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PS international: défenseur des droits politiques

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Le PS international a des antennes aux États-Unis, en France, en Israël ou encore en Afrique. Deux Suisses de l'étranger expliquent pourquoi ses membres s'engagent pour résoudre les problèmes bancaires de la diaspora helvétique et pourquoi il s'agit d'une préoccupation socialiste.

Le Parti socialiste suisse (PS) dispose d’une section internationale depuis 1999. L’initiative de sa création revient à l’ambassadeur François Nordmann, qui fut, avec Tim Guldimann, «l’un des premiers socialistes au service des ambassades» – comme l’écrit le secrétariat du parti.

Tim Guldimann est également devenu le premier conseiller national des Suisses de l’étranger de l’histoire. Il avait été élu dans le canton de Zurich, mais il est resté domicilié à Berlin. Il a toutefois démissionné en 2018, alors que la législature de quatre ans était encore en cours, estimant que l’éloignement ne lui permettait pas d’exercer son mandat politique de manière satisfaisante.

La section internationale du PS compte 155 membres réparti-es sur tous les continents. Denise Dafflon, membre du comité directeur et coordinatrice de l’antenne du PS aux États-Unis, explique que cela permet de renforcer le lien entre la diaspora, la Suisse et sa politique. «Les droits politiques, les activités et les intérêts des citoyens et des citoyennes de l’étranger sont au centre de nos préoccupations», dit-elle.

Les antennes à l’étranger sont une particularité du PS: à Berlin, Bruxelles, Rome, Tel-Aviv et aux États-Unis, les membres du PS international sont organisés de cette manière. En plus de leur engagement politique, ces personnes essaient de mobiliser les Suisses de l’étranger sur place lors des votations et des élections. «Le regard extérieur est très précieux pour la Suisse», explique Denise Dafflon.

  • PS – Parti socialiste suisse
  • Année de fondation: 1888
  • Co-présidence composée de Cédric Wermuth et Mattea Meyer
  • 2 sièges au Conseil fédéral – Alain Berset (depuis 2012), Elisabeth Baum-Schneider (depuis 2023)
  • Nombre de membres: 31’300 (chiffres 2019)
  • Parts électorales: 16,8% (2019)
  • Part de sièges à l’Assemblée fédérale: 18,3%
    • 39 sièges au Conseil national (19,5%)
    • 6 sièges au Conseil des Etats (13%)
  • Part de femmes au Conseil national: 64,1%
  • Part de femmes au Conseil des Etats: 33,3%
  • Positionnement politique, 3 préoccupations centrales:
    • Le PS s’engage pour plus de pouvoir d’achat et de prospérité pour tous et toutes
    • Le PS s’engage pour plus d’égalité et de parité
    • Le PS promeut un service public fort

Les principales préoccupations du PS international

La possibilité pour les Suisses de l’étranger d’exercer leurs droits politiques en Suisse est un point central pour le PS international. «Nous nous engageons fortement pour des procédures simplifiées et non bureaucratiques», explique Moritz Bondeli, membre du PS et doctorant à l’université américaine de Yale.

Parmi les 5900 candidates et candidats au Conseil national, près de 1100 ont répondu à un questionnaire réalisé par swissinfo.ch et smartvote contenant onze questions spécifiques sur la Cinquième Suisse. Le «smartspider» présente une agrégation des positions politiques de chaque parti sur six thématiques chères aux Suisses de l’étranger. Smartvote.ch

«Nous n’avons pas l’habitude, en tant que Suisses, de devoir nous occuper activement de pouvoir voter et élire», relève, pour sa part Denise Dafflon. Or, c’est précisément ce que l’on doit faire lorsqu’on émigre, en s’enregistrant auprès du consulat. Denise Dafflon considère que cette procédure devrait être modifiée: «il suffirait que les Suisses de l’étranger qui ne souhaitent pas faire usage de leurs droits y renoncent».

«La mobilité européenne, l’accord institutionnel entre la Suisse et l’UE ainsi que toutes les questions relatives à la participation à la recherche et aux études à l’étranger sont également des thèmes importants pour nous», ajoute Denise Dafflon.

Vote électronique: il fallait une solution intermédiaire

«Il est très important que les Suisses de l’étranger qui souhaitent participer aux élections et aux votations puissent le faire», affirme Denise Dafflon. Pour le PS international, l’e-voting est un instrument important à long terme pour garantir la participation politique. «Mais il doit être sûr», ajoute Moritz Bondeli. Ce n’est qu’à ce moment-là que l’on pourra miser sur le vote électronique, selon lui. Il considère les projets pilotes menés en juin comme prometteurs.

L’antenne du PS international aux États-Unis, en particulier, se mobilise pour trouver une solution intermédiaire jusqu’à ce qu’un système fiable soit mis en place. Les deux socialistes évoquent à cet égard la voie du courrier diplomatique. L’envoi des documents de vote par courrier diplomatique a déjà été évalué par la Confédération au cours des derniers mois. «Nous souhaitons toutefois que le matériel de vote puisse également être renvoyé via l’ambassade et le consulat», explique Moritz Bondeli.

Comme il n’est souvent pas possible de renvoyer les documents dans les délais et que les courriers internationaux sont très chers, de nombreux Suisses de l’étranger ne votent pas du tout. «L’incertitude est grande quant à savoir si notre voix compte vraiment», commente Moritz Bondeli.

+ Le PS parvient à faire refuser les projets d’allègement fiscal sur l’impôt anticipé et le droit de timbre. Il réussit à s’imposer face au bloc bourgeois uni, y compris les Verts libéraux, et aux milieux économiques.

