Après l’école, les méandres de la formation
A l’issue de la scolarité obligatoire, environ un jeune sur quatre n’entame pas directement des études ou une formation. Il passe d’abord par une solution dite transitoire.
Par ailleurs, l’accès aux études est encore fortement influencé par l’origine sociale.
Un quart des jeunes effectue une 10e année scolaire, un stage, un préapprentissage ou un séjour linguistique avant de se lancer dans un apprentissage ou des études. Cette proportion s’élève même à un tiers en Suisse alémanique.
Par ailleurs, deux ans après la fin de l’école obligatoire, 8% des jeunes n’ont encore entamé aucune formation.
C’est ce qui ressort de l’enquête Transitions Ecole – Emploi (TREE) réalisée en 2001-2002 et publiée mardi par l’Office fédéral de la statistique (OFS).
Sur les 75% de jeunes qui commencent une formation professionnelle ou générale directement après la 9e année scolaire, quelque 10% d’entre eux changent d’orientation au cours des deux années suivantes.
Ce sont donc environ 60% des jeunes qui suivent un parcours de formation rectiligne et ininterrompue après l’école obligatoire. C’est-à-dire avec une entrée immédiate en apprentissage ou dans une école supérieure et la poursuite de cette formation durant au moins deux ans.
Différences marquées
Le choix entre les formations professionnelles ou générales varie selon le sexe et les régions linguistiques.
C’est ainsi que les garçons sont en surnombre dans les formations professionnelles, alors que c’est le cas pour les filles dans les formations générales (gymnases, lycées, écoles de degré diplôme).
Autre différence, la proportion de jeunes qui entreprennent une formation générale est plus élevée en Suisse romande et au Tessin qu’en Suisse alémanique.
Un exemple qui combine ces deux données: deux ans après l’école obligatoire, plus des trois quarts des garçons alémaniques (78%) font un apprentissage, contre seulement 40% des filles de Suisse italienne.
Mais les changements d’orientation au cours des deux années qui suivent l’école obligatoire sont bien plus fréquents en Suisse romande et au Tessin (respectivement 17% et 23%) qu’en Suisse alémanique (7%).
Inégalité des chances
En Suisse, l’accès aux études est encore fortement influencé par l’origine sociale. Ainsi, plus de la moitié des jeunes appartenant aux couches sociales supérieures entrent au gymnase (lycée), contre moins de 10% de ceux issus de milieux défavorisés, selon l’OFS.
L’inégalité des chances touche particulièrement les jeunes immigrés, dont beaucoup appartiennent aux couches sociales inférieures. Ceux-ci accomplissent le plus souvent leur scolarité dans une filière pratique ou pré-professionnelle.
En outre, sur le marché des places d’apprentissage, ils sont souvent confrontés à une nette discrimination, surtout s’ils sont d’origine balkanique ou turque. D’ailleurs, un tiers d’entre eux ont déclaré se sentir désavantagés par rapport aux jeunes Suisses.
swissinfo et les agences
– L’enquête TREE vise à montrer comment les jeunes suisses passent de l’école obligatoire aux formations post obligatoires et les difficultés rencontrées.
– Elle est réalisée chaque année auprès d’environ 5000 jeunes qui ont achevé leur scolarité obligatoire en 2000.
– L’enquête, qui se poursuivra jusqu’en 2007, est réalisée par les services de recherche en éducation des cantons de Berne, de Genève et du Tessin.
– Le projet est financé par ces mêmes institutions, avec un important soutien de l’Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie (OFFT).
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