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Les camionneurs refusent des taxes accrues

La taxe poids lourd vise à transférer le transport des marchandises de la route au rail. swissinfo.ch

L'Association suisse des transports routiers (ASTAG) refuse de passer encore à la caisse en matière de transport des marchandises par la route.

Elle a remis mardi au gouvernement une pétition munie de plus de 150’000 signatures contre une nouvelle hausse de la taxe poids lourds prévue pour 2008.

En 2005, la redevance sur le trafic des poids lourds liée aux prestations (RPLP) a été augmentée de 50% par décision populaire.

L’ASTAG dénonce le fait que la Suisse connaît aujourd’hui déjà les redevances sur le trafic des poids lourds de loin les plus élevées en Europe, «après leur doublement» (sic), indique son communiqué.

Le Département fédéral (ministère) des transports prévoit une nouvelle augmentation de 10% pour le 1er janvier 2008.

Selon l’ASTAG, cette augmentation pénaliserait non seulement les transporteurs, mais également l’ensemble de l’économie suisse et les consommateurs.

C’est la raison pour laquelle la pétition est également soutenue par d’autres associations économiques telles que l’Union patronale suisse et l’Union suisse des paysans.

On compte aussi l’Association des chauffeurs professionnels, Les Routiers suisses, la Fédération routière suisse (FRS), l’Union professionnelle suisse de l’automobile (UPSA), Industrie du bois Suisse, entre autres.

Appliquée dans toute la Suisse

Approuvée en votation populaire en 1998,la taxe poids lourds est appliquée sur tout le territoire suisse. Elle frappe les transports lourds proportionnellement à la distance parcourue, au poids des marchandises transportées et aux émissions polluantes.

Elle est attribuée aux coûts de construction, d’utilisation et d’entretien des routes et, depuis 2001, cette taxe est également en partie employée pour le financement de l’infrastructure ferroviaire.

Pas un moyen adéquat

L’ASTAG estime encore que la RPLP n’est pas un moyen adéquat pour transférer le trafic de transit à travers les Alpes de la route au rail, objectif qui avait motivé la création de la taxe.

Les routiers estiment qu’elle frappe en premier lieu les transports intérieurs, et, par conséquent, en grande partie l’économie nationale, puisque 75% de la taxe sont payés par les entreprises suisses.

Et de souligner que le trafic de transit, qui devrait plus tard être transféré sur les nouvelles transversales ferroviaires alpines (NLFA), est «moins lourdement frappé en raison des distances de transport plus grandes».

L’ASTAG demande l’application de l’article sur la protection des Alpes qui soit conforme à la Constitution. Article qui prévoit que le trafic de transit par les Alpes soit transféré d’une frontière à l’autre sur le rail.

Et de proposer «une taxe sur le transit alpin comme la prévoit déjà l’accord sur les transports terrestres entre la Suisse et l’Union européenne». L’UE avait alors donné son aval à cette augmentation de 15%.

swissinfo et les agences

– La taxe poids lourds liée aux prestations (RPLP) a été approuvée par le peuple en 1998. Appliquée sur tout le territoire suisse, elle frappe les transports lourds proportionnellement à la distance parcourue, au poids des marchandises et aux émissions polluantes.

– Elle englobe les coûts de construction, d’utilisation et d’entretien des routes ainsi que la partie quantifiable des coûts externes (accidents, bruit, pollution de l’air). Depuis 2001, cette taxe finance en partie l’infrastructure ferroviaire.

– L’ASTAG conteste le concept de «coûts externes», car il s’agit d’une «notion très théorique».

– En 2005, la taxe contre laquelle l’ASTAG se bat a subi une augmentation de 50%. Une autre augmentation de 10% est prévue pour 2008.

151’859 personnes ont signé la pétition des camionneurs contre une nouvelle augmentation de la taxe sur le trafic lourd.
Créée en 1979, l’ASTAG compte environ 5000 membres et 18 sections cantonales.

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