Record historique à la Bourse suisse
En clôturant au-dessus des 8500 points, la Bourse suisse a dépassé jeudi son plus haut historique jamais atteint en cours de séance. Le précédent record datait de 1998.
Selon les experts, le marché des actions n’est pas surévalué et cette hausse pourrait se poursuivre.
Alors que la Bourse de Tokyo a fini en nette hausse (2,28 %) suite au nouveau record historique de Wall Street, la Bourse suisse a une nouvelle fois battu des records jeudi.
Le Swiss Market Index (SMI) des valeurs vedettes a clôturé au-dessus de la barrière psychologique des 8500 points, prenant 0,74 % à 8511,05.
Le nouveau plus haut historique atteint en séance se situe désormais à 8514,74 points, effaçant des tabelles le précédant record, qui remontait à 1998. L’indice élargi Swiss Performance Index (SPI) a gagné 0,72 % à 6629,85 points. Le relèvement du taux directeur par la Banque centrale européenne (BCE) était attendu et n’a pas eu d’influence.
Belles progressions
ABB a bondi de 2,4 % à 16,90 francs et Adecco de 2,4 % à 75,55 francs. La porteur Swatch a pris 1 % à 244,30 francs et Richemont 1,6 % à 61,10 francs.
Les financières ont profité de probables baisses de taux aux Etats-Unis. Credit Suisse a grimpé de 2,2 % à 74,50 francs, alors qu’UBS est montée de 1,6 % à 75,70 francs et Julius Bär de 1,8 % à 129,60 francs.
Les assurances ont également pris l’ascenseur. Swiss Life a gagné 0,5 % à 292 francs, La Bâloise 0,8 % à 121,50 francs et Zurich Financial Services (ZFS) 1,6 % à 308,75 francs. Swiss Re est en revanche resté inchangé à 98,05 francs.
Fondement solide
Le marché est basé sur un fondement solide, a dit à l’agence financière AWP Claude Zehnder, analyste à la Banque cantonale de Zurich (BCZ). Contrairement à ce qui s’était passé lors de la bulle internet, les blue chips soutiennent cette fois-ci le marché. Les évaluations reposent en outre davantage sur les résultats enregistrés que sur les attentes.
Christian Gattiker, de la banque Julius Bär, opine. En terme de ratio cours-bénéfice (PER), le marché est évalué à quelque 30% au-dessous de son niveau d’il y a huit ans, et les prévisions
bénéficiaires sont beaucoup plus prudentes qu’alors.
Kurt Strittmatter, de la banque Rahn & Bodmer, n’estime pas que le marché des actions soit surévalué. Comparé à 1998, ou même à l’an 2000, l’ambiance n’est en aucun cas euphorique sur les marchés. Elle s’avère même plutôt sobre, selon lui.
Bémols
D’autres voix sont moins optimistes et soulignent que les attentes de gains sont très fortes. Cela se voit notamment avec les rumeurs récurrentes qui ont eu lieu récemment sur les marchés concernant de possibles reprises de sociétés.
Il ne faut pas oublier que les profits ont déjà été élevés, relève Christian Gattiker. Le niveau bénéficiaire est actuellement de près de 20% plus haut que la tendance moyenne sur dix ans.
Reste que la propension des cours à grimper devrait se prolonger, selon la plupart des experts. La BCZ prévoit que le SMI se situe aux alentours des 8600 points à la fin de l’année.
Selon Claude Zehnder, il ne faut pas en attendre beaucoup plus, bien que l’année prochaine devrait s’avérer bonne. Kurt Strittmatter se dit optimiste et, pense que, mis en rapport avec les perspectives, le marché pourrait encore se situer à un niveau «nettement plus élevé».
swissinfo et les agences
Le Swiss Market Index (SMI) est l’indice principal de la Bourse suisse (SWX).
Il regroupe les 27 plus gros titres cotés sur ce marché.
Autour de ces «blue chips» s’effectue 90% du négoce total du SWX.
Le SMI a clôturé jeudi à 8511,05 points.
Le précédent record datait du 21 juillet 1998 – 8499 points.
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