banques UBS et Credit Suisse.

– L’Iran est menacé de sanctions par le Conseil de sécurité de l’ONU après avoir annoncé la reprise de ses activités de recherche en matière d’enrichissement d’uranium.

– L’ONU a blâmé la Syrie pour son implication dans l’assassinat de l’ancien premier ministre libanais Rafiq Hariri l’année dernière.

– Ces deux pays sont mis à l’index par les Etats-Unis, important marché des banques suisses.

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