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Moins de «working poor» en Suisse

Les personnes sans formation ont davantage de risques de devenir des Working Poor. Keystone

En Suisse, la part de la population qui travaille mais vit au-dessous du seuil de pauvreté a légèrement diminué grâce à l'amélioration conjoncturelle.

En 2004, on dénombrait environ 211’000 «working poor», soit 20’000 de moins que l’année précédente.

Selon la nouvelle étude de l’Office fédéral de la statistique (OFS) parue lundi, la part de la population active qui travaille à plein temps mais n’arrive pas à subvenir à ses besoins («working poor») est redescendue à 6,7% l’an dernier, après avoir connu une augmentation en 2003 (7,4%).

Variant entre 6,4% et 7,9% en ce début de 21e siècle, les taux sont systématiquement plus bas que ceux de 8% à 9% enregistrés durant les années 1996 à 2000 – une période particulièrement défavorable sur le marché du travail.

Les derniers mois de 2004 ont, en revanche, été favorables sur le plan de la croissance et le taux de chômage s’est stabilisé entre 3,7% et 3,9%. Or «lorsque le chômage est en hausse, cela affecte aussi les travailleurs du fait que le marché est plus tendu», explique Eric Crettaz de l’OFS.

Pour les auteurs de l’étude, «il se pourrait qu’on assiste à une certaine stabilisation» du nombre de «working poor» après le pic de 2003. Mais ils se refusent à articuler un pronostic, car le taux de travailleurs pauvres dépendra en partie d’évolutions conjoncturelles toujours difficiles à prévoir.

Familles monoparentales

Hormis les questions conjoncturelles, tout le monde n’est pas égal devant le risque d’être «working poor», observe encore l’OFS.

Les familles monoparentales, les familles nombreuses, les personnes sans formation et les étrangers originaires de pays hors de l’Union européenne (UE) sont particulièrement exposés.

Le statut professionnel joue aussi un rôle: les indépendants sont plus menacés par la pauvreté que les employés, en particulier ceux qui n’ont pas de collaborateurs.

Le type de contrat de travail entre également en compte: le statut salarial des actifs ayant un contrat de travail à durée déterminée ou reprenant une activité après une interruption est plus fragile.

Salaire minimum

«Cette étude prouve que la problématique de la pauvreté en Suisse reste actuelle», réagit Frances Trezevant de l’Oeuvre suisse d’entraide ouvrière (OSEO). Celle-ci salue toutefois la légère baisse statistique enregistrée et espère que la tendance est réellement à une diminution.

«Le mécanisme économique ne fonctionne pas quand on travaille et qu’on n’arrive pas à gagner sa vie», ajoute la porte-parole de l’OSEO, qui préconise, à l’instar des syndicats, un salaire minimum à 3000 francs. Aux yeux de l’organisation, la formation reste également une priorité.

swissinfo et les agences

En 2004, la Suisse comptait 211’000 «working poor»
En 2003, ils étaient 231’000
Le taux est passé de 7,4% en 2003 à 6,7% en 2004

– Working Poor: personnes âgées de 20 à 59 ans qui malgré leur emploi ne parviennent pas à obtenir un revenu suffisant à les préserver de la pauvreté.

– En Suisse, le seuil au-dessous duquel un ménage est considéré comme pauvre est estimé à 2490 francs pour une personne seule.

– Pour un couple avec deux enfants, il est estimé à 4603 francs.

– L’estimation se fait après déduction des cotisations sociales et des impôts.

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