En Chine, la « Maostalgie » fait toujours vendre
(Keystone-ATS) Affiches, bustes, tasses: malgré les catastrophes provoquées par son règne, Mao Tsé-toung orne toujours d’innombrables produits vendus en Chine, symboles d’une certaine nostalgie pour celui qui proclama la République populaire il y a 70 ans.
Le pays asiatique s’apprête à célébrer en grande pompe le 1er octobre la prise du pouvoir par les communistes en 1949. Mao avait alors proclamé la République populaire à Pékin depuis la porte de la Paix céleste (« Tiananmen ») où son portrait géant reste suspendu.
Son visage rond figure toujours sur les billets de banque.
Le dirigeant communiste a lancé le « Grand bond en avant » (1958-1960), une politique industrielle irréaliste ayant provoqué de terribles famines, et la « Révolution culturelle » (1966-1976), une manoeuvre politique pour revenir au pouvoir ayant entraîné un chaos sanglant.
Mais il reste aussi pour certains Chinois le symbole d’une Chine alors libérée des envahisseurs étrangers (Japonais, Européens) et d’une période plus égalitaire, alors que les écarts de richesse sont aujourd’hui flagrants.
Résultat: le visage instantanément reconnaissable de celui qui se faisait surnommer le « Grand timonier » se retrouve encore sur nombre de porte-clés, assiettes et bibelots vendus à Pékin.
Au marché d’antiquités de Panjiayuan, des vendeurs placent le « Président Mao » à côté d’éventails traditionnels, de pinceaux de calligraphes ou de qipao, ces robes portées durant la période pré-communiste.
La photo la plus commune du dirigeant le montre à l’âge mûr, le crâne dégarni, devant un fond gris. D’autres images le présentent devant un soleil jaune — symbole de l’immense culte de la personnalité dont il faisait l’objet.
Pékin compte également des restaurants thématiques aux couleurs de la révolution communiste, où les clients peuvent déguster des plats campagnards dans un décor de ferme rustique et de portraits de Mao.
Au Culiang Renjia, des serveurs en uniforme militaire des années 1940 servent ainsi raviolis, grenouilles ou encore chou fermenté au milieu d’affiches de propagande montrant des paysans au sourire radieux.