Elections locales à Taiwan: défaite du parti au pouvoir
(Keystone-ATS) Les électeurs taïwanais ont infligé samedi une défaite cinglante au parti au pouvoir lors d’élections locales, conduisant la présidente Tsai Ing-wen à quitter la direction de sa formation. L’opposition, plus encline à des compromis avec la Chine, a progressé.
Les 19 millions d’électeurs votaient pour leurs représentants au niveau des villages, villes, comtés et grandes agglomérations, et notamment les maires des 22 villes et comtés du pays.
Le Kuomintang, principal parti d’opposition, affirme avoir remporté 15 de ces 22 sièges, contre six lors du précédent scrutin. Le Parti progressiste démocratique (PPD), qui détenait 13 sièges, a affirmé en avoir remporté seulement six.
Mme Tsai et le PPD se voient ainsi sanctionnés pour la détérioration des liens avec la Chine, qui considère toujours Taïwan comme une partie intégrante de son territoire susceptible d’être reprise par la force.
« Je démissionne »
« En tant que dirigeante du parti au pouvoir, j’assumerai la totale responsabilité du résultat des élections locales d’aujourd’hui. Je démissionne de mon poste de présidente du PPD », a annoncé Mme Tsai à la presse. « Nos efforts n’ont pas été suffisants et nous avons déçu nos partisans qui ont combattu à nos côtés. Je tiens à exprimer mes plus sincères excuses ».
Tsai Ing-wen, élue en 2016, avait présenté ces élections comme une manière de « dire au monde » que Taïwan n’allait jamais plier devant Pékin, ce qui a accru la pression militaire et diplomatique dans la région.
Pendant la campagne électorale, Mme Tsai et les responsables du PPD avaient accusé à plusieurs reprises la Chine d’avoir diffusé des fausses informations, ce que Pékin avait démenti.
La Chine continentale et Taïwan sont dirigés par des régimes rivaux depuis 1949, après une guerre civile entre communistes établis à Pékin et nationalistes du Kuomintang (KMT) réfugiés à Taipei.