Au chômage à l’étranger? Le retour en Suisse nécessite alors beaucoup de soin
Avant de rentrer en Suisse, mieux vaut être bien préparé. Surtout s’il faut d’abord trouver un emploi.
Pour les Suisses et Suissesses du monde entier, le passeport rouge est une assurance: si les choses ne se déroulent pas comme prévu, ils et elles peuvent rentrer au pays. Mais dans la réalité, ce n’est parfois pas aussi simple. «Revenir sans un bon plan, on ne peut pas se le permettre», souligne une Suissesse de l’étranger qui est rentrée après douze ans passés en Grande-Bretagne. «Il faut avoir des économies pour environ un an», affirme-t-elle avec conviction. À son arrivée en Suisse, elle a pu compter sur le soutien de ses amis.
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En 2024, l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE) a reçu 240 demandes concernant le retour au pays. «La difficulté d’un retour en Suisse dépend de la situation individuelle de la personne», explique Ursula Schindler du service juridique de l’OSE. Il s’agit notamment de son âge, de ses qualifications professionnelles, de ses connaissances linguistiques et de son réseau familial et amical. «Mais il existe des solutions à la plupart des problèmes», ajoute-t-elle.
Pour éviter ces difficultés, il est utile de bien s’informer plusieurs mois avant le déménagement et de prendre contact avec les autorités et les services concernés. C’est notamment le cas si le retour en Suisse fait suite à la perte d’un travail et qu’une recherche d’emploi est prévue. Les citoyens et citoyennes suisses ont en principe droit à l’assurance chômage et à l’aide sociale, mais il faut tenir compte de différentes conditions.
Retour d’un pays de l’UE/AELE
Les Suisses et Suissesses de l’étranger qui se retrouvent au chômage dans un pays européen doivent d’abord faire valoir leurs droits aux indemnités dans le pays où ils ont travaillé, comme le précise la Confédération iciLien externe.
En cas de retour en Suisse, la personne au chômage reçoit des indemnités de son ancien pays de résidence pendant trois à six mois. Mais comme le souligne le Secrétariat d’État à l’économie (Seco) interrogé par swissinfo.ch, cela n’est possible que si la personne concernée complète un formulaire avant son retour en vue d’emporter ses indemnités. Ce formulaire doit ensuite être remis à l’office de chômage local de la commune suisse dans laquelle elle s’inscrira.
À partir de ce moment, il ou elle doit remplir les mêmes conditions que les autres demandeurs d’emploi en Suisse, par exemple suivre des séances de coaching et rédiger des candidatures, pour avoir droit aux allocations.
Demander une allocation de chômage
Il convient de noter que les Suisses et Suissesses de l’étranger originaires d’un pays de l’UE ou de l’AELE ne peuvent pas passer à une indemnisation en Suisse après l’expiration des allocations de chômage de leur ancien pays de résidence. «Si la personne n’a pas encore trouvé d’emploi en Suisse après cette date, mais qu’elle souhaite continuer à percevoir des indemnités de chômage, elle doit retourner dans le pays de l’UE/AELE d’où elle est venue», précise le Seco. «Alternativement, elle peut demander des prestations d’aide sociale en Suisse», poursuit un porte-parole du Seco.
La Suissesse qui est rentrée depuis la Grande-Bretagne a omis de remplir ce formulaire avant son départ et n’a donc pas reçu d’allocations de chômage de son ancien pays de résidence.
Il existe différentes offres pour les Suisses et Suissesses de l’étranger qui rentrent au pays, telles que l’offre de conseil du Seco, proposée par l’Office de l’économie et du travail du canton de Bâle-Ville. Il faut toutefois avoir pris contact plus de deux mois avant le retour. Les Suisses et Suissesses de l’étranger peuvent s’inscrire dans le système informatique utilisé pour le placement et la statistique du marché du travail (PLASTA) avant de revenir. Pour ce faire, ils doivent remplir un formulaireLien externe et l’envoyer avec leur dossier de candidature. Cette offre est valable pour tout le pays, mais il s’agit uniquement d’un conseil et non d’un placement.
Si le déménagement en Suisse est prévu dans moins de deux mois, les candidats et candidates au retour peuvent s’adresser dès leur arrivée aux offices régionaux de placement (ORP)Lien externe de leur région de résidence.
Les conseils d’EURESLien externe (European Employment Services) en Suisse ou dans le pays de départ constituent une autre possibilité.
Retour de pays tiers
Pour les Suisses et Suissesses de l’étranger qui rentrent depuis un pays hors UE/AELE, d’autres règles s’appliquent. Ils et elles peuvent, sous certaines conditions, demander des indemnités de chômage dans leur nouveau canton de résidence. Selon la Confédération, les personnes de retour d’un pays tiers sont généralement assurées si elles ont vécu plus d’un an à l’étranger et y ont exercé une activité lucrative pendant au moins douze mois au cours des deux dernières années.
Ils et elles doivent présenter une attestation de l’employeur à l’étranger indiquant la durée de l’activité et faire valoir leur droit à l’indemnité de chômage dans l’année qui suit leur retour en Suisse. En outre, il faut avoir cotisé pendant au moins six mois dans le délai-cadre de deux ans pour la période de cotisation.
Les personnes revenant d’un pays tiers n’ont pas nécessairement droit à 70 ou 80% de leur dernier salaire, comme c’est le cas pour les Suisses de l’intérieur. L’office de chômage adapte le montant au cas par cas, de manière forfaitaire et souvent en fonction du niveau de formation et du type d’emploi précédent.
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Elles peuvent également, sous certaines conditions, avoir accès à l’aide socialeLien externe si leur situation financière est inférieure au minimum vital. Ce sont les services sociaux compétents qui décident si une personne peut bénéficier d’un tel soutien. «Pour les bénéficiaires de rentes à faible revenu, ce sont les prestations complémentaires AVS/AI qui entrent en jeu», explique Ursula Schindler de l’OSE.
Planifier à l’avance
La recherche d’un emploi n’est pas le seul élément déterminant pour prendre contact avec les autorités et les institutions avant de rentrer de l’étranger pour qui souhaite éviter les mauvaises surprises.
La Suissesse de l’étranger mentionnée au début s’est retrouvée face à un casse-tête à son retour: l’assurance maladie exigeait une preuve de sa nouvelle adresse suisse. Parallèlement, les autorités locales lui demandaient d’attester qu’elle disposait d’une assurance maladie afin de pouvoir s’enregistrer à une adresse. De telles situations peuvent être évitées en prenant contact avec l’assurance maladie et d’autres assurances avant le déménagement.
Il est également conseillé de se renseigner sur le site web de la future commune de résidence avant de s’inscrire. Il est généralement fait mention des documents nécessaires à l’enregistrement.
Texte relu et vérifié par Balz Rigendinger, traduit de l’allemand par Lucie Donzé/sj
Collaboration: Camille Kündig
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