+ Le PS continue à se profiler comme le parti de la défense des droits des femmes. Dans aucun groupe parlementaire, la proportion de femmes n’est plus élevée qu’au PS. 

+ Le PS remporte le projet d’extension de la norme pénale antiraciste. Les gays, lesbiennes et bisexuels obtiennent également une meilleure protection contre la discrimination. La proposition émanait d’un représentant du PS.

Le parti a essuyé une défaite cuisante avec son initiative sur les loyers «Pour davantage de logements abordables».  

Avec la votation sur la réforme de l’AVS, le parti a également perdu sur l’un de ses thèmes centraux. 

 – Le parti a perdu 3 sièges au Conseil des États (cantons du Tessin, de Saint-Gall et de Fribourg) pendant la législature et n’y a plus que 6 sièges, ce qui n’était plus arrivé depuis 1999.

Une représentation directe pas prioritaire

Le PS ne mise pas sur une liste de Suisses de l’étranger en cette année électorale. «Dans notre parti, nous ne faisons pas de distinction aussi marquée entre les Suisses de l’intérieur et de l’étranger», souligne Denise Dafflon. La confiance est grande dans le fait que les candidat-es en Suisse saisissent et comprennent les préoccupations de la Cinquième Suisse.

C’est pourquoi une représentation directe des Suisses de l’étranger au Parlement n’est pas une priorité pour l’instant. «Nous n’en sommes encore pas là», commente Denise Bondeli. Pour l’instant, le PS considère qu’il faut en premier lieu que toutes et tous les Suisses de l’étranger qui le souhaitent puissent voter.

Avec Pascal Cuttat de Nairobi, un Suisse de l’étranger se présente tout de même sur la liste des hommes du canton de Berne. Le PS international soutient cette candidature avec tous les moyens à sa disposition, explique-t-on du côté de la section internationale. En effet, une représentation directe n’est certes pas un objectif prioritaire, mais elle serait souhaitable.

Un compte bancaire comme service public

«Les Suisses de l’étranger doivent pouvoir accéder à des produits financiers simples, tels que des comptes bancaires ou des hypothèques à des conditions raisonnables», affirme Moritz Bondeli. Avec une grande banque active dans le monde entier comme UBS, la Suisse possède le savoir-faire, mais ne le met qu’au service des plus riches, déplore le PS. «Les millionnaires n’ont aucun problème à entretenir des relations bancaires depuis l’étranger», constate Moritz Bondeli. Cela crée un déséquilibre social, et c’est aussi pour cela que la question est pertinente pour le PS.

Pour le PS international, les Suisses qui vivent à l’étranger devraient pouvoir conserver un compte bancaire au sein de la Confédération, quels que soient leurs moyens. Il devrait s’agir d’un service public. «Le Conseil fédéral est déjà intervenu à plusieurs reprises lorsque des banques elles-mêmes se trouvaient en difficulté», rappelle Moritz Bondeli. Denise Dafflon considère, elle, que le comportement des banques vis-à-vis de leurs clients n’est pas seulement un problème pour les Suisses de l’étranger. «Les frais de comptes bancaires devraient de toute façon être prélevés proportionnellement au revenu et à la fortune», précise-t-elle.

Thèmes de campagne et objectifs

  • Plus d’argent pour la classe moyenne: Avec l’initiative d’allègement des primes et l’initiative sur les crèches, le parti veut faire en sorte que les familles de la classe moyenne en particulier aient à nouveau plus d’argent dans leur porte-monnaie.
  • Les loyers: Le PS se concentre sur l’explosion des prix des loyers et, dans ce contexte, sur la pénurie de logements. Le parti examine actuellement différentes solutions, dont une initiative populaire à ce sujet.
  • Politique climatique: en collaboration avec les Verts, le PS a lancé une initiative pour un fonds climatique qui encourage le renouveau écologique et les énergies alternatives.
  • Égalité: le PS est le parti de l’égalité. Il veut continuer à s’engager pour l’égalité des salaires et des rentes pour tous. C’est pourquoi le parti lance, entre autres, un référendum contre la réforme prévue du 2e pilier.

Situation et perspectives du parti

Il y a quatre ans, le PS a subi un revers historique en obtenant à peine 16,8% des voix. À un moment donné, il a même craint d’être dépassé par le PLR aux prochaines élections et de perdre son statut de deuxième formation politique du pays.

Au début de la législature en cours, le parti a perdu des parts électorales lors de nombreuses élections cantonales. Il est toutefois parvenu à se ressaisir et, en début d’année, il a même progressé lors des très observées élections cantonales zurichoises, une première depuis longtemps.

Selon les derniers sondages, le PS devrait rester stable cet automne, voire enregistrer une légère progression. La discussion sur la légitimité du deuxième siège du PS au Conseil fédéral devrait ainsi s’estomper. Son objectif est de maintenir le statu quo, c’est-à-dire de rester le deuxième parti le plus fort après l’UDC.

Le parti est préoccupé par la course au Conseil des États (Chambre haute). Alors que le PS occupait 12 sièges au Conseil des États après les élections de 2015 – un record historique – il n’en occupe actuellement plus que 6 après les récentes pertes au Tessin et à Saint-Gall.

La dernière fois que le PS a été aussi peu représenté au Conseil des États, c’était il y a bientôt 25 ans, en 1999. En revanche, le parti pourrait gagner des sièges au Conseil national, mais peut-être au détriment des Verts.

>> Le graphique suivant montre l’évolution de la force des partis depuis 1979:

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