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L’économie verte balayée à 2 contre 1

Au bord du Lac de Gries, près du col du Nufenen, en Valais, se trouve désormais le plus haut parc éolien d’Europe. Un type d’installation que les partisans de l’économie verte aimeraient voir se multiplier. Keystone

Près de 64% de non: c’est le score final de l’initiative des écologistes pour une économie verte. Rejetée par 25 cantons sur 26, elle n’a trouvé grâce qu’auprès des Genevois. Une victoire pour le gouvernement, qui affirme pourtant continuer à soutenir l’idée d’économie verte, mais pas sa mise en œuvre trop radicale.

Pour la ministre de l’environnement Doris Leuthard, ce verdict n’est pas un non à l’économie verte, mais seulement à l’initiative soumise au peuple. Le texte aurait eu trop de conséquences négatives pour les entreprises et les ménages.

Toutefois, malgré les efforts déjà déployés et d’excellents taux de recyclage notamment, les Suisses utilisent encore trop de ressources. Il faut viser une économie verte, mais par étape et en concertation avec les entreprises, a relevé la ministre. Le Conseil fédéral va continuer avec les mesures de son plan d’action économie verte et poursuivre les accords de branche. Il agira dans le cadre de la législation existante, mais a également mis en consultation une révision de la loi sur le CO2.

C’est une bonne base pour ratifier l’accord de Paris sur le climat. La stratégie énergétique 2050 que le Parlement doit boucler cette session est également une contribution importante à la préservation des ressources, a relevé Doris Leuthard. La Suisse est un des pays les plus innovants, elle doit poursuivre dans cette voie.

«Encourageant»

Dans le camp des vaincus, Bastien Girod, député vert zurichois au parlement fédéral a reconnu avoir «sous-estimé l’audace des opposants, qui ont répandu des affirmations fausses». Le résultat de la votation est néanmoins «encourageant» pour les écologistes, à l’origine du texte. En Suisse romande, l’objet a obtenu de bons résultats: «là où nous travaillons sur le sujet depuis longtemps», précise Bastien Girod.

Selon lui, le thème a un fort potentiel. Mais il s’est avéré difficile de faire face à la «campagne de peur» des opposants. En novembre, les citoyens devront voter sur la prochaine initiative populaire des Verts, celle de la sortie du nucléaire. Bastien Girod se montre optimiste et espère cette fois qu’il sera possible de battre les opposants avec leurs propres armes. «Peut-être aurons-nous alors la peur de notre côté».

Pas de «dictature verte»

Dans le camp des opposants, on se montre satisfait de cette défaite de l’initiative, qualifiée de «dictature verte». Il ne s’agissait pas de faire peur à la population, mais de montrer que les modalités d’application sont trop strictes, notamment le délai, a expliqué Catherine Labouchère, membre du comité contre l’initiative, et présidente du Parti libéral-Radical (droite) du canton de Vaud. Les opposants ne désapprouvent pas le principe, mais il faut un temps d’adaptation.

Le président d’economiesuisse Heinz Karrer s’est, lui, montré soulagé. «Une acceptation de l’initiative aurait eu des conséquences importantes dans certains domaines comme la mobilité et les logements», a-t-il dit à la télévision alémanique SRF.

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La chute

L’initiative avait pourtant joui au départ d’une bonne cote d’amour. Le premier sondage de l’Institut gfs.bern, publié le 19 août, la créditait de 61% d’opinions favorables, avec une majorité de oui chez les sympathisants de tous les partis politiques.

Mais comme on l’observe souvent dans le cas des initiatives populaires, ce soutien s’est érodé au fil des semaines. Le deuxième sondage, publié le 14 septembre, ne donnait plus qu’une courte majorité (51%) d’opinions favorables. Parallèlement, le camp des opposants progressait de 14 points à 38% et les indécis étaient encore 11%.

Au final, l’initiative est balayée par 63,6% des votants et par 25 cantons et demi-cantons sur 26, avec des scores allant de 53,7% de non (Vaud) à 77,2% (Nidwald). Seul Genève a dit oui, à 51,9%. La participation s’est élevée à 43,2%.

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