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Mini-krach sur les marchés internationaux

Ce lundi noir a commencé à Tokyo. Keystone

Un vent de panique a soufflé sur les bourses internationales lundi, avec la plus forte baisse enregistrée depuis l'été 2002 à la Bourse suisse

A l’instar des places européennes et asiatiques, le Swiss Market Index (SMI) a chuté de près de 5,3% en clôture. Les bancaires et assureurs ont affiché les plus grosses pertes.

Dans le sillage du déclin de Wall Street la semaine dernière, les bourses asiatiques et européennes ont plongé lundi sur fond d’inquiétudes et de scepticisme des investisseurs quant au plan de relance de l’économie américaine proposé par George W. Bush pour prévenir une récession.

Ces craintes ont débouché sur des ventes hystériques de la part des investisseurs. En cours de journée, on a assisté à une timide tentative de redressement, mais qui a fait long feu.

Les valeurs financières ont particulièrement souffert, car les investisseurs craignent qu’elles subissent de nouvelles pertes en raison de leur exposition au marché américain des crédits hypothécaires à risque.

En Suisse, hormis le 19 juillet 2002 (-5,6%), il s’agit de la plus forte baisse en une seule séance depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, où le SMI avait dévissé de 7,07%.

Réaction émotionnelle

«On est dans l’oeil du cyclone», explique Michel Juvet, directeur de la recherche chez Bordier & Cie. De son point de vue, la chute vient avant tout du fait que Wall Street est resté fermé lundi pour cause de Martin Luther King Day. Les investisseurs craignent que les valeurs américaines reculent fortement mardi.

Ils anticipent le recul en amplifiant le phénomène, avance Michel Juvet. La crise sur le marché hypothécaire à risque («subprime») aux Etats-Unis contamine maintenant la Chine, dans la mesure où la Bank of China devrait annoncer de grosses dépréciations.

L’Asie était jusqu’ici considérée largement comme épargnée par la crise du crédit. Chine et Inde sont en outre généralement citées par les économistes comme les garants du maintien d’une claire croissance mondiale cette année.

«Beaucoup de gens réagissent de manière émotionnelle», ajoute Michel Juvet. «C’est la panique», renchérit Marc Schürer, en charge de la stratégie des investissements chez Clariden Leu. La baisse pourrait se poursuivre mardi, la Bourse de New York étant susceptible d’entrer à son tour dans la spirale.

Contagion de la récession

Le marché semble désormais convaincu que le retournement de la conjoncture ne se limitera pas aux Etats-Unis.

Le «Wall Street Journal» estime de son côté qu’il y a de «bonnes raisons de craindre» que la récession, «si elle survient, pourrait être pire» que les deux dernières qui ont frappé les Etats-Unis, en 1990-91 et 2001.

L’Europe serait immanquablement touchée. D’autant plus fortement si l’Asie trébuche elle aussi sur les «subprime».

En Suisse, le SMI a lâché 5,26% en clôture, représentant une dégringolade de plus de 14% depuis le début de l’année. Les investisseurs ont accéléré le mouvement de bradage.

Les 20 titres du SMI ont reculé, le secteur financier et des assurances étant les plus touchés, le recul le plus important affectant Swiss Re (-10%). Après les banques, on craint maintenant que les assureurs ne laissent des plumes dans la crise des crédits.

Bancaires et assureurs

UBS (-6,7%), Credit Suisse (-8,4%), ZFS (-6,9%), Bâloise (-7,9%) ont bu la tasse, tout comme l’industriel ABB (-8,4%), même Julius Bär – pourtant épargnée par les «subprime»- n’a pas échappé à la vague de fond (-6,2%). Seules valeurs à résister, Swisscom, Novartis, Synthes ont tout de même perdu plus de 2%. Nestlé et Swatch Group décrochaient de plus de 4%.

Les experts craignent maintenant que la crise des crédits déborde sur le secteur des assurances, après la rétrogradation du réhausseur de crédits américain Ambac, ce qui a joué le rôle de déclencheur. Cette société garantit notamment la négociabilité des engagements de quelques-unes des plus grosses
banques américaines.

La semaine dernière, les actions américaines ont affiché leur plus mauvaise performance depuis 2002. La situation devrait néanmoins se normaliser, espère Michel Juvet. A leurs niveaux actuels, les cours anticipent en effet déjà largement une récession, a-t-il calculé.

swissinfo et les agences

Francfort: -7,16%
Paris: -6,83%
Londres: -5,48%
Madrid: -7,54%
Milan: -5,17%
Zurich: -5,26%
Moscou: -7%
Tokyo: -3,86%
Shanghai: -5,14%
Bombay: -7,41%.

Octobre 1929: le Dow Jones perd 40% de sa valeur en une semaine, ouvrant une profonde récession.

Octobre 1987: le Dow Jones perd près de 23% en un jour, suivi par la plupart des indices.

Octobre 1997: une brusque baisse de la Bourse de New York entraîne les bourses internationales. Les cours perdent 8% en deux jours.

30 septembre-2 octobre 1998: la peur d’une récession provoque une chute de près de 13% en trois jours.

11 septembre 2001: les attentats terroristes aux Etats-Unis font chuter les bourses européennes de plus de 7%. Wall Street reste fermée plusieurs jours.

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