Réforme de Bologne: on avance lentement
La route vers un espace européen de l'enseignement supérieur est encore longue. C'est la conclusion de la quatrième Conférence de suivi du processus de Bologne, tenue à Londres.
La Suisse, où la réforme est déjà bien engagée, prend au sérieux les critiques des milieux académiques. Elle va procéder à une évaluation de la réforme et informera les pays membres de ses conclusions.
Les ministres européens en charge de l’enseignement supérieur de 45 pays, dont la Suisse, prenaient part jeudi et vendredi à Londres à la quatrième conférence de suivi du processus de
Bologne.
Ils ont pris connaissance des progrès accomplis ces deux dernières années. Ils ont également fixé les priorités en vue de la prochaine conférence qui aura lieu en 2009 à Leuven (Belgique), indique un communiqué du Secrétariat d’Etat à l’éducation et à la recherche.
Ces priorités sont l’organisation des études en trois cycles, la démarche qualité et la reconnaissance des périodes d’études et des diplômes, soit les piliers de la réforme de Bologne.
La Suisse bien avancée
L’objectif du processus de Bologne, lancée en 1999 par 29 pays vise à renforcer l’attractivité des études supérieures en Europe.
Les pays participants s’engagent notamment à mettre en place une organisation des études en trois cycles (bachelor/master/docotorat) dans le but d’une meilleure lisibilité et comparabilité des diplômes. Ils veulent également prendre des mesures pour lever les obstacles à la mobilité et faciliter la coopération européenne en matière d’assurance de qualité.
Le processus de Bologne est bien avancé en Suisse puisque plus de 60% des étudiants suivent des cours sous ce système, souligne le Secrétariat d’Etat. La Suisse répond déjà dans une très large mesure aux exigences posées par le cadre de référence européen pour les démarches qualité.
L’élaboration d’un cadre national de qualifications et la validation des compétences acquises hors de l’enseignement supérieur doit en revanche être développé.
Critiques à prendre au sérieux
Le secrétaire d’Etat, Charles Kleiber, a par ailleurs appelé à prendre au sérieux les critiques formulées à l’encontre du processus de Bologne par divers milieux académiques.
La Suisse va procéder à une évaluation de la réforme et informera les pays membres de ses conclusions.
swissinfo et les agences
En 1999, lors d’une conférence tenue à Bologne, 29 pays européens se sont accordés sur la création d’un ‘Espace européen de l’enseignement supérieur’. Depuis, 46 Etats ont adhéré à la ‘Déclaration de Bologne’.
Les principaux points de cette réforme sont l’introduction d’un cursus universitaire en trois étapes, jusqu’au doctorat, l’utilisation d’un système européen d’accumulation de crédits de formation transférables entre les différents établissements ainsi que l’introduction d’un système comparable facilitant la reconnaissance internationale des diplômes.
Avec la réforme, un premier titre universitaire – le bachelor – peut être décroché après trois ans. Une ou deux années d’études supplémentaires permettent d’obtenir un master, l’équivalent de l’ancienne licence.
Les universités suisses ont mis le système de Bologne en place en 2001 déjà en introduisant le cursus conduisant au bachelor. Les hautes écoles spécialisées ont suivi en 2005. Depuis le semestre d’hiver 2006/2007, tous les nouveaux étudiants des universités suisses suivent le cursus en deux étapes.
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