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2003, une année à oublier pour Swiss

En 2003, Swiss n'a pas fait le plein de passagers. Keystone

Une nouvelle perte énorme, 3700 suppressions d'emplois et l'entrée dans l'alliance Oneworld: 2003 se résume pour Swiss en quelques points forts.

La voilure réduite de manière drastique, la compagnie aérienne se doit de devenir rentable l’an prochain.

A l’heure du bilan anticipé de son premier exercice complet – la compagnie est née véritablement le 1er avril 2002 – Swiss ne ressemble plus vraiment au transporteur qu’il était encore il y a douze mois.

En plus de la récession, la guerre en Irak et l’épidémie de pneumonie atypique (SRAS) ont laissé leurs traces.

L’entreprise a dû tailler dans le vif, malgré le solide bilan dont l’avaient doté à sa naissance les pouvoirs publics (Confédération et plusieurs cantons), ainsi qu’une vingtaine de grands groupes helvétiques.

Un tiers des postes en moins

De plus de 10’000 collaborateurs à plein temps au début de l’année, les effectifs tomberont à quelque 6500 une fois la restructuration terminée, a dit Jean-Claude Donzel, porte-parole de Swiss. L’opération devrait être achevée «d’ici aux mois de février ou mars prochains».

Fin septembre, soit après neuf mois, le transporteur affichait une perte nette de 609 millions de francs pour un chiffre d’affaires de 3,1 milliards de francs. L’ensemble de l’exercice précédent s’était soldé par un déficit de 980 millions et des ventes de 4,3 milliards de francs.

L’objectif inscrit dans le business plan originel, prévoyant d’équilibrer les comptes dès 2003, a été abandonné dès février. La compagnie annonçait alors la suppression de 700 emplois et une réduction de flotte de 20 appareils dès l’horaire d’été, dans le but d’économiser 100 millions de francs.

Le fantôme Swiss Express

Cette coupe faisait suite à 300 postes éliminés l’automne précédent. Début mai, en annonçant la création de Swiss Express dès l’automne, le groupe enterrait ensuite la philosophie «haut de gamme total», développée notamment par le designer canadien Tyler Brûlé.

Filiale régionale à bas prix, Swiss Express devait réunir 900 collaborateurs et concurrencer les compagnies «low cost», toujours plus nombreuses (17 opèrent en Suisse à fin 2003) et agressives en terme de marketing. Elle ne verra jamais le jour.

Mais le plus grand choc causé par le transporteur à l’emblème national remonte au 24 juin: 3000 emplois supplémentaires biffés, 34 avions remisés et 25 destinations rayées. Le but: sortir des chiffres rouges et économiser 1,6 milliard de francs.

Comme les «low cost»

Pendant ce temps, l’enterrement sans cérémonie de Swiss Express n’a pas pour autant fait renoncer Swiss à se battre sur le terrain des transporteurs à bas prix. Depuis la fin août, pour remplir ses avions au maximum, elle vend ses sièges les moins chers comme ses concurrents «low cost», sur Internet, avec une publicité similaire.

Côté grande réussite, Swiss peut mettre en avant son adhésion en septembre à Oneworld, emmenée par British Aiways. La compagnie helvétique a toujours déclaré ouvertement qu’elle ne pourrait assurer sa survie à long terme qu’en intégrant l’une des trois grandes alliances mondiales. Les négociations duraient depuis la fin de l’automne 2001.

Beaucoup plus petite qu’à ses débuts, intégrée à un réseau mondial, Swiss vise désormais l’équilibre en 2004, «et des bénéfices l’année suivante», ajoute M. Donzel.

Côté liquidités, les fonds actuellement disponibles (614 millions de francs à la fin septembre) sont suffisants dans le cadre du business plan actuel, selon la direction.

Reste à pouvoir faire face en cas de nouveau coup dur, comme par exemple une nouvelle poussée du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). Rien n’est encore sûr aujourd’hui.

Ouvertes depuis maintenant trois mois, les négociations avec les banques sur une nouvelle ligne de crédit – pouvant aller jusqu’à 500 millions de francs – n’ont toujours pas abouti.

swissinfo et les agences

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