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Versements douteux chez ABB au Moyen-Orient

Le siège principale d'ABB, à Zurich. Keystone

La multinationale helvético-suédoise a découvert des transactions suspectes au Moyen-Orient qui pourraient tomber sous la loi anti-corruption américaine.

Le groupe électrotechnique ABB a d’ores et déjà ouvert une enquête disciplinaire touchant plusieurs employés. Et il a informé «volontairement» les autorités américaines compétentes.

Les transactions apparemment suspectes seraient le fait du groupe helvético-sudédois lui-même et de certaines de ses filiales. Mais personne ne serait impliqué au siège de Zurich.

Selon ABB, les soupçons sont apparus suite à des contrôles internes. Mais le groupe ne donne aucune information quant aux montants et aux pays concernés.

La multinationale ne s’exprime pas sur la nature exacte des irrégularités potentielles qui ont été découvertes. Elle précise simplement qu’elles sont susceptibles de tomber sous la loi anti-corruption américaine.

Raison pour laquelle, selon le communiqué publié mercredi, ABB a informé de son propre chef le Département américain de la justice ainsi que la Securities and Exchange Commission (SEC), l’autorité de surveillance des marchés outre-Atlantique.

Une tolérance zéro

Le groupe basé à Zurich précise qu’une culpabilité avérée pour les faits en cause pourrait entraîner des amendes, des charges ainsi que «d’autres répercussions sur ses affaires».

ABB assure coopérer avec les autorités compétentes et avoir déjà entamé une enquête disciplinaire touchant plusieurs employés.

«Nous pratiquons la tolérance zéro, déclare le PDG d’ABB Fred Kindle, dans le communiqué. Ces incidents regrettables représentent une nouvelle raison pour augmenter nos efforts.»

Quoi qu’il en soit, le groupe d’électrotechnique a immédiatement été santionné. Mardi, le titre ABB a entamé sa séance à la Bourse suisse en net recul.

Au cours des premières minutes de négoce, l’action du groupe a chuté de plus de 2% par rapport à la clôture de la veille, à 13,8 francs. Alors que l’indice des valeurs vedettes Swiss Market Index (SMI) perdait 0,64%.

Plusieurs précédents

Ce nouveau cas fait suite à plusieurs autres irrégularités chez ABB ces dernières années, la dernière remontant à avril 2005, avec la découverte de pots-de-vin de quelque 660.000 francs effectués par des salariés de sa filiale informatique de Sugarland, au Texas.

En 2004, ABB avait licencié le directeur d’une filiale italienne d’électricité pour des paiements présentés comme inadéquats au terme d’une enquête interne. Le géant helvético-suédois avait parallèlement alerté la magistrature milanaise. L’investigation portait sur un trafic de pots-de-vin estimé à 466 millions de francs.

En Grande-Bretagne, deux filiales d’ABB avaient en outre plaidé coupables pour une affaire de corruption devant les autorités américaines en juillet 2004. Les deux entités avaient reconnu avoir soudoyé des représentants de gouvernements africains et asiatiques pour s’assurer des commandes. Le groupe avait versé 16,4 millions de dollars (21,3 millions de francs).

swissinfo et les agences

Le groupe helvético-suédois ABB (Asea Brown Boveri Ltd.) est un leader mondial dans les technologies d’énergie et d’automation.
Il est né en 1988 de la fusion entre le Suédois Asea et le Suisse BBC.
Le Groupe ABB est présent dans environ 100 pays, et emploie quelque 103.000 personnes.

Quelques antécédents récents:

2005: ABB découvre des pots-de-vin de quelque 660.000 francs. Ils avaient été effectués par des salariés de la filiale informatique de Sugarland, au Texas.

2004: ABB licencie le directeur d’une filiale italienne d’électricité au terme d’une enquête interne. L’affaire portait sur un trafic de pots-de-vin estimé à 466 millions de francs

2004: Deux filiales britanniques d’ABB plaident coupables devant les autorités judiciaires américaines. Elles avaient versé quelque 20 millions de francs à des représentants de gouvernements africains et asiatiques.

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