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En Chine, la campagne contre la corruption se poursuit

Sun Zhengcai a plaidé coupable et "exprimé son repentir", selon le tribunal (archives). KEYSTONE/EPA/HOW HWEE YOUNG sda-ats

(Keystone-ATS) C’est le plus haut dirigeant chinois en exercice à tomber depuis cinq ans: Sun Zhengcai a plaidé coupable jeudi lors d’un procès sous haute sécurité. Il s’agit du dernier épisode retentissant de la croisade anticorruption du président Xi Jinping.

Lors de son procès jeudi dans la municipalité de Tianjin (nord), Sun Zhengcai a été accusé de trafic d’influence et d’avoir illégalement accepté de grandes sommes d’argent, selon un communiqué du Tribunal intermédiaire n°1 de la ville.

D’après l’acte d’accusation, M. Sun, seul ou en compagnie « d’associés », aurait accepté durant sa carrière pour plus de 170 millions de yuans (26 millions de francs) de pots-de-vin et de cadeaux, en échange de son aide dans l’attribution de marchés publics ou de contrats.

Il a plaidé coupable et « exprimé son repentir », selon le tribunal. Le jugement sera annoncé à une date ultérieure.

L’audience s’est déroulée en présence de plus de 130 personnes, dont des hauts responsables politiques et des médias, d’après la même source. Mais une journaliste de l’AFP voulant assister au procès en a été empêchée par une vingtaine de personnes en civil. Plusieurs véhicules de police équipées de caméras montaient la garde à l’entrée du tribunal.

Ex-étoile montante

L’accusé faisait partie jusqu’en 2017 du groupe des 25 personnes les plus puissantes de Chine: le bureau politique du Parti communiste chinois (PCC), le parti au pouvoir. Agé de 54 ans, il en était le benjamin et donc considéré comme promis à un très brillant avenir.

Sun Zhengcai avait été démis de ses fonctions de chef du PCC dans la municipalité géante de Chongqing (sud-ouest) à la surprise générale à l’été 2017. La chute de M. Sun avait été révélée en juillet lorsque les médias officiels avaient rendu publique l’ouverture d’une enquête interne à son encontre au sein du Parti. La justice avait ensuite annoncé en décembre avoir ouvert sa propre enquête.

M. Sun est le plus haut dirigeant chinois en exercice à tomber pour corruption depuis Bo Xilai. Cet ex-rival de Xi Jinping, condamné en 2013 à la prison à perpétuité pour détournement de fonds, corruption et abus de pouvoir, était lui aussi… chef du Parti à Chongqing.

Sun Zhengcai avait précisément été nommé dans cette ville pour y faire le ménage après le règne de Bo Xilai. Mais le PCC lui a reproché d’avoir échoué dans cette tâche.

Adversaires politiques visés

La corruption reste un fléau en Chine au sein du pouvoir. Et la campagne engagée par Xi Jinping depuis son arrivée à la tête du pays fin 2012 bat toujours son plein. Elle a déjà permis de sanctionner plus d’un million et demi de cadres, selon un chiffre officiel.

L’opération, largement soutenue par une opinion publique lassée des malversations, a contribué à renforcer l’aura de M. Xi. Mais certains soupçonnent l’homme fort de Pékin de profiter de cette campagne pour frapper ses adversaires politiques.

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