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Un Suisse sur deux gagne moins de 5674 francs par mois

Dans certains secteurs, les travailleurs touchent moins de 3500 francs par mois à 100%. Keystone

Les disparités salariales restent élevées en Suisse. Ainsi, l'employé de banque est en moyenne plus de deux fois mieux payé que celui du secteur hôtelier.

L’enquête sur la structure des salaires publiée mardi par l’Office fédéral de la statistique (OFS) montre aussi que les disparités entre les sexes et les régions linguistiques restent conséquentes.

L’an dernier en Suisse, le salaire médian a atteint 5674 francs brut par mois, soit 3450 euros. «Salaire médian» signifie que la moitié des employés reçoit davantage que cette somme de 5674 francs, tandis que l’autre moitié reçoit moins.

Par ailleurs, quelque 343’000 personnes gagnent moins de 4000 francs pour un emploi à plein temps. Et quasiment la moitié de ces travailleurs très peu payés touchent même moins de 3500 francs brut.

En substance, les 20% de travailleurs les moins bien rémunérés gagnent moins de 4286 francs, alors que les 20% les mieux payés empochent plus de 8029 francs par mois.

La part des très bas salaires (moins de 3500 francs) a toutefois reculé, passant de 10,9% en 2000 à 6,2% l’an dernier. Mais ce niveau de rémunération est encore très courant dans certains secteurs comme le personnel de maison (43% des salaires) ou la restauration (28%).

Cadre zurichois ou blanchisseuses tessinoise

De manière générale, les disparités sont très fortes selon les branches ou les régions, avec des écarts de plus de 4000 francs par mois. Il vaut donc mieux être cadre dans la finance à Zurich que frontalière employée dans un pressing au Tessin.

Les meilleures rémunérations se trouvent dans les banques (8572 francs), l’industrie du tabac (7999 francs) ou la chimie (7459 francs). Au plus bas de l’échelle, les salaires médians n’atteignent que 3902 francs dans l’hôtellerie-restauration et 4406 francs dans le commerce de détail.

Pour les postes les plus qualifiés, la rémunération moyenne atteint 15’770 francs dans les activités financières mais seulement 7659 francs dans la construction. Les écarts sont moins frappants pour les emplois les moins qualifiés.

Les top managers gagnent encore plus

Du côté des top managers, le revenu mensuel a augmenté en moyenne de 5,3% entre 2004 et 2006 pour atteindre 21’472 francs. Il atteint même 42’023 francs chez les banquiers, 39’531 chez les assureurs ou 32’390 dans l’industrie chimique.

L’écart entre les salaires les plus élevés et les plus bas n’a cependant quasiment pas bougé en six ans estime le directeur de l’Union patronale suisse Thomas Daum, pour parer aux critiques. D’après lui, la Suisse se situe donc bien en dessous de la moyenne recensée dans les pays de l’OCDE.

Le co-président du syndicat Unia Andreas Rigger insiste quant à lui sur le fait que les salaires n’ont progressé en moyenne que de 2,2% en deux ans, soit 0,1 point de moins que l’inflation.

Femmes, étrangers et lieu de travail

La différence des salaires entre les hommes et les femmes n’a quasiment pas reculé. Elle atteint toujours 18,9%. Si les salaires féminins continuent à évoluer à ce rythme, il faudra 30 ans pour atteindre l’égalité entre les sexes.

Les étrangers sont aussi moins bien lotis que les Suisses, sauf dans les plus hauts niveaux de qualification. Les experts internationaux gagnent en moyenne 10’968 francs contre 10’335 francs pour leurs homologues indigènes.

Autre facteur de disparité: le lieu de travail. En 2006, les salaires médians obtenus dans la région zurichoise et le nord-ouest de la Suisse dépassent le niveau national, respectivement de 8,5% et de 4%.

Les rémunérations de la région lémanique sont proches de la moyenne alors que le niveau est inférieur dans l’espace Mittelland, en Suisse centrale et orientale. Le Tessin ferme la marche avec des salaires de 13,7% inférieurs à la moyenne.

L’enquête, menée tous les deux ans, est basée sur les données de quelque 46’300 entreprises et administrations publiques, offrant ensemble environ 1,5 million d’emplois.

swissinfo et les agences

Comparativement au niveau des salaires des autres pays européens, cette somme peut paraître très élevée. Mais elle doit être relativisée en tenant compte des diverses charges, des impôts et du niveau élevé des prix dans le pays.

Les charges sociales (retraite, caisse de pension, assurance chômage, etc….) représentent approximativement 10% du salaire.

En Suisse, les impôts (communal, cantonal et fédéral) ne sont pas prélevés directement à la source. Sur son salaire médian, une personne seule habitant dans le canton de Vaud (qui se situe dans la moyenne des cantons suisses) devra s’attendre à devoir reverser près de 900 francs par mois.

Pour un appartement de 2 à 3 pièces, il est nécessaire de compter un autre millier de francs. A cela s’ajoutent encore l’assurance maladie (près de 250 francs par mois) et les coûts relatifs aux assurances et plaques des voitures (environ 150 francs par mois).

L’abonnement pour la radio et la télévision coûte quelque 40 francs par mois et l’abonnement téléphonique (sans les appels) près de 25 francs, sans compter les frais d’électricité, d’eau, etc…

Donc, au final, le Suisse payé au salaire médian voit 60% environ de son revenu mensuel partir dans les frais fixes. Après ça, il doit encore se nourrir, s’habiller, se cultiver, se divertir et partir en vacances s’il en a les moyens.

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