Au Pérou pour empêcher le trafic des bien culturels

Au Pérou, de nombreux sites archéologiques (comme celui de Pucllana Huaca, à Lima) sont régulièrement pillés. Keystone

Le ministre de l'Intérieur Pascal Couchepin est au Pérou pour trois jours. Il y signera un accord de coopération en matière d'importation et de retour de biens culturels.

L’agenda de cette visite de travail prévoit également des rencontres avec plusieurs ministres et avec le président Alan Garcia.

Pascal Couchepin s’est envolé mercredi pour Lima. Il y signera l’accord de coopération en matière d’importation et de retour des biens culturels avec le vice-ministre péruvien des affaires étrangères, Gonzalo Gutierrez Reinel.

Ce texte doit notamment empêcher le trafic illicite des biens archéologiques remontant jusqu’à 1500 après J.-C. pour les pièces
suisses et des objets précolombiens du patrimoine péruvien.

Le document réglemente l’importation, l’exportation, le transit et le retour des biens culturels entre la Suisse et le Pérou. Cet accord est le second du genre pour la Suisse après celui signé avec l’Italie en octobre 2006.

Centre de l’empire inca

Interrogé sur la raison de la signature de cet accord par le ministre Couchepin et non par l’ambassadeur de Suisse à Lima, le chef de la communication du ministère Jean-Marc Crevoisier indique qu’avec ce choix, la Suisse souhaitait donner plus de poids au texte et montrer que Berne «prend au sérieux le souhait du Pérou d’une meilleure protection de ses biens culturels».

Le Pérou était au centre de l’empire inca, né vers l’an 1200. Les Incas ont régné également jusqu’en 1500 sur des parties des actuels Etats de la Colombie, de l’Equateur, de la Bolivie, de l’Argentine et du Chili.

En 1532, les Espagnols ont mis un terme à l’ère des Incas, pillant et détruisant leur civilisation. Mais de nombreuses autres civilisations ont existé sur place avant les Incas. La plus ancienne encore connue aujourd’hui a vécu entre environ 800 et 300 avant J.-C.

Rencontres ministérielles

Pascal Couchepin doit également signer durant son voyage une lettre d’intention avec le président du Conseil national de la science du Pérou, Augusto Mellado Mendez. La Suisse souhaite renforcer sa coopération dans les domaines de la science et de l’innovation avec ce pays.

Jeudi, le ministre suisse doit rencontrer le président péruvien Alan Garcia. Il doit également s’entretenir durant sa visite avec les ministres de l’Intérieur Pilar Mazzetti et de la santé Carlos Vallejos Sologuren.

Les politiques de la culture, de la santé, de l’éducation, de la recherche et de l’innovation doivent être évoquées lors de ces disscussions ministérielles.

Et après la partie officielle, Pascal Couchepin poursuivra son séjour au Pérou à titre privé, précise Jean-Marc Crevoisier.

swissinfo et les agences

Les relations Suisse-Pérou

Jusqu’ici, Berne et Lima ont signé une poignée d’accords économiques, parmi lesquels l’Accord commercial de 1953 et l’Accord sur la promotion et la protection des investissements, en 1991.

Selon les statistiques des douanes péruviennes, les exportations vers la Suisse ont augmenté de 179% en 2005, principalement en raison des ventes d’or, qui représentent 98,7% du total, alors que la part du café n’est que de 0,25%.

De son côté, l’Administration fédérale des douanes, qui ne prend pas en compte les importations d’or, indique que les produits agricoles, les machines non électriques et les textiles et vêtements constituent la plus grande partie des importations péruviennes en Suisse. En 2005, leur valeur a atteint 23,2 millions de francs, en hausse de 5,4% par rapport à 2004.

Quant aux exportations suisses vers le Pérou, elles ont atteint 97,4 millions de francs l’année dernière, en hausse de 48,7% par rapport à 2004. Il s’agit essentiellement de machines, de produits chimques et pharmaceutiques et de montres.

Avec quelque 340 millions de francs, la Suisse est le huitième pays investisseur au Pérou.