Novartis supprime 2500 emplois
Le groupe pharmaceutique bâlois, qui emploie quelque 100'000 personnes dans le monde, a annoncé jeudi avoir l'intention de supprimer 2500 emplois – dont 500 en Suisse.
A travers cette restructuration, Novartis vise à améliorer sa compétitivité notamment en simplifiant ses structures.
Le projet «Forward», lancé à la mi-octobre, vise à améliorer la compétitivité du groupe, a expliqué le géant bâlois jeudi. Les mesures envisagées à l’échelle mondiale pour 2008 et 2009 devraient permettre des économies de quelque 1,6 milliard de dollars avant impôts (2 milliards de francs environ) en 2010.
Un budget de restructuration de 450 millions de dollars (580 millions de francs) a pour l’heure été prévu, et sera imputé au quatrième trimestre 2007, ajoute Novartis.
4% des effectifs en Suisse
Depuis le lancement du plan, il est apparu que des mesures devaient aussi être prises dans plusieurs entités helvétiques. La direction prévoit qu’environ 500 places pourraient y être supprimées, soit un peu plus de 4% des effectifs en Suisse.
Cette réduction d’effectifs comportera aussi des licenciements, ainsi que des mises à la retraite anticipée, précise Novartis. Les employés touchés seront informés au plus tard d’ici à la fin mars 2008.
Les autorités de Bâle-Ville, où Novartis exerce l’essentiel de ses activités helvétiques, a pris connaissance «avec grand regret» de la suppression de plusieurs centaines d’emplois. Il attend «un très bon plan social» de la multinationale.
Le projet «Forward»
Selon Novartis, son projet «Forward» vise à améliorer la productivité en simplifiant les procédures organisationnelles et en décentralisant les processus de décision. Il a notamment pour objectif de répondre plus rapidement à la demande en concentrant les ressources sur des activités prioritaires, en particulier la recherche et le développement de nouveaux médicaments.
Novartis entend aussi tirer systématiquement parti de nouvelles opportunités de croissance. A cet effet, il veut créer un nouveau département opérationnel inter-divisions afin notamment d’accélérer la croissance sur les petits marchés émergents (Afrique du Nord et sub-saharienne, Asie centrale et du Sud-Est).
Dans la division Pharmaceuticals, Novartis compte en particulier optimiser sa force de vente par une approche marketing géographiquement plus ciblée, et en supprimant les fonctions redondantes entre niveaux mondial, régional et local. La division Consumer Health réduira pour sa part ses niveaux hiérarchiques, ce qui permettra d’éliminer des doublons.
Nouvelle phase de croissance
Selon Daniel Vasella, président et administrateur délégué de Novartis cité dans un communiqué, «le projet ‘Forward’ nous permettra d’accroître notre réactivité et notre productivité en vue d’une phase de croissance soutenue attendue au 2e semestre 2008».
Cette croissance «se fera en premier lieu grâce au lancement de nouveaux médicaments, après les 14 homologations obtenues en 2007 aux Etats-Unis et en Europe. La progression des divisions Vaccins & Diagnostics de Sandoz – la division spécialisée dans les génériques- jouera également un rôle clé».
Le titre rebondit en bourse
Le programme «Forward» de Novartis a d’une façon générale plu aux analystes. Ainsi à la banque Vontobel, citée par l’agence AWP, il est qualifié de «très positif ». Pour WestLB, le programme de restructuration n’est pas une surprise, mais le montant de 1,6 milliard de dollars d’économies visées est plus élevé que prévu.
A la Bourse suisse, l’action nominative Novartis était le seul des 20 titres de l’indice des valeurs vedettes Swiss Market Index (SMI) à évoluer dans le vert jeudi matin. Ouvrant en baisse de presque 0,9% sur sa clôture de la veille, elle s’étoffait de 1,6% à 65,10 francs vers 11h00.
swissinfo et les agences
Fondée en 1996 avec la fusion de Sandoz et Ciba-Geigy, Novartis est un leader mondial dans l’offre de produits destinés à préserver la santé, guérir les malades et améliorer le bien-être.
Son siège est à Bâle. L’entreprise est quotée à la bourse suisse et à celle de New York.
Plus grande société suisse du secteur de la santé, le groupe emploie quelque 98’000 personnes dans 140 pays, dont près de 12.000 en Suisse.
Au cours des derniers mois, la multinationale bâloise a connu différents problèmes dans sa division pharma.
Le groupe a subi des déconvenues en matière d’homologation de médicaments, et connaît des problèmes liés à la pression sur les prix, aux coûts croissants de la recherche et à la concurrence des génériques.
Au cours du troisième trimestre, le chiffre d’affaires de la division Pharma a chuté 2%. Suite à diverses ventes, Novartis a toutefois enregistré un bénéfice record de 11.1 milliards de dollars (12.6 milliards de francs).
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