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Pékin maintient sa taxe sur les montres de luxe

La Chine estime que sa nouvelle taxe n'affectera pas la demande pour les montres suisses. Keystone

La Chine n'abolira pas sa taxe de 20% sur les montres de luxe, comme le lui demandait le gouvernement suisse, pour qui cet impôt affecte principalement l'horlogerie suisse.

Pékin fait valoir que sa taxe n’a rien de discriminatoire puisqu’elle frappe aussi bien les montres produites localement qu’à l’étranger.

Les montres de luxe resteront soumises à une taxe spéciale de 20% en Chine, malgré l’intervention du gouvernement suisse qui juge cet impôt pénalisant pour ses exportations horlogères, annonce le Département fédéral de l’économie (DFE).

Son porte-parole Christophe Hans indique que Pékin a rejeté dans un courrier l’intervention du ministre Joseph Deiss contre cette taxe qui frappe les montres d’un prix supérieur à 10’000 yuans (1600 francs).

Dans sa réponse, le ministre chinois des Finances Jin Renqing fait valoir que l’impôt institué en avril dernier s’applique aux montres de toute origine et ne discrimine aucun pays en particulier.

La Chine ne contrevient donc pas aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), estime aussi Jin Renqing dans sa missive, expliquant que Pékin tente par cette taxation de réduire l’écart entre les riches et les pauvres.

Introduite sans préavis

Le ministre suisse avait écrit une lettre aux autorités chinoises pour faire part de ses inquiétudes. Selon lui, les montres de luxe vendues en Chine sont à 99,6% importées de Suisse.

Joseph Deiss appelait la Chine à reconsidérer les conditions concernant cette taxe introduite sans préavis.

Pékin a répondu que la taxe est supportable, car les personnes qui veulent acheter des montres suisses de luxe le feront avec ou sans cet impôt, précise Christophe Hans.

Une taxe «contre-productive»

Patron du Swatch Group, numéro un mondial de l’horlogerie, Nick Hayek juge cette taxe «contre-productive». Il estime aussi que «si vous augmentez les taxes en Chine, les Chinois iront acheter à Hong Kong, à Macao».

Responsable des relations publiques du groupe, Béatrice Howald indique que «cette taxe va entraîner pour nous une baisse des ventes dans le segment supérieur de nos produits en Chine».

Jon Cox est analyste chez Kepler Equities. Il assure lui aussi que «cette taxe aura un impact sur les horlogers suisses. Et particulièrement sur le Swatch Group, dont Omega, Longines et Rado sont des marques leaders en Suisse».

Le DFE va désormais étudier la situation durant une année, de concert avec l’industrie horlogère. Il décidera ensuite d’une nouvelle intervention, indique Christophe Hans.

swissinfo et les agences

– Les exportations de montres suisses (en valeur) vers la Chine ont augmenté de 25,7% à 351,3 millions de francs en 2005.

– La Chine est maintenant le dixième marché d’exportation pour les montres et composants horlogers suisses.

– Les exportations horlogères suisses ont connu un niveau record en 2005, avec un montant de 12,323 milliards de francs, en hausse de 10,9% par rapport à 2004.

– Pour l’année en cours, la Fédération de l’industrie horlogère suisse (FH) estime que la tendance va se maintenir, à un rythme légèrement réduit.

– Selon les chiffres 2005, la Chine est le plus gros exportateur de montres terminées. Mais avec 884,6 millions de pièces, ce volume est en baisse de 15% par rapport à 2004.

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