Verdict très attendu sur le contesté paquet d’aide aux médias
Les Suisses votent dimanche sur l’aide aux médias, la publicité du tabac, le droit de timbre et l’expérimentation animale. Le suspense se cristallise autour de l’allocation d’une enveloppe de près de 150 millions de francs supplémentaires par an aux journaux, radios, télévisions privées et médias en ligne.
L’État doit-il soutenir les médias privés? La question a donné lieu à des débats virulents au cours de la campagne en vue des votations du 13 février, et le suspense demeure quant à l’issue du vote.
Le peuple se prononce dimanche sur un paquet d’aides financières en faveur des médias. Le projet des autorités prévoit d’allouer une enveloppe de 151 millions de francs supplémentaires par an aux journaux, radios, télévisions privées et médias en ligne. Ce train de mesures a pour but de garantir la diversité et la qualité de l’information, alors que le paysage médiatique helvétique est bouleversé par l’avènement d’Internet et l’expansion des géants du web comme Google et Facebook.
Un référendum a été lancé par des politiciennes et politiciens de droite ainsi que des éditeurs, qui craignent de voir les médias perdre leur indépendance. Les adversaires du projet estiment que l’aide financière profite aux éditeurs les plus riches et aux entreprises cotées en bourse.
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Quelle aide publique aux médias? Notre débat
Les camps du oui et du non à l’aide aux médias demeuraient au coude-à-coude lors du dernier sondage de la SSR en vue des votations du 13 février. Les opposantes et les opposants avaient toutefois gagné un peu de terrain. Le résultat des urnes risque ainsi d’être très serré.
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L’aide aux médias divise les Suisses
Vers une interdiction de la publicité du tabac
Les Suisses devraient en revanche accepter de restreindre la publicité du tabac. L’initiative «Oui à la protection des enfants et des jeunes contre la publicité pour le tabac» obtenait les faveurs d’une majorité des personnes sondées (63%) lors de la dernière enquête d’opinion de l’institut gfs.bern.
La Confédération dispose pour l’heure de l’une des législations les plus souples d’Europe en matière de lutte contre le tabac. Le texte issu des milieux de la prévention demande l’interdiction, pour les produits du tabac, de «toute forme de publicité qui atteint les enfants et les jeunes». Il veut ainsi limiter l’attrait de la cigarette auprès des personnes mineures. Les milieux économiques considèrent cependant que les restrictions publicitaires prévues vont trop loin et qu’elles ouvrent la voie à des interdictions pour d’autres produits.
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La Suisse pourrait bannir la publicité du tabac
Le droit de timbre ne fait pas recette
Le peuple se prononce également sur l’abolition du droit de timbre, un impôt indirect perçu lorsqu’une entreprise veut lever des fonds en émettant des titres (actions, parts sociales, etc.)
La gauche et des syndicats ont lancé le référendum, estimant que la mesure ne profiterait qu’aux plus riches. Pour eux, il s’agit d’une réforme inutile qui ne profite qu’aux multinationales et fragilise les services publics.
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La suppression d’un impôt sur les grandes entreprises soumise au verdict des urnes
Le Conseil fédéral, les partis de droite et du centre ainsi que les milieux économiques soutiennent pour leur part l’abolition du droit de timbre d’émission. Cet impôt est quasi unique au monde, relèvent-ils, et représente selon eux un désavantage concurrentiel pour la place économique suisse.
Selon le dernier sondage de la SSR, une majorité de la population (53%) serait désormais opposée à la réforme.
Protection des animaux
Finalement, les Suisses votent pour la quatrième fois de leur histoire sur une interdiction de l’expérimentation animale. L’initiative «Oui à l’interdiction de l’expérimentation animale et humaine» s’achemine toutefois vers un large non, selon les sondages.
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La Suisse vote à nouveau sur l’interdiction de l’expérimentation animale
Le texte soumis au verdict des urnes veut bannir toutes les expériences sur les humains et les animaux, ainsi que l’importation de nouveaux produits développés avec de telles expérimentations. Les initiantes et les initiants estiment que les expérimentations réalisées sur des animaux s’apparentent à un crime. À leurs yeux, elles ne sont pas seulement mauvaises sur le plan éthique, mais également sur le plan économique.
Du côté des opposantes et des opposants, on estime en revanche que l’expérimentation animale est essentielle pour découvrir de nouveaux remèdes ou principes actifs. Les méthodes alternatives disponibles aujourd’hui ne seraient pas encore en mesure de reproduire avec précision la complexité d’un organisme vivant.
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