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ABB toujours dans les chiffres rouges

Le quartier général d'ABB à Zurich-Oerlikon. Keystone

Le groupe ABB plonge dans le rouge au 2e trimestre et annonce une perte de 55 millions de dollars contre un bénéfice de 38 millions douze mois plus tôt.

Afin de réduire encore ses coûts, ABB vient en outre de transférer son secteur informatique au géant américain IBM.

«Il reste beaucoup à faire, mais nous avançons clairement dans la bonne direction, l’entreprise est mieux positionnée aujourd’hui qu’il y a un an», a commenté mardi Jürgen Dormann.

Le président de la direction et du conseil d’administration du groupe industriel helvético-suédois se veut rassurant. Pour preuve, poursuit-il, les marges solides et les bons résultats des deux divisions clés, les techniques de l’automation et de l’énergie.

Le programme de réduction des coûts, qui doit permettre d’épargner 900 millions de dollars par an d’ici à 2005, progresse mieux que prévu.

Rappelons que quelque 3800 emplois ont été supprimés dans ce cadre sur le 1er semestre.

Fourchette inférieure

Pour les six premiers mois, le groupe affiche une perte nette de 100 millions de dollars, contre un gain de 193 millions en 2002. Le chiffre d’affaires se monte à 9,56 milliards, en progression de 12,6%.

La perte nette du 2e trimestre s’inscrit dans le bas de la fourchette des attentes des analystes, dont les prédictions moyennes oscillaient entre un débours de 76 millions de dollars et un bénéfice de 60 millions.

Impact positif des changes

Sur le plan opérationnel EBIT (résultat d’exploitation avant impôts et intérêts), la multinationale affiche une progression de 14%, à 171 millions de dollars.

Le chiffre d’affaires a progressé de 12% à 5,061 milliards de dollars, grâce à un impact positif des changes (en monnaies locales, les ventes ont reculé de 2%).

Le groupe affiche aussi des entrées de commandes en hausse de 6 % dans ses deux principales divisions.

Pertes dans les secteurs à vendre

Le plongeon du résultat net est dû essentiellement à la perte de 87 millions de dollars enregistrée dans les activités non poursuivies, comme l’a expliqué le chef des finances Peter Voser.

La division pétrole, gaz et pétrochimie (OGP), qui doit être cédée cette année, a subi à elle seule un déficit de 43 millions.

Le résultat a aussi été affecté par des pertes de 110 millions de dollars en relation avec les activités qui ont été désinvesties.

L’endettement total s’est creusé à 8,3 milliards de dollars, contre 8,16 milliards à fin mars. Mais, assure Peter Voser, il se situe dans le cadre du plan prévu.

Les fonds propres se sont étoffés à 1,277 milliard de dollars, contre 1,013 milliard au début de l’année. Le taux de capital propre a ainsi progressé de 3,4 à 4,4% en six mois.

Le groupe s’attend par ailleurs à une hausse de ses ventes et de ses commandes au 2e semestre et confirme ses objectifs pour l’année, qui devrait se terminer dans les chiffres noirs.

Amiante: dernière ligne droite

L’épée de Damoclès qui plane toujours est liée au dossier de l’amiante. Une audience est encore prévue ce jeudi. Un règlement définitif paraît très proche, après que le tribunal des faillites a approuvé ce mois le plan d’indemnisation des victimes.

Ce plan prévoit le versement de 1,2 milliard de dollars en échange du renoncement à toute poursuite.

Cet accord est considéré comme un préalable indispensable à l’aboutissement de la vente de la division OGP, pour laquelle les négociations se poursuivent.

Selon le dernier rapport annuel, ABB entend retirer 2 milliards de dollars des différentes cessions prévues cette année.

L’informatique passe chez IBM

Par ailleurs, ABB annonçait lundi soir le transfert au géant américain IBM de la quasi-totalité de son secteur informatique. Un accord portant sur dix ans a été signé en ce sens.

ABB paiera pour cela 1,1 milliard de dollars, et plus de 1200 de ses collaborateurs passent chez IBM.

Ce contrat fait partie de la stratégie d’ABB, qui entend se concentrer sur ses métiers industriels de base. Il contribuera à diminuer les charges de la multinationale.

Porte-parole du groupe, Thomas Schmidt explique que cette externalisation permettra à ABB d’économiser 50 millions de francs par an pendant dix ans, soit 500 millions.

ABB ne conserve que 10% de son unité informatique. En Suisse, l’ensemble de ce secteur regroupe 116 collaborateurs, mais tous ne seront pas transférés chez IBM, une petite équipe sera en effet conservée pour superviser et coordonner les activités avec IBM.

En outre, Thomas Schmidt assure qu’il n’y aura pas de licenciements.

swissinfo et les agences

– Pour les six premiers mois, le groupe affiche une perte nette de 100 millions de dollars, contre un gain de 193 millions en 2002.

– Le chiffre d’affaires se monte à 9,56 milliards, en progression de 12,6%.

– L’EBIT (résultat d’exploitation avant impôts et intérêts) affiche une progression de 14%, à 171 millions de dollars.

– Le groupe affiche aussi des entrées de commandes en hausse de 6% dans ses deux principales divisions.

– L’endettement total s’est creusé à 8,3 milliards de dollars, contre 8,16 milliards à fin mars.

– Un programme de réduction des coûts doit permettre d’épargner 900 millions de dollars par an d’ici à 2005.

– Quelque 3800 emplois ont été supprimés dans ce cadre sur le 1er semestre.

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