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Les défis qui attendent la nouvelle directrice générale de l’OMC

WTO事務局長に選出されたヌゴジ・オコンジョイウェアラ氏
Nouvelle directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala entre en fonction le 1er mars. ©Keystone / Martial Trezzini

L’entrée en fonction le 1er mars de Ngozi Okonjo-Iweala à la tête de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) marque le début de la convalescence du gendarme du commerce mondial. Reste à rétablir son organe de règlement des différends pour que l’organisation soit pleinement fonctionnelle, afin de répondre aux nombreux défis qui l’attendent.

C’est par consensus que les 164 membres de l’OMC ont élu Mme Okonjo-Iweala, qui possède la double nationalité du Nigeria et des États-Unis. Un consensus rendu possible par l’arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche. Son prédécesseur avait tout fait pour paralyser l’organisation, y compris la nomination de la première femme et première Africaine, acquise l’année dernière par les autres membres de l’OMC.

Reste encore à réactiver le renouvellement des juges du tribunal d’appel de l’organe de règlement des différends – bloqué par Washington dès la présidence ObamaLien externe – pour que l’institution retrouve sa pleine capacité à se réformer.

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«Une OMC forte est vitale» pour la reprise après la pandémie, a déclaré la directrice générale aux médias le jour de sa nomination. Dr Ngozi, comme elle préfère se faire appeler, n’a jamais caché sa volonté d’améliorer l’accès des pays en développement à un vaccin et aux technologies contre le coronavirus. Une perspective qui est loin de faire consensus.

De nombreux États sont favorables à des exceptions aux brevets, demandées par des ONG comme Médecins Sans Frontières (MSF). Mais certains pays, comme la Suisse, appuient les entreprises pharmaceutiques en estimant que l’accord de l’OMC sur le sujet (ADPIC) est suffisant.

Citant une récente étude universitaire, Mme Okonjo-Iweala a lancé, avant sa nominationLien externe, un avertissement: si les pays riches sont entièrement vaccinés au milieu de cette année alors que les pays pauvres continuent d’être privés d’un large accès aux vaccins, le coût pour l’économie mondiale pourrait dépasser les 9 000 milliards de dollars.

Pour la directrice générale, il est impératif de reconstruire l’OMC tout en profitant de son savoir-faire. Il s’agit pour elle de surmonter les problèmes qui affaiblissent le système commercial multilatéral, notamment la perturbation des chaînes d’approvisionnement causée par la crise du coronavirus. Elle entend également favoriser un apaisement des conflits entre pays en développement et pays développés. Une tension qui s’est cristallisée avec la guerre commerciale entre Pékin et Washington.

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Depuis la création de l’OMC en 1995, le développement des chaînes de valeur globales a permis un quasi triplement (2,7) du volume des échanges, qui se montait à 18’000 milliards de dollars en 2019.

Selon les statistiques et les perspectives commerciales publiéesLien externe par l’OMC en octobre dernier, la chute du commerce mondial des marchandises en 2020 se situe entre 13% et 32%. Mais le volume des échanges pourrait rebondir à 7,2% en 2021, soit une «faible reprise», selon l’OMC.

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Face à la multiplication des accords bilatéraux et régionaux, la directrice générale devra relancer le seul système de commerce multilatéral doté d’un système de règlement des différends. Un défi d’autant plus grand que nombre de pays invoquent un «patriotisme économique».

Simon EvenettLien externe, professeur de commerce international et de développement économique à l’université de Saint-Gall, explique à swissinfo.ch que Mme Okonjo-Iweala est bien placée pour plaider en faveur d’un commerce ouvert des vaccins et de leurs composants, et pour faire progresser les initiatives commerciales et sanitaires auxquelles de nombreux membres de l’OMC pourraient souhaiter se joindre: «Si elle réussit cela, les États membres verront la valeur de l’institution. Ce qui l’aidera ensuite à réformer d’autres parties de l’OMC qui doivent changer.»

Le professeur pense notamment à la régulation de l’économie numérique et à l’intégration au sein de l’OMC des efforts en matière de changement climatique. Simon Evenett ajoute que l’expérience africaine de la directrice générale est «très précieuse » pour un système commercial dirigé principalement par l’Occident: «Les intérêts des pays africains attireront davantage d’attention.»

Cet immense marché, dont le produit régional brut est d’environ 2500 milliards de dollars d’après les calculs de la commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), est doté depuis mai 2019 d’un accord de libre-échange du continent africain (ZLECALien externe), qui vise à éliminer 90% des droits de douane sur les marchandises. Entré en vigueur ce 1er janvier, «cet accord contribuera également au commerce mondial si les pays africains intègrent leurs économies et développent leurs échanges commerciaux, estime Simon Evenett. Et l’OMC est en mesure de fournir une assistance technique aux pays africains pour mettre en œuvre leurs politiques commerciales.»

Président de la Confédération en charge de l’économie, Guy Parlemin a «félicité la nouvelle directrice générale pour son élection à la tête de l’OMC. Mme Okonjo-Iweala est assurée du soutien de la SuisseLien externe en vue d’améliorer le système commercial multilatéral et de renforcer l’OMC en tant qu’autorité de référence en matière de politique commerciale.»

>>  Le portrait de Ngozi Okonjo-Iweala (RTS/16.03.21Lien externe)

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