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Pour davantage de femmes aux postes clés

Les femmes sont une petite minorité à la tête des entreprises. imagepoint

La ministre suisse de l'Economie Doris Leuthard a plaidé pour que les femmes soient plus nombreuses aux postes à responsabilités dans les entreprises. Par souci d'égalité, mais aussi d'efficacité économique.

Elle a souligné que seuls 4% des postes clés étaient occupés par des femmes en Suisse et que seul un tiers des entreprises étaient dirigées par une femme.

Doris Leuthard veut promouvoir les carrières féminines. S’exprimant lundi dans le cadre de la conférence «PotentiELLE» pour la promotion de l’entrepreneuriat féminin à Horgen, dans le canton de Zurich, la conseillère fédérale a expliqué qu’elle entendait montrer l’exemple.

Devant quelque 200 directrices ou femmes membres de directions d’entreprises, elle a ainsi expliqué qu’elle visait d’ici 2011 une part de 25% de femmes au sein des directions des sept offices du Département fédéral de l’économie (DFE).

Actuellement, la proportion des femmes aux postes à responsabilités du DFE s’élève à 13%, a précisé Christophe Hans, chef du service de la communication. Au total, le DFE compte environ 40% de femmes.

Mesures volontaristes

Cette conférence intitulée «Les femmes méritent plus de responsabilités» fait suite au rapport «PotentiELLE – promotion des femmes entrepreneures», sur la base duquel Doris Leuthard a présenté en janvier dernier ses mesures pour favoriser le travail féminin au sein de son département.

Celles-ci vont du temps partiel au «jobsharing» en passant par la flexibilisation des horaires, le télétravail, l’aide financière à la garde des enfants, le mentorat et les cours de formation.

A ce train de mesures s’ajoutait le fameux congé paternité de cinq jours payés pour lequel la ministre de l’Economie s’était fait rappeler à l’ordre début 2007 par le Conseil fédéral (gouvernement). Ce congé paternité sera finalement introduit en 2008.

Pas de quotas pour l’économie

Avec celui-ci, Doris Leuthard voulait «montrer l’exemple à l’économie toute entière». La conseillère fédérale ne veut toutefois pas imposer de quotas à l’économie privée, pas plus que des mesures légales, a-t-elle affirmé.

Doris Leuthard n’en a pas moins enjoint les entreprises à développer des modèles de temps de travail qui soient favorables aux familles et offrent des chances de carrière tant aux femmes qu’aux hommes. Elle a aussi invité les entrepreneurs à définir leurs objectifs d’égalité des chances et à les rendre publics sur le site internet nouvellement créé www.potentielle.ch.

Présent lors de cette conférence Thomas Daum, directeur de l’Union patronale suisse (UPS), a pour sa part approuvé les propos de Doris Leuthard. «Aujourd’hui, environ 60% de femmes travaillent. Cette proportion est relativement élevée par rapport aux pays voisins mais beaucoup d’entre elles travaillent à temps partiel» a-t-il déclaré à swissinfo.

Pour lui, il faut intégrer mieux les femmes qualifiées au marché du travail. «C’est la première fois me semble-t-il que plusieurs chefs d’entreprise s’engagent et se prononcent sur la manière d’améliorer l’intégration des femmes aux postes à responsabilités. C’est une bonne chose. Bien sûr, la discussion globale sur ce sujet doit continuer. Tous les problèmes que nous avons ne sont pas résolus.»

Impact politique du ‘Frauen-Power’

Sur le plan politique, Doris Leuthard a par ailleurs estimé que les femmes devaient être plus actives et qu’elles devaient mieux exploiter leur potentiel électoral.

«Cela ne suffit pas si seulement 38% des femmes vont voter et si la proportion de conseillères nationales plafonne à un quart. Egalement pour des raisons de politique économique, la Suisse ne peut pas se permettre de ne pas utiliser ce ‘Frauen-Power’», a-t-elle plaidé.

swissinfo et les agences

La conférence «PotentiELLE» pour la promotion de l’entrepreneuriat féminin est la première du genre en Suisse, selon Doris Leuthard. Près de 200 participantes et participants y ont pris part.

L’objectif est de confronter les expériences et d’améliorer la visibilité des femmes dans le monde professionnel.

Cette conférence a été organisée par le Département fédéral de l’économie en collaboration avec la promotion économique du canton de Zurich et diverses associations de femmes.

En Suisse, 25% des parlementaires sont des femmes. En 1971, elles étaient 5%. La Suisse arrive au 31ème rang sur 190 pays en ce qui concerne la représentation féminine au Parlement.
En 2004, le salaire moyen d’une femme se montait à 4735 francs, soit environ 20% de moins que celui d’un homme, qui s’élevait à 5910 francs en moyenne.
Trois quart des hommes âgés de plus de 15 ans étaient actifs professionnellement, contre 60% des femmes. 57% des femmes travaillaient à temps partiel, contre 12% d’hommes.
Huit femmes sur dix ayant des enfants et vivant avec un partenaire se décrivent comme des femmes au foyer.

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