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Simonetta Sommaruga se retire à son tour du gouvernement suisse

Simonetta Sommaruga
Keystone / Peter Schneider

Un peu plus d’un mois après son collègue Ueli Maurer, Simonetta Sommaruga a annoncé mercredi sa démission du Conseil fédéral pour la fin de l’année. La ministre socialiste a évoqué l'état de santé de son mari pour expliquer ce retrait inattendu.

«Cette décision est abrupte et arrive plus tôt que prévu», a expliqué Simonetta Sommaruga devant la presse à Berne. Son choix est lié à la santé de son mari, hospitalisé la semaine dernière suite à un AVC.

«Un choc», qui ne lui permet pas de continuer comme avant. Cet événement représente une coupure, pour la Bernoise de 62 ans. «J’ai informé mes collègues au Conseil fédéral ce matin de ma décision». La fonction de conseillère fédérale réclame une disponibilité de tous les instants, a-t-elle souligné.

«Ces douze dernières années, j’ai servi dans ce poste avec passion, jusqu’au bout. Je vais travailler encore deux mois avec toutes mes forces», a assuré Simonetta Sommaruga. De gros dossiers sont sur la table du gouvernement et de son département, au premier plan la crise énergétique.

Interrogée sur la politique énergétique du gouvernement, elle a rappelé que celle-ci n’avait pas échoué. L’Europe connaît un problème d’approvisionnement en gaz en raison de la guerre en Ukraine. «La dépendance totale de l’étranger nous rend vulnérables. Nous avons trop tablé sur les importations et trop peu sur des investissements directs en Suisse. Mais des corrections sont en cours».

>> Simonetta Sommaruga explique les raisons de sa démission (RTS):

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Course à la succession

Son annonce survient un mois après celle d’Ueli Maurer. Deux sièges au sein du Conseil fédéral devront donc être repourvus le 7 décembre lors de l’élection devant les Chambres fédérales. Le groupe UDC doit choisir son ticket le 18 novembre, parmi cinq candidats, avec le Bernois Albert Rösti comme favori.

Le parti socialiste de son côté a annoncé la couleur: la présidence du parti veut un ticket avec deux femmes, qui pourront venir de toutes les régions linguistiques. Au sein du PS bernois, plusieurs noms ont circulé par le passé: les conseillères nationales Flavia Wasserfallen et Nadine Masshardt, et la conseillère d’Etat Evi Alleman. La conseillère aux Etats Eva Herzog (BS) a parfois aussi été évoquée.

Les candidatures devraient être dévoilées le 26 novembre. Les Verts ont eux annoncé qu’ils ne présenteraient pas de candidat. Le parti écologiste a déjà renoncé à s’attaquer au siège UDC, mais n’a pas caché son envie de siéger prochainement au Conseil fédéral.

Douze ans au gouvernement

Simonetta Sommaruga est entrée au Conseil fédéral en 2010, à la suite du Zurichois Moritz Leuenberger. Elle a d’abord pris les rênes du Département fédéral de justice et police, qu’elle a conduit jusqu’à fin 2018. Sa principale réalisation est la grande réforme de l’asile, acceptée par le peuple en 2016.

Artisane de la modernisation du droit de la famille, la pianiste de formation a su faire preuve de doigté pour faire avancer les causes qui lui sont chères. C’est elle qui a convaincu le Conseil fédéral d’intervenir contre la discrimination salariale des femmes et en faveur des quotas de femmes aux postes de direction des grandes entreprises. Le dossier des enfants placés, où elle a porté les excuses officielles de la Suisse, lui a aussi tenu à coeur.

Elle a ensuite repris le grand département qu’elle convoitait, celui de l’énergie, de l’environnement et des transports. Son ambitieuse réforme de la loi sur le CO2 a été toutefois refusée par le peuple en 2021. Elle a remis l’ouvrage sur le métier avec une réforme de la loi sur les énergies renouvelables. La guerre en Ukraine et la crise énergétique qui se profilent ont marqué la fin de son mandat.

>> Le bilan de Simonetta Sommaruga au Conseil fédéral (RTS):

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Présidente durant la pandémie

A l’heure de quitter le Conseil fédéral, Simonetta Sommaruga a rappelé qu’elle avait eu «d’autres soucis ces dix derniers jours que de préparer un grand bilan». Elle a néanmoins évoqué ses deux années de présidence, en 2015 et 2020.

2015 a été marquée par l’attentat contre Charlie Hebdo, et la crise des migrants. En 2020, la pandémie de coronavirus a été une situation «absolument extraordinaire », pour la population et pour le Conseil fédéral. «Nous avons ressenti une pression et une responsabilité énormes», à l’heure de décider de fermer les magasins, les écoles.

Une année qui l’a particulièrement marquée? «Ma première au Conseil fédéral, avec une majorité de femmes au gouvernement. Une bonne année», a-t-elle souri.

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Rente annuelle de 200’000 francs

Simonetta Sommaruga quittera le Conseil fédéral après douze ans d’exercice. Sa longévité au gouvernement est plutôt dans la moyenne des autres conseillers fédéraux. Dernier à démissionner avant la Bernoise, Ueli Maurer quittera lui le gouvernement à 72 ans, après quatorze ans en fonction. 

Comme la plupart des conseillers fédéraux ces dernières années, Simonetta Sommaruga abandonne son siège avant l’âge de la retraite. Son collègue Ueli Maurer fait figure d’exception. Il prendra sa retraite en fin d’année. Autres exceptions, Hans-Rudolf Merz avait presque 68 ans lorsqu’il est parti et Moritz Leuenberger 64 ans.

Dès qu’elle aura quitté le Conseil fédéral, Simonetta Sommaruga aura droit à une rente annuelle d’un peu plus de 200’000 francs, ce qui correspond à la moitié de son salaire actuel. Cette somme sera réduite si elle reprend une activité lucrative.

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