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Action contre les décharges chimiques

Les militants et leurs trois fûts de déchets toxiques. Keystone

Le mouvement écologiste Greenpeace exige l'assainissement des décharges de la chimie bâloise en Alsace (France).

Partis de France avec l’intention de rapatrier trois fûts de déchets toxiques à Bâle, les militants ont été stoppés à la frontière.

«Il y a 45 ans, la chimie bâloise a transporté des déchets toxiques à l’étranger en passant illégalement la frontière pour les décharger sur le site du Letten, en France. Aujourd’hui, Greenpeace entend les ramener à Bâle», lit-on sur le site Internet de l’organisation.

Lundi matin, les militants de Greenpeace se sont tout d’abord présentés devant la préfecture de Colmar, en Alsace, avec trois fûts de déchets provenant du Letten, à Hagenthal-le-Bas (F), une décharge utilisée par la chimie bâloise de 1957 à 1961.

Après cela, les militants ont pris la route de Bâle pour déposer des fûts de déchets devant le siège de la firme pharmaceutique Novartis. Mais ils n’ont pas pu franchir la frontière. En l’absence de papiers d’importation et de documents en règle, les trois fûts ont été saisis par les douanes.

Déchets toxiques à ciel ouvert

Les écologistes exigent des autorités et de la chimie bâloise qu’elles «prennent leur responsabilité et assument l’assainissement des décharges en Alsace», a déclaré à swissinfo Christoph Wiedmer, responsable de la campagne suisse de Greenpeace.

Le mouvement a découvert sur la décharge du Letten des déchets toxiques à ciel ouvert et a donné une semaine aux entreprises bâloises Novartis, Syngenta et Ciba SC pour sécuriser le site et présenter un plan d’assainissement.

Le Letten, à 150m de la frontière suisse, contient des déchets chimiques hautement toxiques, selon Greenpeace. Ces substances menacent la nappe phréatique et l’approvisionnement en eau potable de Schönenbuch (BL) et Allschwil (BL).

Greenpeace estime que la convention passée vendredi entre le Groupement d’intérêt pour la sécurité des décharges de la région bâloise (GIDRB), qui regroupe les principales entreprises chimiques bâloises, et l’Etat français «ne donne aucune assurance fiable».

Cette convention n’impose pas l’assainissement des décharges, estime Greenpeace. Le mouvement écologiste voit dans cet accord «une nouvelle manœuvre dilatoire de Novartis, Ciba SC et Syngenta».

Mesures concrètes

De son côté, le GIDRB a annoncé lundi qu’un «train de mesures concrètes» avait été décidé concernant les décharges du Letten à Hagenthal, mais aussi celles du Roemisloch à Neuwiler et de la plate-forme douanière TIR à St-Louis.

D’ici 2007, écrit le GIDRB, «on disposera pour les trois décharges alsaciennes des éléments servant de bases de décision qui permettront aux autorités françaises d’évaluer les besoins de surveillance ou d’assainissement».

Pour le Letten, le GIDRB prévoit de «procéder à un constat détaillé des matériaux présents». Tous les déchets spéciaux en décharge ou apparaissant à la surface «seront caractérisés d’ici fin mars 2005» et ensuite «retirés et éliminés».

Etude de risques

Pour le Roemisloch, le GIDRB propose un programme en cinq points: sécuriser le drainage de la décharge, installer un point de prélèvements dans le ruisseau, analyser la faune et la flore, surveiller la nappe phréatique et élaborer une étude de risques.

Pour la plate-forme douanière à St-Louis, le GIDRB va mandater une étude de risque en mars 2005. Une convention est en cours d’élaboration avec Bâle-Ville. Le programme de surveillance existant sera poursuivi.

swissinfo et les agences

De 1957 à 1961, la chimie bâloise a déchargé des déchets toxiques sur le site du Letten, en France.
3’000 tonnes de déchets toxiques se trouvent dans cette décharge alsacienne, selon Greenpeace.
L’assainissement du site devrait prendre des années.

– Vendredi, une convention a été passée entre le GIDRB, qui regroupe les principales entreprises chimiques bâloises, et l’Etat français. Un calendrier a été fixé.

– Mais, selon Greenpeace, cette convention ne donne aucune assurance fiable car elle n’impose pas l’assainissement des décharges.

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