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Feu vert des actionnaires de Holcim à la fusion avec Lafarge

(Keystone-ATS) La fusion entre les géants du ciment suisse Holcim et français Lafarge se trouve sur de bons rails. Réunis vendredi à Zurich en assemblée générale extraordinaire, les actionnaires de Holcim ont sans surprise et sans grands débats plébiscité l’augmentation de capital.

Celle-ci est nécessaire à la naissance de LafargeHolcim. En moins de trois heures, les 738 actionnaires présents – qui représentent 72% des droits de vote du cimentier basé à Jona (SG) – ont scellé la fusion, ne laissant que des miettes aux opposants. Ils ont accepté à des majorités dépassant les 90% toutes les propositions du conseil d’administration concernant la fusion avec Lafarge.

Essentielle, l’augmentation de capital nécessaire à Holcim pour acquérir les actions Lafarge dans le cadre de l’échange de titres a été approuvée à une majorité de 93,74%. Le groupe st-gallois portera ainsi son capital-actions de quelque 654,17 millions de francs actuellement à plus de 1,18 milliard au maximum, via l’émission de 264 millions de nouveaux titres.

Le conseil d’administration déterminera le montant définitif de l’opération en fonction du nombre d’actions Lafarge présentées dans le cadre de l’offre d’échange. La création d’un capital autorisé de 59,13 millions de francs en vue d’octroyer aux actionnaires de LafargeHolcim une action à un prix préférentiel pour 20 titres en leur possession a facilement passé la rampe.

Au tour de Lafarge

L’assemblée générale a aussi élu les sept administrateurs du futur géant du ciment proposés par Lafarge et qui rejoindront les sept représentants de Holcim. Parmi ceux-ci figure notamment le directeur général et président de la multinationale d’outre-Jura, Bruno Lafont.

Comme prévu dans l’amendement du projet de fusion en mars dernier, M. Lafont assumera la co-présidence de LafargeHolcim avec le président du conseil d’administration de son partenaire de Suisse centrale, Wolfgang Reitzle. Initialement, M. Lafont devait prendre la tête de la nouvelle entité, une fonction qui reviendra au Franco-Américain Eric Olsen.

Désormais, la fusion repose entre les mains des actionnaires de Lafarge, lesquels devront accepter d’échanger dix de leurs actions contre neuf titres Holcim. M. Lafont s’est montré très confiant quant au succès de l’offre d’échange, qui débutera en juin pour s’achever à mi-juillet.

Impact sur l’emploi

Côté opposants, Vincent Kaufmann, de la Fondation Ethos , tout comme Rudolf Meyer d’Actares ont recommandé aux actionnaires de rejeter l’augmentation de capital nécessaire à la fusion. En restant indépendant, Holcim est mieux placé que la nouvelle entité pour créer de la valeur à long terme, ont-ils argumenté.

M. Kaufmann a en outre regretté le manque d’informations quant à l’impact de la fusion sur les emplois. Ethos, basée à Genève, redoute la suppression de plusieurs milliers de postes avec les synergies de 250 millions de francs par année prévues.

Si M. Reitzle n’a pu exclure des réductions d’effectifs, il a précisé que la Suisse ne devrait être que marginalement concernée. Le futur coprésident de LafargeHolcim entend améliorer la performance du nouveau groupe d’ici trois ans.

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