Retraites, le grand chantier de la politique suisse
Le système de retraite suisse se base sur le système des trois piliers: prévoyance étatique, prévoyance professionnelle et épargne privée. Avec le vieillissement de la population, il devient toutefois de plus en plus difficile de garantir un revenu adéquat aux retraités. Charge au Parlement de trouver une solution défendable devant le peuple.
Le système des trois piliers est à la base de la sécurité sociale en Suisse et représente l’un des fondements de la Confédération.
Le premier pilier – la prévoyance étatique obligatoire – est constitué de l’Assurance vieillesse et survivants (AVS), de l’Assurance invalidité (AI), des allocations pour pertes de gain (APG) et de l’assurance-chômage (AC). Chaque personne vivant en Suisse doit verser des cotisations, selon un principe de solidarité. L’objectif est de garantir le minimum vital à tous les citoyens, y compris ceux qui ne travaillent pas.
Le deuxième pilier – la prévoyance professionnelle – est géré par les caisses de pension et vise à maintenir le niveau de vie habituel après le départ à la retraite, en cas de veuvage ou d’invalidité. Il s’agit d’une assurance obligatoire dont les contributions sont versées par les salariés et les employeurs.
Le troisième pilier – la prévoyance individuelle – est facultatif et se compose de polices d’assurance privées ou de comptes bancaires liés. Il complète les prestations du premier et du deuxième pilier et vise à combler les lacunes en matière de prévoyance.
Comme partout en Europe, le système de retraite helvétique fait face à d’importants défis liés à l’évolution démographique: vieillissement de la population, augmentation de l’espérance de vie et stagnation du taux de natalité. Dans les sociétés modernes, il y a de plus en plus de retraités et de moins en moins de jeunes actifs pour financer le système.
Afin que les générations futures puissent également bénéficier des assurances sociales, la prévoyance vieillesse fait périodiquement l’objet de révisions.
Actuellement, le parlement débat du projet de réforme du gouvernement, dénommé Prévoyance vieillesse 2020Lien externe. Parmi les points centraux de la réforme figurent la hausse de l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans (comme les hommes) ou la réduction du taux de conversion utilisé pour calculer les rentes du deuxième pilier.
D’après les intentions du gouvernement, la réforme devrait entrer en vigueur dès 2018. Un compromis semble pourtant loin d’être trouvé. Jusqu’ici, la majorité de droite du Conseil national (Chambre basse du Parlement) a refusé pratiquement toutes les propositions émanant du Conseil des Etats (Chambre haute) et défendues par les formations de gauche et du centre.
Les débats de mardi au Parlement n’ont pas permis de débloquer la situation.
Ce sont deux logiques qui opposent la gauche et la droite.
L’arrivée prochaine à la retraite de la génération du baby-boom pèse sur nos retraites. Rappel historique.
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Les défis de la retraite dans une Suisse qui vieillit
(Traduction de l’italien: Samuel Jaberg)
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