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André Auer jette l’éponge

André Auer dirigeait l'OFAC depuis 1993. Keystone

Le chef de l'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC) quitte ses fonctions lundi, en accord avec le ministre des Transports Moritz Leuenberger.

Le départ d’André Auer fait suite à la polémique sur les conditions d’atterrissage à l’aéroport de Lugano (TI).

«André Auer n’a pas été mis à la porte», souligne d’emblée le conseiller fédéral vendredi à Berne, devant la presse. La décision a été prise «d’un commun accord, dans l’intérêt de l’OFAC et de l’ensemble de l’aviation civile», ajoute le ministre des Transports.

Les lacunes mises en évidence dans la sécurité aérienne suisse ont porté un coup à la crédibilité de l’organe de surveillance, explique encore Moritz Leuenberger.

Les conditions du départ n’ont pas encore été négociées. Une des options, pour le ministre des Transports, serait que André Auer continue à s’occuper des conventions aériennes internationales, domaine dans lequel il jouit d’une grande confiance.

Une restructuration radicale

Dans l’attente de la nomination d’un nouveau directeur, l’intérim sera assuré dès lundi par le chef de l’Office fédéral des transports Max Friedli.

A l’occasion de ce départ, Moritz Leuenberger va procéder à une refonte en profondeur de l’OFAC. Selon lui, la réorganisation de l’office passe par un changement radical de l’équipe dirigeante.

La restructuration pourrait aussi aboutir à la mise en place de deux divisions à l’intérieur de l’office. Une serait chargée uniquement de la sécurité.

Quant à la surveillance de la sécurité, jusqu’ici ponctuelle, elle sera progressivement remplacée par une gestion globale, précise le chef du Département de l’environnement, des transports et de la communication (DETEC)

De nombreuses critiques

L’OFAC était sous le feu de la critique depuis le ‘grounding’ de Swissair en octobre 2001.

Mais surtout, le départ d’André Auer, 55 ans, intervient une semaine après que ce dernier a annoncé que l’aéroport de Lugano-Agno devait introduire sans tarder de nouvelles normes d’atterrissage.

L’angle d’approche devrait passer de 11 à 6 degrés et les avions devraient être certifiés pour ce genre de procédure. Ce qui excluait, de facto, des types d’appareils, comme ceux que devaient utiliser certaines compagnies aériennes intéressées à reprendre les liaisons vers le Tessin.

Un levée de boucliers

Cette décision, qui vise l’application de normes internationales vieilles de cinq ans, a provoqué une véritable levée de boucliers, notamment au Tessin.

Et mardi déjà, Moritz Leuenberger s’était montré très critique envers l’OFAC, évoquant sa négligence dans cette affaire.

«Comment se fait-il qu’on ait toléré pendant cinq ans une situation si dangereuse qu’il faille ensuite changer les normes d’atterrissage sans délai?», s’était-il interrogé devant la presse.

«Ma confiance envers la direction de cet office avait été restaurée, en ce qui concerne la sécurité aérienne, après la nomination de Markus Mohler». Ce Bâlois a désormais la charge de délégué à la sécurité auprès de l’OFAC.

Des dossiers difficiles



Avocat de formation, André Auer travaillait depuis 1976 à l’OFAC dont il avait pris la direction le 1er janvier 1993.

Il a géré des dossiers difficiles tel celui de l’accord aérien avec l’Allemagne et intégré la Suisse dans plusieurs organisations internationales, comme Eurocontrol.

Il a également participé à la négociation des accords de trafic aérien avec l’Union européenne et les Etats-Unis.

swissinfo et les agences

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