Migros et Coop progressent malgré les prix cassés
Dans un contexte de pression sur les prix induite par la concurrence étrangère, les deux leaders du commerce de détail en Suisse ont toutefois bénéficié du bon climat de consommation en 2007.
Migros a enregistré un chiffre d’affaire en hausse de 6,2%. Numéro deux de la branche, Coop a fait mieux avec une progression de 7,1%.
Migros a profité l’an dernier du rachat de Denner, numéro trois du commerce de détail en Suisse. Le leader du marché a dégagé un chiffre d’affaires record de 22,71 milliards de francs, en hausse de 6,2%.
Globalement, les ventes au détail de Migros ont crû de 5,9% à 18,52 milliards. Sans tenir compte de Denner, elles ont progressé de 1,8% par rapport à 2006, à 17,61 milliards de francs. Coop a, lui, enregistré une hausse de chiffre d’affaires de 7,1% à 15,7 milliards.
L’an dernier toujours, Migros a consenti à des baisses de prix à hauteur de 100 millions de francs dans ses supermarchés, entraînant un recul moyen des prix de 1,2%. Chez Coop, cette diminution a atteint 1,6%.
Baisse des prix et actions
Illustration de cette pression sur les prix dans les rayons: la ligne de produits bon marchés «M-Budget», étendue à 615 articles, a vu ses ventes s’envoler de 7,4% à 698 millions de francs.
Autre phénomène mis en avant par le géant orange: l’explosion des offres promotionnelles. Les «actions» ont dégagé un chiffre d’affaires de 2,4 milliards, en progression de 6,9%.
De son côté, Coop a diminué ses prix sur quelque 800 articles. En tenant compte de ces dernières, la croissance réelle de ses ventes dans le commerce de détail s’est inscrite à 8,8%.
Reste qu’en fin d’année, le détaillant bâlois a dû relever ses tarifs sur plusieurs articles, dont le pain et les produits laitiers, en raison de l’augmentation des prix des matières premières.
Moins bien à l’étranger
Coop se montre également très satisfait de l’évolution de ses affaires clefs, notamment celles de produits biologiques, dont les ventes se sont étoffées de 7%.
Dans le haut de l’échelle des prix, Migros relève aussi avoir opéré de bonnes affaires avec les 200 produits «Sélection». Les ventes ont enregistré une vive expansion de 40% à 44 millions de francs.
Chez Migros toujours, alors que le chiffre d’affaires de détail a progressé de 6% à 18,3 milliards en Suisse, il a fléchi de 0,4% à 224 millions pour les magasins en France et en Allemagne.
Du côté de l’activité de détail helvétique, soumise à une vive concurrence avec notamment l’expansion d’Aldi, les ventes des dix coopératives Migros se sont étoffées de 1,3% à 14,66 milliards de francs. Coop, pour sa part, n’a pas de magasins à l’étranger.
Des clients plus dépensiers
Comme du côté de chez Coop (-6,4%), les surfaces de ventes se sont globalement réduites de 0,2% pour Migros. Ce tassement reflète pour l’essentiel la fermeture du « M-Parc » à Regensdorf dans la région zurichoise.
Pour les deux détaillants, les consommateurs se montrés plus dépensiers l’an dernier. Leur achat moyen s’est monté à 30,4 francs (+1,5%) dans les magasins de Migros et à 34 francs (1,7%) chez l’autre enseigne orange.
swissinfo et les agences
En Suisse, la concurrence dans le secteur du commerce de détail fait rage depuis l’arrivée de grands groupes étrangers comme les hard-discounters allemands Aldi et Lidl. En réaction, les acteurs suisses ont relancé l’an dernier le mouvement de concentration du marché.
Le leader Migros a racheté à 70% le numéro trois Denner, au prix de strictes conditions imposées par la commission de la concurrence. De son côté, le numéro deux Coop a repris douze hypermarchés du groupe français Carrefour et les magasins d’électronique et électroménagers Fust.
En 1997, Migros avait déjà repris Globus-ABM, enseigne qui avait acquis une grande partie des magasins Jelmoli en 1995. Coop avait racheté Waro en 2002 et EPA en 2004.
Migros et Coop détiennent ensemble le tiers des parts de marché du commerce de détail en Suisse.
Avec pas loin de 80’000 collaborateurs, Migros est le principal employeur privé de Suisse. Coop emploie pour sa part quelque 45’000 personnes. Le secteur du commerce de détail «pèse» 200’000 salariés en Suisse.
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