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Alain Berset prend les rênes du gouvernement

Le président de la Confédération pour 2018 Alain Berset et le vice-président Ueli Maurer
Le président de la Confédération pour 2018 Alain Berset (à droite), ainsi que le vice-président Ueli Maurer, entourés des présidents des deux chambres. Keystone/Peter Klaunzer

Alain Berset présidera la Confédération en 2018. L'Assemblée fédérale (les deux Chambres du Parlement réunies) a élu mercredi le socialiste fribourgeois de 45 ans par 190 voix sur 210 bulletins valables. Le ministre de l'Intérieur succède à la démocrate-chrétienne Doris Leuthard.

190 voix, un excellent score pour le conseiller fédéral Alain Berset. Le Fribourgeois fait mieux que Doris Leuthard qui, l’année passée, avait récolté 188 voix. Il devient ainsi le troisième Fribourgeois à devenir président de la Confédération et l’un des plus jeunes présidents que la Suisse a connus. 

Biographie  

Alain Berset a été élu en 2011 au Conseil fédéral. Le Fribourgeois, qui avait alors 39 ans, est devenu l’un des plus jeunes conseillers fédéraux de l’Histoire. 

Né à Fribourg en 1972, marié et père de trois enfants, il a étudié les sciences politiques et économiques à l’Université de Neuchâtel. 

Après avoir travaillé comme chercheur scientifique et conseiller politique, il est entré en 2003 à la Chambre haute du parlement, dont il a été le président en 2009.

Le plus grand échec du ministre de l’Intérieur a été la réforme de la prévoyance vieillesse. La droite et une partie de la gauche sont montées aux barricades, et l’engagement d’Alain Berset tout au long de la campagne n’a pas suffi. Le 24 septembre, le peuple a rejeté par 52,7% la réforme et, du bout des lèvres, son financement par la TVA. Tout est ainsi à recommencer. 

+ Le peuple suisse coule la grande réforme des retraites

Le compromis, la clé du succès  

Lors de son discours, donné dans les quatre langues nationales, le futur président de la Confédération s’est voulu confiant envers l’avenir. «Nous sommes aujourd’hui au cœur de phénomènes globaux qui nous dépassent», a-t-il dit en prenant pour exemple la mondialisation, la révolution numérique et l’Europe. Mais «nous n’avons jamais été si forts que lorsque nous avons anticipé ces évolutions plutôt que de vouloir les freiner». Pour Alain Berset, la capacité à mener des réformes, à évoluer, à rester en mouvement, est la clé du succès helvétique. 

Vingt-cinq ans jour pour jour après le rejet par le peuple de l’adhésion à l’Espace économique européen, le pragmatisme de la politique européenne de la Suisse et la capacité de forger des compromis a permis de trouver un chemin vers la stabilité, selon le nouveau président du gouvernement. «C’est de ce même équilibre dont nous avons aujourd’hui besoin dans notre relation à l’Europe dont nous partageons la culture», a-t-il dit.

Le discours entier d’Alain Berset, président de la Confédération pour 2018

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Jeune notable 

Plus

Sportif, Alain Berset sait habilement jouer la carte jeune. Premier conseiller fédéral de l’histoire à tweeter, il a introduit le «selfie» au gouvernement. Mais c’est une autre image qu’Alain Berset a parallèlement imposée. Son profil de premier de classe, qui lui a permis d’être élu haut la main face à l’impétueux Pierre-Yves Maillard pour succéder à Micheline Calmy-Rey, ne lui a pas joué de tour. 

Le Fribourgeois a continué de se présenter tel qu’il s’était révélé comme sénateur: posé, le verbe réfléchi, le ton docte. «Mon but est l’efficacité», a-t-il dit, soulignant son souci de rechercher l’équilibre. 

Ambassadeur de la culture 

Le jeune ministre n’en a pas moins haussé le ton pour défendre l’enseignement du français à l’école primaire en Suisse alémanique. Face à des cantons récalcitrants, il a embrayé la machine à légiférer fédérale puis l’a mise en veilleuse. Thurgovie a finalement cédé. 

Pianiste à ses heures, doué pour les langues, Alain Berset s’est par ailleurs montré à l’aise comme ministre de la culture. Il s’affiche volontiers lors de festivals avec son épouse Muriel. Le couple, qui a trois enfants, habite le village d’origine du conseiller fédéral, Belfaux.

Président(e) de la Confédération

Chaque année, l’Assemblée fédérale élit le président de la Confédération parmi les sept membres du collège gouvernemental.

Cette fonction n’apporte pas de pouvoirs supplémentaires, mais une préséance protocolaire. Par rapport à ses six collègues du gouvernement, le président de la Confédération n’est donc qu’un «primus inter pares».

Il n’est jamais arrivé que l’Assemblée fédérale refuse d’élire un conseiller fédéral au poste de président. Mais le score donne le niveau de popularité du ministre concerné. Avec 188 voix, l’élection de Doris Leuthard peut être qualifiée de «bonne».

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