Trimestre en rouge pour l’UBS à cause des «subprimes»
La crise des crédits hypothécaires américains plombe les résultats du numéro un bancaire helvétique. Comme prévu, UBS annonce une perte de 726 millions de francs au troisième trimestre.
Pour le quatrième, le groupe compte bien revenir dans les chiffres noirs, même si la fin de l’année devrait continuer à être marquée par les incertitudes qui pèsent sur l’évolution des marchés.
Début octobre déjà, la banque avait prévenu que sa perte s’inscrirait entre 600 et 800 millions de francs. Avec 726 millions de francs avant impôts, le résultat est donc dans la fourchette.
Après impôts et intérêts minoritaires, le chiffre est toutefois de 830 millions, indique mardi l’UBS, qui parle de résultat
«décevant».
«Nous avons pris un certain nombre de mesures visant à améliorer notre performance», déclare Marcel Rohner, patron du numéro un bancaire suisse, dans le communiqué. La nouvelle équipe met en oeuvre des changements pour renforcer le système de gestion et de maîtrise des risques de marché.
Un correctif de 4,2 milliards
L’UBS attribue ce résultat à la crise des crédits hypothécaires à risques («subprimes») aux Etats-Unis. Cette situation a abouti à un correctif de 4,2 milliards de francs dans le secteur revenu fixe, changes et matières premières de la banque.
Les autres domaines d’activités du groupe se sont mieux comportés durant la période sous revue. Dans la gestion de fortune, l’afflux net d’argent frais a progressé, passant de 26,8 milliards à 40,2 milliards de francs. Dans l’ensemble du groupe, il a en revanche baissé à 38,3 milliards de francs au cours du troisième trimestre, contre 40,2 milliards un an plus tôt.
Les perspectives sont meilleures
Pour ce qui est du quatrième trimestre, il a démarré positivement dans toutes les activités, indique l’UBS. Mais le secteur revenu fixe, changes et matières premières reste exposé à la situation sur les marchés du logement et des hypothèques aux Etats-Unis ainsi qu’à la baisse des notations des titres hypothécaires. Des correctifs de valeur supplémentaires sont donc à prévoir.
Les difficultés actuelles ne se résoudront pas à court terme, avertit le groupe. La banque d’investissement ne devrait pas apporter de contribution positive au résultat en fin d’année.
«L’incertitude continue de prévaloir sur les marchés, mais, sur la base des données actuelles, UBS devrait renouer avec la rentabilité à l’échelle du groupe au quatrième trimestre 2007», conclut le communiqué.
swissinfo et les agences
Conséquence de ce premier trimestre dans les chiffres rouges depuis neuf ans: UBS va supprimer 1500 emplois et se sépare de deux de ses dirigeants, le patron de la banque d’investissement Huw Jenkins et le chef des finances Clive Standish.
A fin septembre, Credit Suisse, le numéro deux du secteur en Suisse, avait annoncé la suppression de 150 emplois à Londres et à New York dans ses activités de garanties hypothécaires, conséquence de la crise des «subprimes».
D’autres établissements ont aussi supprimé des emplois en lien avec cette crise. La banque britannique HSBC par exemple – 750 emplois – ou la banque d’investissement américaine Lehman Brothers – 1200 emplois.
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.